Vélos électriques VanMoof X3 et S3 Premières impressions
PRÉSENTATION
Pour son nouveau vélo, VanMoof n’a rien changé au concept : les X3 et S3, pas plus que leurs prédécesseurs S2 et X2, n’ont aucun des habituels attributs des vélos électriques. Leur look n’a pas changé, et il se décline toujours en deux formats, cadre haut pour le S3 (destiné aux utilisateurs de 1,70 m minimum), cadre bas pour le X3 (à partir de 1,55 m). La batterie (504 Wh) est toujours dissimulée dans le tube supérieur du cadre, et reste inamovible. Le moteur niché dans le moyeu de la roue avant délivre désormais jusqu’à 59 Nm de couple contre 22 Nm sur les S2/X2. Le « couple » du moteur, c’est en quelque sorte le pouvoir de traction instantanée du vélo, qu’on pourrait assimiler à la reprise d’un véhicule.
Les S3 et X3 affichent un poids inférieur à 20 kg, offrent 4 niveaux d’assistance électrique, un afficheur « matriciel » à LED sur le cadre supérieur et 3 petits boutons de contrôle : un « turbo boost » sur la droite du guidon ; sur la gauche, le bouton qui sert de klaxon et permet de déverrouiller le vélo ; et enfin, tout près de la béquille, un dernier bouton permettant d’activer le mode antivol qui a fait la réputation de la marque. Notez au passage qu’avec des pneus Schwalbe Big Ben anticrevaison et des boulons antivol livrés en série, les X3 et S3 sont bien équipés.
VanMoof offre aussi désormais 4 vitesses automatiques au lieu de 2 et conserve le principe de changement automatique grâce à des « cerveaux moteurs » électroniques. Les experts du braquet pourront même personnaliser le développement offert par chaque vitesse depuis l’application mobile liée au vélo. La courroie du S2/X2 a été remplacée par une chaîne. Elle est entièrement recouverte d’une protection plastique, ce qui ralentit l’usure, évite les salissures, prévient les déraillages, mais… ne simplifie pas le graissage (qu’il est pourtant nécessaire d’effectuer de temps en temps). Pour graisser la chaîne, il faut insérer le tube de lubrifiant dans une fente et l’injecter tout en tournant la roue.
VanMoof conserve des freins à disque, mais a cette fois opté pour une version hydraulique, plus réactive. Vous n’en verrez ni les câbles, ni le réservoir d’huile : ils sont intégrés au cadre. Les plus observateurs remarqueront aussi que les disques ne sont pas ajourés, ce qui est très exceptionnel (voire jamais vu) sur un vélo. Sans parler du choix technique qu’il sous-entend (les trous d’un disque servent normalement à évacuer la chaleur produite au freinage), ce détail révèle un changement de cap du fabricant. En effet, hormis les pneus et le moyeu à vitesses intégrées (un modèle du fabricant britannique Sturmey-Archer), VanMoof fabrique désormais lui-même l’intégralité des composants du vélo, dans son usine de Taipei (Taïwan). Ceci réduit sa dépendance aux fournisseurs et permet d’optimiser les chaînes de production pour réduire les coûts. C’est ce qui expliquerait la baisse de prix du vélo, vendu 2 000 € contre 3 400 € pour la version précédente (soit une réduction de 70 % !).
PILOTAGE
Nous avons pu essayer le S3 pendant plusieurs jours en l’empruntant au fabricant, ce qui permet de donner nos premières impressions (sans test en laboratoire, nous ne nous prononcerons pas sur l’autonomie de la batterie ni sur la durée de charge). Précisons qu’il s’agit d’un vélo plus taillé pour la ville que pour les escapades champêtres. Il s’avère d’ailleurs très maniable. Les deux boutons du guidon tombent sous les doigts, lorsqu’il s’agit de klaxonner ou d’activer le « turbo boost ». Ce dernier devient addictif dès qu’on aborde une forte pente ou que l’on veut démarrer vite. Le freinage est mordant et efficace, ce qui met en confiance. Et heureusement, parce qu’on prend vite de la vitesse ! Les S3 et X3 arrivent rapidement et sans effort aux 25 km/h autorisés par la loi. Maniable, le vélo l’est aussi à l’arrêt. Son poids de 20 kg et la charge bien répartie écartent les déséquilibres lors des déplacements, même à une seule main.
CONFORT
Les cyclistes sont généralement très attentifs à la géométrie du cadre de leur vélo, qui doit coller au mieux à leurs mensurations. Les fabricants traditionnels proposent quasiment toujours plusieurs tailles, du S au XL. Les vélos « design » s’affranchissent de cette contrainte. Avec deux cadres, VanMoof se distingue. Mais l’amplitude envisagée pour chacun (de 1,70 à 2,10 m pour le S3 et de 1,55 à 2 m pour le X3) laisse perplexe. Du haut de notre 1,70 m, le S3 est apparu très confortable, sans aucune sensation d’étirement des bras pour atteindre le guidon. Le vélo, bien que dépourvu de suspension, absorbe très bien les pavés, les grandes roues du S3 (28 pouces contre 24 pouces pour le X3) contribuant sans doute au confort.
Côté passage de vitesses et assistance électrique, tout est automatique. L’utilisateur peut prendre la main sur le niveau d’assistance au besoin, pour la diminuer si la batterie faiblit, par exemple. On ne peut faire cette opération qu’à l’arrêt, par un appui prolongé sur le bouton « boost » (le niveau sélectionné apparaît sur l’écran matriciel). Mais le vélo est conçu pour fonctionner au plus haut niveau d’assistance, sans intervention du cycliste. L’assistance s’adapte à la puissance de pédalage, le braquet s’adapte au terrain. Et il faut admettre que le S3 a su s’adapter quel que soit le relief, procurant un pédalage très naturel.
APPLICATION MOBILE
Les X3 et S3 fonctionnent de pair avec une application mobile (disponible sous iOS et Android). C’est par son intermédiaire qu’on active le vélo et qu’on accède aux différents paramètres, comme l’allumage automatique des phares, le déverrouillage, la localisation du vélo, etc. Une fois le smartphone fixé au guidon, vous pourrez aussi changer le niveau d’assistance (ce qui n’est pas forcément utile dans la pratique). C’est aussi via cette appli que le cycliste peut pendre la main sur le braquet des vitesses, un paramétrage toutefois réservé aux connaisseurs. Elle enregistre également les parcours de l’utilisateur et, grâce aux capteurs intégrés, les analyse. Il est bien sûr possible de désactiver l’enregistrement dans les réglages. Dommage que cette appli plutôt simple ne soit disponible qu’en anglais.
FONCTIONS « INTELLIGENTES »
Le vélo reconnaît son propriétaire lorsqu’il s’approche et se déverrouille automatiquement. Son système Bluetooth fait le lien avec celui du smartphone. Si ce dernier n’est pas à portée, ou s’il est éteint, le cycliste pourra réveiller le vélo avec un code préalablement configuré dans l’appli. Il suffira alors d’appuyer quelques secondes sur le bouton de la sonnette puis de composer ce code par pressions successives. La manipulation est un peu fastidieuse, surtout si vous choisissez le code 9-9-9 ! L’autre fonction « intelligente » des X3 et S3, c’est l’antivol intégré (qui existait déjà sur les X2 et S2). Pour l’activer, il suffit d’un appui sur le bouton dédié, situé près de la béquille, à la hauteur du pied. Dès lors, le vélo est mécaniquement bloqué (la roue arrière ne tourne plus) et si quelqu’un essaye de le déplacer, il sonnera. Cette fonction permet de s’arrêter pour une petite course sans s’inquiéter de laisser le vélo dehors. Mais s’il s’agit de garer le vélo pendant plus longtemps, difficile d’imaginer se passer d’un bon antivol. Le vélo est toutefois géolocalisé en permanence, il est donc possible de savoir où il se trouve en cas de vol. VanMoof propose d’aller le récupérer à votre place… dans le cadre d’un service facturé 290 €/an, renouvelable 2 fois. Et s’il n’y parvient pas, le fabricant s’engage à vous fournir un nouveau vélo (qui ne sera pas forcément neuf !).
EN RÉSUMÉ
Outre son parti pris esthétique, VanMoof propose avec les S3 et X3 des vélos bien conçus, confortables et efficaces, désormais vendus à prix juste. Leur principal défaut vient sans doute de leur batterie inamovible, en contradiction totale avec leur positionnement urbain. Sachez quand même qu’il est possible de la démonter en cas de panne (pour ne pas devoir envoyer tout le vélo en réparation).
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Camille Gruhier