Alimentation des enfants De nouvelles recommandations officielles
Aliments à privilégier ou à limiter, taille des portions… Sur la base d’un important travail scientifique, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) vient de dévoiler ses nouvelles préconisations concernant l’alimentation des enfants de la naissance à 17 ans.
Le HCSP précise par exemple pour la première fois qu’une alimentation végétalienne (sans viande, lait, œuf, poisson…) n’est pas adaptée à l’alimentation de l’enfant « avant 1 an, voire 3 ans ». Les experts alertent également sur le remplacement des laits infantiles et des laits de croissance par des boissons végétales avant 1 an, et ajoutent qu’un « suivi médical et/ou diététique est nécessaire dans le cas d’allaitement par une mère suivant un régime végétalien ».
DIVERSIFIER PLUS TÔT
Un autre changement significatif est lié à la diversification de l’alimentation des bébés. Le HCSP préconise à présent de démarrer tôt cette diversification, soit entre 4 et 6 mois, et d’y inclure une grande variété d’aliments (y compris viande, œufs et poisson). Exit la préconisation d’attendre plusieurs jours entre chaque nouvel aliment : plusieurs produits nouveaux peuvent être introduits concomitamment dans les repas. Même les allergènes alimentaires majeurs, tels que les produits laitiers, l’œuf et l’arachide, doivent être introduits sans tarder, que l’enfant soit à risque d’allergie ou non. Les textures complexes (avec des morceaux plus ou moins durs) doivent quant à elles être introduites « entre 8 et 10 mois (et dans tous les cas avant 12 mois) », écrivent les experts.
ENFANTS ET ADULTES : POINTS COMMUNS ET DIFFÉRENCES
Les tailles des portions ont également été précisées (voir ci-dessous), car « nous avons noté qu’il s’agissait d’un sujet d’inquiétude pour les parents », explique Chantal Julia, médecin chercheur en épidémiologie nutritionnelle, qui a participé à l’élaboration de ces recommandations. Même si ces repères ne constituent pas des règles absolues : le HCSP précise qu’il est important de « laisser l’enfant manger raisonnablement à satiété, et ne pas le forcer à terminer son assiette ».
Taille moyenne des portions recommandées pour les enfants et adolescents :
- Entre 3 et 6 ans : environ la moitié de la portion d’un adulte.
- Entre 7 et 10 ans : environ un tiers plus faible que la portion d’un adulte.
- Au début de l’adolescence : équivalente à celle d’un adulte.
- Période de croissance entre 15 et 17 ans : supérieure à celle d’un adulte.
Mais si les quantités sont variables, la qualité du régime alimentaire recommandé aux enfants reste très proche de celle du régime des adultes (voir ci-dessous). On retrouve d’ailleurs dans ces repères alimentaires les mêmes nouveautés que dans les dernières recommandations faites aux adultes, telles que l’encouragement à limiter la consommation de produits grillés et la recommandation de privilégier des aliments bruts, non transformés et cultivés selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides (bio, notamment) pour les fruits et légumes, les légumineuses et les produits céréaliers complets.
Résumé des recommandations alimentaires pour les enfants de 3 à 17 ans
- Au moins 5 fruits et légumes par jour (la consommation de jus de fruits et fruits secs est cependant à limiter).
- Une petite poignée quotidienne de fruits à coque non salés et non sucrés.
- Des céréales tous les jours, en privilégiant des céréales complètes ou peu raffinées.
- Des légumineuses (lentilles, haricots rouges et blancs, pois chiches, fèves…) au moins 2 fois par semaine.
- 3 produits laitiers par jour (mais pas de lait cru ni de fromages au lait cru avant 5 ans).
- Poisson, viande et œufs : ces sources de protéines animales ne sont pas nécessaires à chaque repas. Le poisson est cependant recommandé 2 fois par semaine (en variant les espèces et les lieux d’approvisionnement), en alternance avec la volaille et les œufs. Les viandes hors volaille (porc, bœuf, mouton…) sont à limiter.
- La charcuterie est à limiter.
- Les matières grasses sont à consommer sans excès, en privilégiant les huiles de colza, de noix et d’olive. Les matières grasses animales telles que le beurre sont à réserver à un usage cru ou tartinable et en quantité limitée.
- Les produits sucrés sont à limiter, y compris ceux sans sucres mais avec édulcorants, car ils maintiennent une appétence pour le goût sucré qui peut modifier les préférences alimentaires à long terme.
- Les boissons au goût sucré (y compris jus de fruits et boissons avec édulcorants) doivent rester exceptionnelles, et celles contenant de la caféine (café, thé, boissons énergisantes) sont à proscrire.
- Le sel est à limiter.
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Elsa Abdoun