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Réductions d’impôt – L’acompte de janvier 2021 est modulable

Certaines réductions d’impôt et certains crédits d’impôt donnent lieu au versement d’un acompte en janvier. Vous pouvez en diminuer le montant si besoin.

Le taux de prélèvement à la source qui s’applique à vos revenus depuis janvier 2019 ne tient pas compte de vos réductions et crédits d’impôt. Désormais, ces avantages fiscaux vous sont versés l’année suivant celle du paiement de vos dépenses défiscalisantes, lorsque le fisc calcule l’impôt définitif sur vos revenus de l’année précédente. Soit durant l’été 2021 pour les réductions et crédits d’impôt acquis en 2020. En pratique, le fisc commencera par calculer l’impôt dû sur vos revenus de 2020, il imputera les prélèvements à la source que vous aurez payés en 2020, puis il déduira vos réductions et crédits d’impôt de 2020. Si le résultat obtenu est négatif, cela signifiera que vous avez payé trop d’impôt à la source cette année et l’excédent vous sera restitué durant l’été 2021.

Le calcul de l’acompte de réductions d’impôt

Réductions d’impôt L’acompte de janvier 2021 est modulable

Conséquence de ce mode de calcul, lorsque vous supportez des dépenses défiscalisantes une année, vous payez plus d’impôt à la source que ce que vous devez réellement, et vous devez patienter jusqu’à l’été suivant pour que le trop-versé vous soit remboursé. Toutefois, pour pallier cet effet de trésorerie négatif, certains avantages donnent lieu au versement d’un acompte de 60 % dès le mois de janvier. Sont concernés les réductions d’impôt pour don aux œuvres, séjours en Ehpad et investissements locatifs (Pinel, Denormandie, Scellier, etc.), ainsi que les crédits d’impôt pour emploi à domicile, garde d’enfant et cotisations syndicales.

Le montant de l’acompte est calculé par le fisc sur la base des réductions et crédits d’impôt liés à vos dépenses payées en N-2, et il est régularisé durant l’été en fonction des réductions et crédits d’impôt liés à vos dépenses payées en N-1. Par exemple, si vous employez régulièrement une aide-ménagère, vous recevrez en janvier 2021 un acompte égal à 60 % du crédit d’impôt obtenu au titre des salaires que vous lui avez payés en 2019, qui sera soldé pendant l’été 2021 en fonction du crédit d’impôt à vous accorder pour ses salaires de 2020.

Le remboursement de l’acompte reçu en trop

Si vos dépenses de 2020 sont identiques à celles supportées en 2019, le fisc vous versera le solde de 40 % de vos réductions et crédits d’impôt durant l’été 2021. Et si vos dépenses de 2020 sont supérieures à celles de 2019, il vous versera la différence entre vos réductions et crédits d’impôt de 2020 et l’acompte perçu en janvier 2021. Par exemple, si vous avez payé 2 000 € de salaires à votre aide-ménagère en 2019 et 2 500 € en 2020, le fisc vous versera la différence entre votre crédit d’impôt de 1 250 € (50 % des 2 500 € de salaires de 2020) et l’acompte de 600 € (60 % des 1 000 € de crédit d’impôt lié aux salaires de 2019) perçu en janvier 2021. Vous recevrez donc un solde de 650 € durant l’été 2021.

En revanche, si vos dépenses de 2020 sont inférieures à celles de 2019, vous risquez de devoir rembourser en septembre 2021 tout ou partie de l’acompte reçu en janvier. Par exemple, si vous avez payé 2 000 € de salaires à votre aide-ménagère en 2019 et 1 000 € en 2020, vous recevrez un acompte de 600 € en janvier 2021 (60 % de 1 000 €). Mais vous n’aurez droit qu’à un crédit d’impôt de 500 € en septembre 2021 (50 % des 1 000 € de salaires payés en 2020). Vous devrez donc rembourser 100 € sur les 600 € d’acompte reçus en janvier.

La diminution de l’acompte de réductions d’impôt

Si vos dépenses de 2020 éligibles à l’acompte de 60 % sont inférieures à celles de 2019, vous pouvez modifier le montant qui vous sera versé en janvier 2021. Cela vous évitera d’avoir à rembourser un trop-perçu fin 2021. Il suffit de vous connecter à votre espace particulier sur le site www.impots.gouv.fr, rubrique « Gérer mon prélèvement à la source », sous-rubrique « Gérer vos avances de réductions et crédits d’impôt ». Au choix, vous pouvez renoncer à percevoir l’acompte de janvier 2021 (si vous n’avez supporté aucune dépense défiscalisante en 2020) ou en diminuer le montant (si vous avez supporté moins de dépenses en 2020 qu’en 2019).

La modulation devra intervenir avant le 1er décembre prochain (sous réserve d’un délai supplémentaire accordé par le fisc). Si vous ne faites rien d’ici là, l’acompte calculé sur la base de vos dépenses de 2019 sera versé sur votre compte bancaire autour du 15 janvier 2021. Attention, si vous avez supporté des dépenses défiscalisantes en 2020 mais pas en 2019, vous ne recevrez aucun acompte en janvier prochain. Dans ce cas, la réduction ou le crédit d’impôt correspondant vous sera versé intégralement durant l’été 2021, et il servira de base au calcul de l’acompte à percevoir en janvier 2022.

Olivier Puren

30 août 2020

Fourrière – Les augmentations de tarifs pour 2020

Depuis mi-août, les tarifs appliqués lors de la mise en fourrière d’une voiture ont évolué. Ce sont surtout ceux de l’enlèvement et de la garde journalière qui augmentent.

Les tarifs des fourrières sont encadrés et fixés par un arrêté publié au Journal officiel. Le dernier en date, applicable depuis le 14 août 2020, modifie les plafonds des frais d’enlèvement et de garde journalière pour les voitures particulières sur le territoire national. Attention, certaines grandes villes (Lyon, Marseille, Paris et Toulouse) appliquent des tarifs spécifiques. Ceci afin de tenir compte des problèmes particuliers de circulation et de stationnement ainsi que des difficultés de mise en œuvre des opérations d’enlèvement. À noter que les tarifs concernant les autres véhicules immatriculés, les cyclomoteurs, motocyclettes, tricycles à moteur et quadricycles à moteur non soumis à réception n’augmentent pas. Ces tarifs sont par ailleurs applicables à toutes les villes de France sauf Paris.

Récupérer son véhicule

Fourrière Les augmentations de tarifs pour 2020

Pour récupérer son véhicule, il est indispensable de régler les frais de fourrière auprès du gardien. En outre, si vous récupérez votre véhicule (ainsi que la carte grise si elle vous a été retirée) dans les 3 jours suivant l’enlèvement, vous devez présenter l’attestation d’assurance du véhicule et votre permis de conduire. Si vous faites appel à un professionnel pour remorquer votre véhicule (par exemple pour réaliser une expertise si une décision d’interdiction de circuler a été prise), vous devez uniquement présenter l’attestation d’assurance et indiquer le nom du professionnel choisi. Après un délai de 3 jours, deux cas peuvent se présenter.

  • Si le véhicule est en bon état, à la fin d’un délai de 15 jours suivant la notification de mise en fourrière, il sera considéré comme abandonné et remis au service des Domaines.
  • S’il est en mauvais état, et après estimation de sa valeur marchande, il sera considéré comme abandonné à la fin d’un délai de 10 jours suivant la notification de mise en fourrière. Il sera alors détruit.

Dans les deux cas, tous les frais engendrés seront à la charge du propriétaire.

Tarifs de la fourrière pour une voiture particulière (toutes les villes sauf Lyon, Marseille, Paris et Toulouse)

  • Immobilisation matérielle (pose d’un sabot) : 7,60 €
  • Opérations préalables à la mise en fourrière : 15,20 €
  • Enlèvement : 121,27 € (au lieu de 120,18 €)
  • Garde journalière : 6,42 € (au lieu de 6,36 €)
  • Expertise : 61 €

Tarifs spécifiques pour la ville de Paris

  • Enlèvement : 150 €
  • Garde journalière : 29 €

Tarifs spécifiques pour Lyon, Marseille et Toulouse

  • Enlèvement : 126 €
  • Garde journalière : 10 €

Tarifs de la fourrière pour un véhicule immatriculé (hors voiture particulière) ou un cyclomoteur, motocyclette, tricycle à moteur et quadricycle à moteur non soumis à réception

Toutes les villes sauf Paris

  • Immobilisation matérielle (pose d’un sabot) : 7,60 €
  • Opérations préalables à la mise en fourrière : 7,60 €
  • Enlèvement : 45,70 €
  • Garde journalière : 3 €
  • Expertise : 30,50 €

Tarifs spécifiques pour la ville de Paris

  • Enlèvement : 49 €
  • Garde journalière : 10 €

Yves Martin

30 août 2020

Citroën Ami – Premières impressions

L’Ami de Citroën, une voiture sans permis électrique, ne laisse pas indifférent. C’est d’ailleurs son style décalé, son prix et son mode de commercialisation qui feront passer la pilule d’un intérieur spartiate, sans fioriture ni équipement.

visuel intro citroen ami

Pour celui qui veut passer à l’électrique, l’offre est désormais plutôt variée. Il est possible d’opter, contre la modique somme de 190 000 €, pour la Porsche Taycan Turbo S, une sportive qui passe de 0 à 100 km/h en 2,8 secondes. Ou plus modestement, choisir la Citroën Ami, une voiture sans permis accessible dès 14 ans avec le BSR et proposée à partir de 6 900 € (hors prime et aide à l’achat) permettant de rouler à 45 km/h maximum. Aux antipodes en termes de performances, ces deux voitures ont pourtant, en plus de leur motorisation électrique, un point commun : elles font tourner les têtes. Avec des réactions un peu différentes tout de même. La première provoque un waouh de la part des CSP++ et des amoureux de belles mécaniques, la seconde déclenche une pléiade de messages de sympathie et fait crépiter les flashs des appareils photo. Il faut dire que son look particulier ne laisse personne indifférent.

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 L’intérieur spartiate de l’Ami.

Son style si original, l’Ami le tient de sa conception. En effet, pour maîtriser ses coûts, le constructeur a limité le nombre de pièces (250 là où une voiture normale en intègre plusieurs milliers) en jouant la carte de la symétrie : pare-chocs, ailes et portes sont identiques entre elles, pas d’avant ou d’arrière, ni de droite ou de gauche. C’est d’ailleurs à cause de ces mêmes portes (seules des portes droites sont fabriquées) que les deux s’ouvrent en opposition : la porte droite de façon normale, celle de gauche de façon dite antagoniste. Équipant les premières automobiles, ces portes dites « suicides » avaient été abandonnées pour des raisons de sécurité : à cause de la vitesse ou du vent, elles pouvaient s’ouvrir en roulant. Et, si elles étaient percutées à l’ouverture par un autre véhicule, elles pouvaient blesser grièvement celui qui sortait de la voiture. Si la vitesse maximale de l’Ami réduit fortement le risque d’ouverture inopinée, il faudra tout de même que le conducteur soit très prudent en ouvrant sa porte.

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La porte pour le conducteur est à ouverture antagoniste.

Qualité de vie à bord

Originale à l’extérieur, l’Ami l’est tout autant à l’intérieur. Ici, pas d’insonorisation ni de matériaux rembourrés, encore moins d’écran tactile (c’est le smartphone du propriétaire qui devient source de musique et s’utilise pour la navigation), de rétroviseur intérieur, de pare-soleil ou de climatisation. Juste le strict nécessaire avec un combiné d’instruments affichant la vitesse, le niveau de charge et l’autonomie restante. L’habitacle est si simplissime que la structure de la voiture est apparente et les tubes soudés sont omniprésents. Ce qui serait inacceptable sur une voiture traditionnelle devient, ici, presque sympathique et participe au charme de l’Ami. Même les sièges, décalés afin d’offrir une bonne largeur aux épaules, ne semblent pas très accueillants mais s’avèrent relativement confortables. Dommage que leur maintien latéral soit inexistant.

visu3 citroen ami
Les sièges décalés permettent facilement de tenir à deux.

Une fois assis, la sensation de volume est réelle grâce à la très grande surface vitrée qui donne une excellente visibilité sur les environs (contrairement aux rétroviseurs extérieurs un peu petits). Revers de la médaille, au moindre rayon de soleil l’habitacle se réchauffe à vitesse grand V.

Enfin, les espaces de rangement sont spacieux et nombreux (ce qui compense l’absence de coffre) et il existe même un crochet sur la planche de bord pour suspendre un sac. Le jeune conducteur trouvera très facilement ses marques au regard de la simplicité de la voiture. En revanche, un conducteur expérimenté regrettera un pédalier décalé vers la droite et l’absence de rappel automatique de clignotant.

Au volant

Appartenant à la catégorie des quadricycles à moteur, l’Ami peut être conduite à partir de 14 ans sous condition d’obtention du BSR. Elle reçoit un moteur d’une puissance de 5,5 kW, sa vitesse est bridée à 45 km/h et ne peut circuler sur les routes réservées aux automobiles : voies rapides, autoroutes, périphériques urbains, etc. Elle se réserve donc à la ville, aux routes départementales et nationales. Pour notre prise en main, exclusivement urbaine, nous n’espérions donc pas avoir notre lot de sensations fortes. Pour autant, nous avons pris un certain plaisir à conduire l’Ami. Très compacte, particulièrement maniable grâce à un diamètre de braquage extrêmement réduit (7,2 m) et offrant une excellente visibilité, elle est très agréable à conduire. Idéal pour la ville et se faufiler dans n’importe quel trou de souris. Son moteur électrique et son poids plume (471 kg) offrent une bonne accélération permettant même de démarrer plus vite au feu que certains automobilistes au volant de voitures plus puissantes. Mais on sera vite frustré par le plafonnement de la vitesse.

Côté confort, les suspensions se sont avérées un peu fermes ce qui, associé au moelleux relatif des sièges, se traduit par des secousses importantes sur mauvais revêtement. Le freinage est efficace et, associé au système de récupération d’énergie, il permet un arrêt très rapide de la voiture.

L’autonomie annoncée est de 70 km, une distance qui correspond à notre estimation lors de notre prise en main. En effet, nous n’avons pas pu vérifier précisément ces données tant les informations fournies par l’ordinateur de bord sont succinctes. En tout cas, c’est suffisant pour des trajets quotidiens. Le fait d’avoir une batterie de petite capacité donne l’avantage de disposer d’un temps de charge assez court : 3 heures maxi sur une prise domestique.

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L’Ami se recharge uniquement sur une prise domestique.

Sécurité

La catégorie des quadricycles à moteur n’est soumise à aucune réglementation en termes de sécurité. Nos tests de chocs réalisés il y a quelques années sur des voitures sans permis montraient pourtant une véritable carence dans ce domaine. L’Ami, ne recevant aucun système de sécurité particulier, risque de présenter le même type de défaut.

La Citroën Ami en résumé

Très originale, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, l’Ami est agréable à rouler et offre un moyen de mobilité sympathique. Proposée à partir de 6 900 € (hors bonus écologique de 900 € et autres aides à l’achat), elle est aussi très abordable. En effet, sa seule concurrente électrique est la Renault Twizy mais son tarif débute à 10 000 €. Un prix proche des autres modèles non électriques comme l’Aixam Minauto (à partir de 8 999 €) ou la Microcar M.GO X proposée à partir de 12 999 €. Mais ces modèles sont beaucoup plus classiques en termes de design et l’Ami prend largement l’ascendant de ce côté.

Les +

  • Style très original
  • Agrément de conduite
  • Freinage
  • Maniabilité

Les –

  • Intérieur spartiate
  • Maintien des sièges
  • Équipements de sécurité

Vendue uniquement en ligne

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La petite voiture de Citroën est en vente, entre autres, à la Fnac.

À voiture originale, mode de vente original : l’achat de l’Ami se fait exclusivement en ligne. Même si elle est visible sur plusieurs points physiques permettant parfois un essai routier (100 établissements du réseau Citroën, 40 magasins Fnac et Darty et quelques pop-up stores (des stands mobiles éphémères), il faudra impérativement passer par le Web pour l’acheter. Donc, si vous vous rendez dans une concession Citroën par exemple, vous ne signerez pas un bon de commande traditionnel mais devrez, avec le vendeur, effectuer vos démarches en ligne à partir du site dédié.

Citroën propose aussi moult solutions de location pour un loyer mensuel allant de 19,90 € à plus de 110 €, selon le montant de l’apport initial et la durée.

Et, s’il est possible d’aller chercher sa voiture dans un établissement dédié, il est aussi possible de se la faire livrer chez soi.

visuel fin citroen ami

Yves Martin

29 août 2020

Renault Captur E-Tech Hybrid (2020) – Premières impressions

Quelques mois après la commercialisation du nouveau Renault Captur, la version hybride rechargeable fait son apparition. Unique dans son segment, elle s’avère efficace tant en matière de réduction de consommation que d’utilisation.

visu intro Renault Captur E Tech hybride

 Après la Clio E-Tech, Renault commercialise le Captur E-Tech qui utilise quasiment la même mécanique. À la différence près que le SUV citadin est un hybride rechargeable capable, lui, de rouler plusieurs dizaines de kilomètres en mode 100 % électrique.

Qualité de vie à bord

visu1 Renault Captur E Tech hybride
 À gauche le Captur version hybride, à droite la version classique.

Si quelques éléments extérieurs permettent de distinguer un Captur E-Tech d’une version classique, à l’intérieur cela est moins évident. Il faudra mettre le contact pour s’apercevoir que le combiné d’instruments est désormais entièrement numérique (10,2 pouces), qu’il est possible de le configurer comme on le souhaite pour afficher différentes informations (autonomie en mode électrique, échanges de flux d’énergie et de la récupération d’énergie, temps de recharge nécessaire, niveau de charge de la batterie…). Sur la console centrale, l’écran multimédia de 9,3 pouces permet de gérer facilement toutes les fonctionnalités multimédia et de navigation. À noter que l’application MY Renault dispose de fonctions spécifiques à la motorisation du Captur. Par exemple, elle peut afficher le statut de la batterie ou programmer la recharge à distance.

visu2 Renault Captur E Tech hybride
La console centrale aux dimensions XXL.

L’habitabilité pour les passagers reste identique et la banquette arrière coulisse toujours sur 16 cm et le plancher reste plat lorsque les sièges sont rabattus. Si la roue de secours est remplacée par un kit de gonflage, un espace de 40 litres sous le faux plancher permet de ranger les câbles de recharge sans empiéter sur le volume de coffre. Ce n’est toutefois pas très pratique d’avoir à vider le coffre pour accéder aux câbles lorsqu’on doit recharger les batteries. Il est judicieux de prévoir cette recharge et de préparer le câble en avance.

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Le coffre demeure d’une capacité raisonnable mais les câbles de recharge seront inaccessibles une fois le coffre plein.

Au volant

La motorisation E-Tech utilise un moteur essence 1,6 litre d’origine Nissan et retravaillé spécifiquement pour cette version hybride. Il est secondé par deux moteurs électriques, un « e-moteur » et un démarreur haute tension de type HSG (High-Voltage Starter Generator), et par une boîte de vitesses spécifique sans embrayage. Le moteur thermique dispose d’une puissance de 160 ch alors que les moteurs électriques affichent respectivement 25 ch et 49 ch. Le rôle du HSG est d’assurer la fonction stop & start (coupure du moteur thermique à l’arrêt puis redémarrage automatique) et d’apporter un surcroît de puissance lorsque cela est nécessaire. Le e-moteur, plus puissant, est utilisé pour l’entraînement des roues au démarrage (le Captur démarre systématiquement en mode 100 % électrique) et tant que les conditions le permettent (vitesse, charge de la batterie…) mais aussi pour soutenir le moteur thermique en cas de besoin. Finalement, les moteurs sont capables de fonctionner indépendamment ou ensemble en dirigeant leur énergie vers les roues ou vers la batterie.

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Les phases de fonctionnement du Captur E-Tech.

La gestion des différentes phases de fonctionnement est bien maîtrisée et le conducteur ne se rendra pas vraiment compte des changements de mode d’entraînement. Seul un temps de réponse lors d’une forte accélération est à regretter. Ce phénomène, déjà ressenti sur la Clio E-Tech, n’est toutefois pas rédhibitoire.

Sur la route, le Captur hybride se comporte comme les autres versions. Même si le train arrière a été complètement revu (l’essieu semi-rigide laisse place à un système multibras) pour permettre l’implantation des batteries, le comportement routier est identique à celui des autres versions. Soulignons que la taille du réservoir (qui se situe désormais du côté gauche) a été réduite de 9 litres par manque de place.

La batterie, d’une capacité de 9,8 kWh (avec une tension de 400 V) offre une autonomie d’environ 50 km jusqu’à 135 km/h en utilisation mixte. Elle peut atteindre 65 km en utilisation urbaine. Sur un trajet mixte ville et voies rapides, nous avons parcouru 53,6 km en mode 100 % électrique. Largement de quoi répondre aux besoins quotidiens de la plupart des automobilistes.

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Les batteries du Captur sont logées sous le plancher.

Côté consommation, le Captur E-Tech est plutôt intéressant. Sur un trajet mixte ville/autoroute et voies rapides d’un peu moins de 80 km, nous avons relevé une consommation moyenne de 2,5 l aux 100 km, ceci incluant la phase de roulage en mode 100 % électrique ce qui permet de faire baisser sensiblement la valeur. Car lorsque les batteries sont vides et que le moteur thermique entre en action, l’ordinateur de bord affiche alors une moyenne de 6 l/100 km. Cela reste toutefois très raisonnable pour la catégorie. Il est donc judicieux d’optimiser ses trajets afin de profiter au maximum des batteries.

Le Captur dispose d’une fonction intéressante : le mode « E-Save ». Accessible via l’écran central, cette fonction limite l’usage du moteur électrique et privilégie le moteur thermique afin de conserver une réserve de charge (40 % de la batterie au minimum) pour passer en conduite électrique au moment choisi (circuler en centre-ville, par exemple). Sinon, selon le type de prise, il faudra compter entre 3 et 5 heures pour recharger complètement les batteries.

Le Renault Captur E-Tech Hybrid en résumé

Le Renault Captur hybride est le seul hybride rechargeable de son segment et n’a donc pas de concurrent direct, son potentiel rival, le Peugeot 2008, n’étant proposé qu’en version 100 % électrique. Quant au nouveau Ford Puma, il ne peut recevoir qu’une hybridation légère ne lui permettant pas de rouler en électrique. Reste que pour s’offrir le SUV de Renault, il faudra débourser, hors aides et prime à l’achat, pas moins de 33 700 €. Mais à ce prix-là, on peut presque se payer un Kia Niro hybride rechargeable. Certes il vous en coûtera 2 290 € de plus (35 990 €) mais le Niro est d’un segment supérieur et offre une meilleure habitabilité.

Les +

  • Mode 100 % électrique
  • Agrément de l’hybridation
  • Consommation
  • Confort

Les –

  • Très léger temps de réponse lors d’une accélération franche
visu fin Renault Captur E Tech hybride

Yves Martin

29 août 2020

Appels frontaliers – La facture peut être salée

Cet été, des vacanciers se sont encore retrouvés à devoir payer des communications internationales après s’être promenés trop près de la frontière. En matière d’appels frontaliers, chaque opérateur a sa politique et les tarifs appliqués peuvent faire le grand écart.

La plage de Sciotot, dans le département de la Manche, est bien jolie. Juste en face, à quelques encablures, on aperçoit même Jersey. L’île anglo-normande est tellement proche qu’il arrive d’ailleurs que les smartphones des habitants et des visiteurs de la côte normande captent son réseau mobile. Jacqueline l’a découvert à ses dépens. Après avoir passé deux jours dans le nord-ouest du Cotentin, elle a reçu une facture de son opérateur Prixtel sur laquelle figurait 46 € de hors forfait correspondant à des SMS et à des connexions Internet passés depuis Jersey. Elle n’y a pourtant pas mis les pieds. Comme elle, d’autres abonnés ont découvert des surfacturations après s’être approchés trop près de Jersey, de Suisse ou d’Andorre, à la frontière espagnole. Et pour cause, ces territoires ne font pas partie de l’Union européenne (UE) (1). Ils ne sont donc pas soumis au règlement sur le roaming en vigueur depuis juin 2017. Du coup, dès qu’un smartphone capte une de leurs antennes, chaque communication est alors facturée au tarif en vigueur dans ce pays, même si son propriétaire se trouve sur le sol français. Or, depuis ces territoires hors UE, les tarifs des communications sont totalement libres. Et ils peuvent atteindre des sommets (c’est le cas également lors de traversées en ferry).

De quelques centimes à 2,20 € la minute

Appels frontaliers La facture peut être salée

Passer un appel vers la France quand son smartphone est connecté à une antenne de Jersey coûte par exemple 0,057 €/minute chez Free Mobile, mais 1 € chez Prixtel, 1,20 € chez La Poste Mobile, 1,40 € chez RégloMobile, l’opérateur des magasins E. Leclerc, et même 2,20 € chez NRJ Mobile ! Envoyer un SMS depuis la même destination coûte de 20 centimes chez Free à 50 centimes chez Prixtel. Et pour se connecter à Internet, il faut payer 0,057 € le mégaoctet chez Free Mobile, mais 14 € chez La Poste Mobile et 15,40 € chez NRJ Mobile. Chez Orange, SFR et Bouygues, toutes ces communications sont décomptées des forfaits.

Et depuis la Suisse, une minute d’appel coûte 0,22 € chez Bouygues et Free Mobile, 0,23 € chez SFR, 1 € chez Prixtel et 1,20 € chez La Poste Mobile. Quant au SMS, il est facturé 0,06 € chez Bouygues et Free, mais 0,66 € chez SFR ! Cette destination est incluse dans les forfaits Orange.

Les abonnés mis devant le fait accompli

Les abonnés à la téléphonie mobile n’ont pas forcément conscience que de tels écarts de tarifs existent. Surtout, la plupart n’imaginent pas qu’ils puissent leur être appliqués alors qu’ils n’ont pas passé physiquement la frontière. Certes, certains opérateurs alertent leurs clients sur ce risque dans leurs conditions générales. Surtout, chaque abonné, dès qu’il se connecte à une antenne étrangère, est censé recevoir un SMS indiquant les tarifs appliqués depuis cette destination. Logiquement, les abonnés qui se trouvent en France y font moins attention, surtout que du hors forfait peut être généré sans même qu’ils utilisent leur téléphone, à cause des mini-connexions que les smartphones effectuent automatiquement pour recevoir les notifications ou effectuer des mises à jour. Il arrive même, dans certains cas, que le SMS envoyé soit erroné. Celui qu’a reçu Jacqueline, par exemple, indiquait que les communications depuis Jersey étaient facturées « aux mêmes tarifs que depuis la France », ce qui n’était pas le cas.

Logiquement, Jacqueline a réclamé à Prixtel le remboursement des sommes incriminées. Après bien des difficultés, elle y est parvenue. La plupart des opérateurs rechignent en effet à rembourser ce genre de facturations intempestives. Pourtant, lorsque leur présence physique sur le territoire français peut être prouvée (le détail des factures permet souvent de la démontrer), ils devraient pouvoir être indemnisés. Mieux vaut donc prendre les devants en paramétrant son téléphone de manière à ce qu’il ne capte que le réseau de son opérateur plutôt que de le laisser se connecter à l’antenne de son choix. Il suffit pour cela de se rendre dans la partie Réseaux mobiles des paramètres du téléphone.

(1) En dépit du Brexit, le Royaume-Uni est toujours considéré par les opérateurs comme faisant partie de l’UE.

Cyril Brosset

27 août 2020

Viande – Un tiers présente des défauts de traçabilité

Pour la transparence, il faudra repasser… Alors que l’indication des pays d’élevage et d’abattage des animaux est obligatoire depuis 2015 sur la quasi-totalité des viandes, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révèle que c’est encore loin d’être le cas : un tiers des 2 000 contrôles réalisés en 2018 dans des grandes et moyennes surfaces, des boucheries, des abattoirs et d’autres établissements vendant de la viande ont révélé des anomalies.

« Affiches promotionnelles trompeuses »

Viande Un tiers présente des défauts de traçabilité

« Francisation » mensongère des viandes, signes de qualité utilisés de manière abusive… le non-respect des règles de traçabilité était fréquent et a donné lieu à des avertissements, des injonctions ou des procès-verbaux dans près de 40 % des établissements contrôlés. Les enquêteurs ont en particulier noté, dans les boucheries traditionnelles et les rayons boucherie de grandes et moyennes surfaces, une absence de mention de l’origine, notamment pour la viande de veau. « Dans les linéaires de la grande distribution, il n’est pas rare de constater la présence d’affiches publicitaires promotionnelles approximatives, voire trompeuses », note également la DGCCRF, qui attribue notamment ces manquements aux mauvaises procédures de gestion de la traçabilité et à un manque de formation des personnels sur la question.

Des dérives déjà constatées

Voilà de quoi freiner un peu l’enthousiasme suscité par l’adoption en mai dernier de la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, qui rend obligatoire l’indication de l’origine de toutes les viandes (et plus seulement la viande bovine) au restaurant, ainsi que celui associé à la récente prolongation jusqu’à fin 2021 de l’expérimentation de l’étiquetage obligatoire de l’origine du lait et des viandes en tant qu’ingrédients dans les produits transformés. Sur ce point, une enquête de l’UFC-Que Choisir avait déjà, en 2018, révélé d’importantes dérives. Ce nouveau constat de la DGCCRF confirme que, deux ans plus tard, les professionnels ne jouent toujours pas le jeu.

Elsa Abdoun

26 août 2020

KitchenAid Cook Processor – Premières impressions

Cinq ans après la commercialisation de son premier modèle, KitchenAid propose une version améliorée de son robot cuiseur Cook Processor. Principales nouveautés : une balance intégrée, un bandeau de commandes à écran LCD et 100 recettes préprogrammées. Nos premières impressions.

 

visuel1 kitchenaid cook processor 2020

Par rapport à la version précédente, il y a du mieux ! Premier point positif : la nouvelle version du Cook Processor de KitchenAid, sortie le 15 août au prix de 1 199 € (soit 400 € de plus que la version précédente), possède une balance intégrée, qui évite des transvasements inutiles (un vrai plus par rapport au robot cuiseur Moulinex i-Companion Touch XL, sorti en mars dernier). Et pour l’avoir essayée, il faut reconnaître que cette balance est très réactive, en plus d’être précise au gramme près (contrairement à celle de ses concurrents low cost, tels que le Fagor Connect de Carrefour ou le Monsieur Cuisine Connect de Lidl).

visuel2 kitchenaid cook processor 2020 balance
La balance intégrée est réactive et précise au gramme près.

Peu de recettes intégrées

Deuxième nouveauté : le bandeau de commandes LCD, qui permet enfin au robot de proposer, comme la plupart de ses concurrents, des recettes pas à pas préréglées. Toutefois, le nombre de recettes enregistrées étant limité (une centaine, dont seulement 16 desserts et 13 plats à base de poisson, par exemple), l’utilisateur devra probablement souvent se référer au livre de recettes fourni avec le robot, ainsi qu’au site Web et à l’application pour smartphone associée, qui en proposent plusieurs centaines d’autres. Écran LCD ou pas, l’utilisateur devra encore fréquemment entrer lui-même les réglages dans le robot. Enfin, dernière nouveauté : la disparition, sur la face avant du robot, de boutons peu utiles, qui allège son design.

De nombreux accessoires

Les accessoires fournis avec le robot sont les mêmes que dans la version précédente : un couteau double-lame, un mélangeur, un fouet, un pétrin, un mini-bol en plastique et son couteau pour hacher de petites quantités, et trois paniers vapeur (dont un petit panier interne et deux grands paniers supérieurs). Le kit permettant de trancher et râper est quant à lui toujours vendu en option, au prix de 199 €.

Rappelons enfin que, si ce robot est peu encombrant par rapport à beaucoup de ses concurrents, la capacité de son bol est également plus restreinte, à savoir 2,5 litres, contre 3 litres pour le Digicook d’Intermarché et le Kenwood Cook Easy+, et 3,8 litres pour le Magimix Cook Expert Premium XL. Seul le Thermomix TM6 de Vorwerk fait moins, avec 2,2 litres.

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De nombreux accessoires sont fournis avec le robot.

Tests en laboratoire

Si nous n’avons pas encore pu tester en laboratoire ce nouveau modèle, nous avons déjà mis à l’épreuve sa version précédente (préparation d’une dizaine de recettes différentes, mesure de l’endurance du moteur, de la résistance au lave-vaisselle, du bruit…). Or, mis à part les nouveautés décrites plus haut, et une amélioration notable sur le système de fermeture du couvercle apportée en 2016, il est probable que le nouveau modèle partage beaucoup de caractéristiques avec sa version précédente. Vous pouvez retrouver ses résultats dans notre dernier comparatif de robots cuiseurs, en attendant les résultats de nos prochains tests.

Elsa Abdoun

26 août 2020

Labels « sans pesticides » La méfiance s’impose

Tomates, fraises, maïs… le nombre de produits portant un logo « sans résidu de pesticides » ou « cultivé sans pesticides de synthèse » a explosé ces dernières années. Mais des analyses que nous révélons en exclusivité font sérieusement douter de l’intérêt de ces produits pour l’environnement et la santé.

Savéol, Bonduelle… de plus en plus de marques apposent sur leurs fruits et légumes des allégations « sans résidu de pesticides » ou « cultivé sans pesticides », suggérant l’idée de préserver la santé humaine et l’environnement, le tout à un prix moins élevé que le bio. Sauf que ces bénéfices restent à démontrer, si l’on en croit les résultats d’analyses réalisées en 2018 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) que nous révélons en exclusivité : sur les 94 produits contrôlés portant ce type d’allégations, plus du tiers présentaient en réalité des résidus de pesticides à des doses significatives (au-dessus d’un seuil appelé « limite de quantification »).

visu labels sans pesticide

Un esprit optimiste pourrait en conclure que les deux tiers des produits labellisés respectant leurs engagements sont moins contaminés que leurs équivalents conventionnels. Même pas. Car la moitié des fruits et légumes non labellisés vendus en France ne contiennent déjà pas de résidus de pesticides quantifiables.

Contrôles ciblés

Alors, certes, les contrôles ont été réalisés en « ciblant les opérateurs et les produits susceptibles de présenter des non-conformités », tient à préciser la répression des fraudes. Cela signifie que ces chiffres « ne sont pas généralisables à l’ensemble du marché ». On peut, de plus, espérer que l’alerte de la DGCCRF poussera les producteurs à rapidement s’améliorer. Les résultats d’une deuxième série d’analyses, réalisées en 2019, nous permettront bientôt d’en savoir plus.

Il reste qu’un tel taux de non-conformité n’est pas de nature à renforcer la confiance vis-à-vis des bénéfices de ces produits pour la santé du consommateur… Quant à leur intérêt pour l’environnement et la santé des agriculteurs, même si 100 % des produits labellisés « sans résidu » respectaient leurs engagements, celui-ci resterait très incertain. Car l’absence de résidus ne signifie pas que des pesticides n’ont pas été utilisés dans les champs. Simplement, les agriculteurs peuvent privilégier des pesticides laissant pas ou peu de traces. Autre solution : épandre uniquement lors des premières étapes de culture. D’ailleurs, si jamais les pesticides utilisés laissent plus de traces que prévu sur le produit final, le lot est simplement commercialisé sans le label. C’était le cas, l’année dernière, d’un tiers des lots qui devaient initialement porter le logo « zéro résidu de pesticides » du collectif Nouveaux Champs. Gilles Bertrandias, son président, assure néanmoins que cette certification promeut des pratiques plus durables, avec une division par deux de l’usage des pesticides dans les champs concernés par la démarche. Il faut pour l’instant le croire sur parole…

Tous ne se valent pas

« Pour l’environnement, les labels « cultivés sans pesticide » font sans doute mieux que les « sans résidu » », estime Nicolas Munier-Jolain, agronome à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Mais même là, tous ne se valent pas : alors que le label Demain la terre « cultivé sans pesticide de synthèse » engage sur l’ensemble des étapes de culture, celui de l’alliance Nature et Saveurs ne s’applique – comme l’astérisque le signale – qu’aux étapes qui suivent la floraison. Quoi qu’il en soit, pour tous, Nicolas Munier-Jolain pointe une faiblesse fondamentale : contrairement au bio, ces certifications n’engagent pas toute une culture sur plusieurs années, mais seulement une parcelle à un « temps T ». Or, « une diminution durable des pesticides nécessite une approche systémique, de long terme. C’est indispensable au développement d’une régulation alternative, naturelle, des ravageurs », conclut le spécialiste.

Elsa Abdoun

24 août 2020

Or et timbres – Forts soupçons d’escroquerie et de blanchiment

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a transmis au parquet national financier un dossier concernant Orclass et Arthur Maury, deux valeurs dont le cours aurait été artificiellement gonflé.

 

Or et timbres Forts soupçons d’escroquerie et de blanchiment
 Quoi de plus attractif et sûr que l’or ? C’est l’argument maintes fois utilisé par des fraudeurs de tout bord pour prendre dans leurs filets des investisseurs à la recherche de placements rentables mais garantis. Les actions de sociétés investissant dans l’or se sont notamment multipliées depuis le début de la crise sanitaire… Mais aussi les fraudes, à l’image des manipulations de cours concernant les actions de la société Orclass (spécialisée dans les sites de rachat d’or en ligne), cotée sur le Marché Libre de Paris. Selon l’AMF, des commerciaux non habilités démarchaient depuis plusieurs années directement par téléphone les particuliers pour les convaincre d’investir rapidement dans les valeurs Orclass, qui devaient exploser. L’enquête du gendarme boursier a montré que la pseudo-société de courtage qui encourageait la vente de ces actions en possédait de nombreuses parts en propre ou pour un client. Sous l’effet d’achats importants issus d’un démarchage agressif, le cours des titres a grimpé. C’est à ce moment que le donneur d’ordres, qui possède un matelas d’actions, les a vendus en masse, empochant un gain substantiel, avant de disparaître et de cesser toute activité d’achat qui a entraîné une chute brutale de la valeur. Cette pratique porte un nom : « la bouilloire ». Une autre valeur fait l’objet du signalement de l’AMF : Arthur Maury, spécialisée, elle, dans la vente d’objets de collection (timbres-poste, médailles, objets en or).

Peu de chances de récupérer son argent

À deux reprises, en juin 2018 puis en septembre 2019, l’AMF a mis en garde le public contre des manipulations de cours concernant les titres d’Orclass et d’Arthur Maury. Les gérants de ces deux sociétés ont, par voie de communiqué aux actionnaires, répondu qu’ils n’étaient pas à l’origine de « ces pratiques dont ils étaient eux-mêmes victimes ». Les craintes du gendarme de la bourse se sont en tout cas confirmées avec un effondrement des cours. Aujourd’hui, la cotation des valeurs Arthur Maury est suspendue à la demande de l’AMF tandis que celle d’Orclass a tout bonnement été radiée. Cette dernière a par ailleurs été placée en liquidation judiciaire. David Madar, directeur général et administrateur d’Orclass, est actuellement injoignable par téléphone au siège de la société, mais aussi à ceux des autres sociétés qu’il a ouvertes dans les domaines de l’informatique (DMS Media), de la finance (ICA) ou de l’immobilier (SCI Isamil). Ce dernier possède par ailleurs des liens financiers avec des responsables d’autres sociétés en liquidation judiciaire ou en sommeil (Le Groupe de l’Olivier, MarcoSerussi, etc.). Un certain nombre de ces entreprises sont domiciliées à la même adresse qu’Orclass, au 65 rue Michel-Ange à Paris.

Gérée aujourd’hui par Idalina, la société Arthur Maury, elle, a connu des difficultés financières, notamment en 2016, avec une décision de poursuite d’activité malgré un actif net devenu inférieur à la moitié du capital social. Il est cependant possible de joindre le site de vente en ligne Collections Arthur Amaury qui semble toujours en fonctionnement. Son avocat pourrait préciser rapidement la situation de l’entreprise et donner le point de vue de la direction.

Quoi qu’il en soit, les chefs d’inculpation d’escroquerie et de blanchiment dans les deux dossiers renforcent la probabilité d’une fraude organisée (soit par les dirigeants eux-mêmes, soit par des tiers ayant repéré des sociétés fragiles et faiblement capitalisées dont il est facile de manipuler les cours). Il existe un risque élevé que les responsables de ces délits aient planifié de se mettre au vert et qu’il soit difficile aujourd’hui de pouvoir remettre la main sur les montants escroqués. C’est pourquoi l’AMF insiste encore une fois sur l’importance du principe suivant : « Aucun discours commercial ne doit faire oublier qu’il n’existe pas de rendement élevé sans risque élevé » ! Il faut en outre toujours vérifier que l’intermédiaire financier qui propose des investissements est bien enregistré auprès de la juridiction dans laquelle la société prétend exercer.

Élisa Oudin

24 août 2020

Tiques, moustiques – Bientôt de nouveaux répulsifs

Un nouveau principe actif efficace contre les tiques et les moustiques vient d’être autorisé aux États-Unis. Tiré d’une substance naturellement présente dans le pamplemousse, il pourrait bientôt être utilisé dans des répulsifs.

 

Tiques, moustiques Bientôt de nouveaux répulsifs
 Nootkatone. C’est le nom de la substance autorisée par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) dans la lutte contre les moustiques et les tiques. Présente dans le pamplemousse et le cèdre d’Alaska, elle pourra être utilisée en tant que répulsif ou insecticide. Cette découverte est issue de la recherche publique, mais la commercialisation se fera via un partenariat avec une entreprise privée suisse (Evolva).

La nootkatone est déjà utilisée par l’industrie cosmétique et la parfumerie, notamment pour son parfum citronné. Mais plusieurs études ont montré son efficacité contre certains insectes, notamment plusieurs espèces de tiques. Ces bons résultats ont été confirmés en comparant les effets de la nootkatone à des répulsifs chimiques, comme la perméthrine. Elle est aussi moins volatile que les autres produits naturels vendus dans le commerce, tels que la citronnelle ou l’eucalyptus citronné (leur durée d’action très courte a été mise en évidence par nos tests).

Pour l’heure, aucun produit incluant la nootkatone n’est disponible, mais nul doute que les fabricants vont s’y intéresser. Ils pourront l’utiliser notamment sous forme de spray ou de substance à appliquer sur la peau. L’efficacité réelle devra être démontrée avant toute mise sur le marché. L’utilisation en tant qu’insecticide est également permise, mais peu probable, de grandes quantités de nootkatone étant nécessaires pour obtenir un réel effet.

Cette autorisation est une bonne nouvelle. En effet, dans certaines régions du monde, les moustiques développent une résistance aux insecticides les plus efficaces.

Audrey Vaugrente

24 août 2020