Coronavirus Les masques maison, mieux que rien
Confectionner un masque maison, une idée saugrenue ? Pas si sûr. Acheter des masques en pharmacie est impossible depuis le début de l’épidémie de Covid-19, et il vaut mieux de toute façon les réserver aux professionnels de santé qui en manquent cruellement pour leurs consultations. La seule solution, pour qui souhaite limiter la contamination de cette façon, consiste à s’armer d’une machine à coudre (à défaut, d’une bonne dose d’huile de coude) et de chutes de tissu.
Attention, comme nous l’avons rappelé, s’affubler d’un masque et se croire à l’abri du coronavirus est une erreur. Toutes les études le montrent, en période de circulation généralisée d’un virus, le masque n’est rien s’il n’est pas accompagné de mesures strictes de lavage des mains et, comme c’est le cas en ce moment, de confinement de la population. Mais, même marginale, son utilité peut s’entendre, surtout pour une épidémie qui passe par de nombreux porteurs sains ou faiblement symptomatiques. L’idée étant, dans le doute, d’éviter de répandre autour de soi le virus dont on pourrait être vecteur sans le savoir.
Deux études ont montré que les masques en tissu maison protégeaient moins bien que les masques FFP2 ou chirurgicaux, mais qu’ils protégeaient quand même. En somme, c’est mieux que rien. L’une d’elles, publié en 2013, a comparé différentes matières textiles, notamment celles disponibles à la maison en cas d’urgence. Conclusion, il vaut mieux utiliser des sacs pour aspirateur ou des torchons, que du lin ou des vieux t-shirts, dont la trame n’est pas assez serrée. Le modèle doit également épouser les contours du nez, afin qu’il y ait le moins d’interstices possibles. Le patron et les instructions de réalisation diffusées par le CHU de Grenoble (1) donnent un résultat correct. Le masque est constitué d’une première épaisseur en coton épais et d’une doublure plus légère. Entre les deux vient s’intercaler un morceau de sac d’aspirateur ou de molleton.
Une fois le masque terminé, tout l’enjeu consiste ensuite à l’utiliser correctement. Pas question de le garder des heures, ou de l’enlever et de le remettre sans cesse : il serait très vite contaminé. Un masque artisanal en tissu n’est efficace que le temps de quelques courses à l’extérieur. Il faut le mettre en place au moment de partir, après s’être lavé les mains, et attendre d’être rentré pour l’ôter. Un nettoyage s’impose après chaque utilisation, sans excès : c’est le savon qui débarrasse le tissu d’une éventuelle contamination, de l’eau chaude du robinet suffit.
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(1) Informations disponibles sur https://www.infirmiers.com/pdf/masque-tissu.pdf
Anne-Sophie Stamane