Coronavirus Des médicaments importants délaissés pendant le confinement
Dès le début du confinement, les pharmacies ont moins délivré certains médicaments. Les autorités s’inquiètent d’un moins bon suivi des maladies chroniques et d’un retard de diagnostic de certains patients.
Les cabinets médicaux de France ont connu une forte baisse de fréquentation pendant le confinement dû au Covid-19. Entre le 13 et le 26 avril, le nombre de consultations chez les médecins spécialistes a été divisé par deux, celui chez les généralistes réduit d’un quart. En conséquence, les pharmacies ont constaté, les 5 premières semaines du confinement, une chute des ventes de médicaments nécessitant une consultation physique pour leur prescription ou leur administration.
Une partie de ce recul est à saluer. Au début de l’épidémie de Covid-19, les Français ont été invités à éviter les anti-inflammatoires (AINS) en automédication. Ces médicaments sont, en effet, soupçonnés de favoriser les complications infectieuses, comme une aggravation de l’infection à SARS-CoV-2. Le message a, semble-t-il, été reçu : le nombre de boîtes délivrées en pharmacie a chuté de 80 % en avril.
Mais cette annonce a eu des retombées moins positives. C’est l’ensemble des anti-inflammatoires remis aux patients qui a dégringolé. Or, ceux-ci peuvent être très utiles pour soigner une maladie chronique. Ainsi, le nombre de corticoïdes vendus a reculé de 70 % certaines semaines, alors que les personnes en prenant ont été invitées à poursuivre leur traitement.
DES RETARDS DE PRISE EN CHARGE
Des médicaments qui ne sont pas liés au Covid-19 sont aussi touchés par ce phénomène. Lors du confinement, les Français se sont fait délivrer moins d’antalgiques, de vaccins ou encore d’antireflux. Autre témoin de leur tendance à moins se rendre chez le médecin, la dégringolade des substances devant être administrées par un professionnel de santé. Sont concernés les traitements de la DMLA (bevacizumab, ranibizumab, etc.), mais aussi les produits de préparation à un acte d’imagerie (coloscopie, scanner, IRM).
La tendance est inquiétante car elle risque d’entraîner un mauvais suivi des maladies chroniques et un retard de diagnostic, donc de prise en charge, des autres. Comme le rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament, les produits de contraste sont « indispensables » pour diagnostiquer certaines pathologies, comme le cancer.
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Audrey Vaugrente