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Alimentation, Sécurité hygiène, Traçabilité

Viande – Un tiers présente des défauts de traçabilité

Pour la transparence, il faudra repasser… Alors que l’indication des pays d’élevage et d’abattage des animaux est obligatoire depuis 2015 sur la quasi-totalité des viandes, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révèle que c’est encore loin d’être le cas : un tiers des 2 000 contrôles réalisés en 2018 dans des grandes et moyennes surfaces, des boucheries, des abattoirs et d’autres établissements vendant de la viande ont révélé des anomalies.

« Affiches promotionnelles trompeuses »

Viande Un tiers présente des défauts de traçabilité

« Francisation » mensongère des viandes, signes de qualité utilisés de manière abusive… le non-respect des règles de traçabilité était fréquent et a donné lieu à des avertissements, des injonctions ou des procès-verbaux dans près de 40 % des établissements contrôlés. Les enquêteurs ont en particulier noté, dans les boucheries traditionnelles et les rayons boucherie de grandes et moyennes surfaces, une absence de mention de l’origine, notamment pour la viande de veau. « Dans les linéaires de la grande distribution, il n’est pas rare de constater la présence d’affiches publicitaires promotionnelles approximatives, voire trompeuses », note également la DGCCRF, qui attribue notamment ces manquements aux mauvaises procédures de gestion de la traçabilité et à un manque de formation des personnels sur la question.

Des dérives déjà constatées

Voilà de quoi freiner un peu l’enthousiasme suscité par l’adoption en mai dernier de la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, qui rend obligatoire l’indication de l’origine de toutes les viandes (et plus seulement la viande bovine) au restaurant, ainsi que celui associé à la récente prolongation jusqu’à fin 2021 de l’expérimentation de l’étiquetage obligatoire de l’origine du lait et des viandes en tant qu’ingrédients dans les produits transformés. Sur ce point, une enquête de l’UFC-Que Choisir avait déjà, en 2018, révélé d’importantes dérives. Ce nouveau constat de la DGCCRF confirme que, deux ans plus tard, les professionnels ne jouent toujours pas le jeu.

Elsa Abdoun