Toyota Yaris Hybride (2020) – Premières impressions
La nouvelle Toyota Yaris gagne en agrément d’utilisation et en confort. Maniable et agile, elle est aussi agréable à conduire en ville que sur route. Dommage que son ergonomie présente quelques défauts et que son intérieur soit aussi tristounet.
Qualité de vie à bord
Par rapport à la précédente génération, il n’y a pas photo : l’intérieur de la Yaris modèle 2020 est bien plus agréable à regarder. Certes les matériaux ne sont pas aussi qualitatifs que ceux utilisés dans les françaises Renault Clio ou Peugeot 208, ou dans les allemandes Opel Corsa et Volkswagen Polo, mais les progrès sont notables. On regrette toutefois la prédominance du noir. L’intérieur aurait gagné à être plus clair, avec un ciel de toit blanc, par exemple. Un défaut qui, selon nos informations, sera corrigé sur la version à moteur thermique essence qui arrivera en fin d’année (elle sera équipée d’un bloc 3 cylindres 1.5 l très proche de celui de la version hybride). La réalisation n’en demeure pas moins aboutie et les matériaux sont très bien assemblés. Aucun grésillement, aucune vibration ne sont venus perturber notre essai. Si l’habitacle est bien dégagé et s’avère globalement assez ergonomique, on regrette que le volant soit chargé de boutons, ce qui demande pas mal d’attention les premières minutes. De même, les quelques commandes placées sur la gauche du conducteur sont difficilement accessibles.
Pour le reste, la gestion des différentes fonctionnalités s’avère simple et rapide. L’écran central, non tactile, est clair et placé à une bonne hauteur. L’affichage tête haute est également particulièrement lisible grâce à son excellente luminosité. Nous avons apprécié les indications du système de navigation qui se colorent en bleu pour bien matérialiser les changements de direction. Ce dernier manque toutefois de précision et, à plusieurs reprises, il nous a donné de mauvaises indications faute de nous avoir bien situés. Par exemple, il nous est arrivé que le GPS nous localise sur une contre-allée, nous demandant à répétition de tourner à droite afin de pouvoir reprendre la bonne route… celle sur laquelle nous circulions !
L’espace de l’habitacle est globalement convaincant. À l’avant, conducteur et passager seront très à l’aise et disposent d’une très belle sensation d’espace. C’est, logiquement, un peu moins vrai à l’arrière, sans être vraiment rédhibitoire. C’est d’autant plus surprenant que la Yaris, avec ses 3,94 m de long, fait partie des plus courtes du segment. Il est possible de voyager à quatre adultes sans souci et dans un confort de bon niveau. La Yaris dispose en outre d’un coffre assez généreux de 284 litres. Rappelons que les batteries sont situées sous le plancher et qu’elles empiètent un peu sur cet espace de rangement.
Au volant
En démarrant cette nouvelle Yaris Hybride, nous n’avons pu nous empêcher de repenser au bruit désagréable de la version précédente. Cet « effet mobylette » qui donnait l’impression de ne pas avancer et nous cassait les oreilles. C’est donc avec un peu d’appréhension que nous avons enfoncé, doucement et progressivement, la pédale d’accélérateur, tout en tendant l’oreille. Résultat : un bruit linéaire, une accélération sans à-coups, bref, c’était le grand soulagement ! Le plus gros défaut de l’ancienne motorisation hybride n’est plus qu’un mauvais souvenir. Seul point noir : après avoir effectué un dépassement et relâché totalement la pédale d’accélérateur pour ralentir, le moteur réagit avec un temps de retard et reste dans les tours pendant quelques secondes, ce qui est assez étrange. En dehors de cette particularité mineure, la quatrième génération de moteur hybride (association d’un bloc à essence 3 cylindres 1,5 l de 92 ch et d’un moteur électrique de 59 kW) est plutôt agréable à conduire et s’avère performante. Le mode EV, qui permet de forcer un roulage 100 % électrique, est appréciable mais ne permet de parcourir que quelques kilomètres et à vitesse réduite. En fonctionnement hybride, on apprécie le soutien du moteur électrique et les accélérations sont franches. Sur un parcours mixte ville/route, nous avons consommé une moyenne de 4,3 litres aux 100 km, ce qui est très correct.
En ville, nous avons apprécié la maniabilité de la citadine, et son faible rayon de braquage (réduit de 20 % par rapport à la précédente génération) permet de se faufiler partout. Sur route, la Yaris s’est montrée agile et confortable. Les suspensions sont efficaces et les irrégularités de la chaussée sont bien filtrées.
Sécurité
Selon le constructeur, la nouvelle Yaris est « conçue pour être la voiture compacte la plus sûre au monde, grâce à des systèmes d’aides à la conduite avancés de série ». Et, à y regarder de plus près, elle a effectivement des arguments à faire valoir. Car en plus de la panoplie désormais habituelle (freinage automatique d’urgence, régulateur de vitesse adaptatif, système de maintien dans la file…), la Yaris inaugure des airbags centraux (situés entre les deux sièges avant) qui éviteront, en cas de choc latéral, au conducteur et au passager de se percuter. Elle reçoit même un système de détection de véhicule ou de piéton aux intersections. Ainsi, entre 10 et 25 km/h, si le système détecte un piéton qui traverse la rue dans laquelle la voiture s’engage, ou s’il y a un risque qu’elle croise d’autres véhicules, une alarme sonore se déclenche et, sans action du conducteur, le freinage automatique d’urgence est actionné. De manière générale, ces systèmes ne se retrouvent pas sur ce segment de voiture.
La Toyota Yaris Hybride en résumé
La quatrième génération de Yaris s’améliore sur de nombreux points. Bien plus agréable à regarder, elle est aussi plus confortable et plus plaisante à utiliser. Pour ne rien gâcher, ses tarifs sont assez intéressants. Proposée à partir de 20 950 € en version de base France, la citadine de Toyota est plus abordable qu’une Renault Clio E-Tech Hybrid. Mais à ce prix-là, les équipements technologiques se font plus rares. Pour disposer des systèmes high-tech, il faut opter pour la version proposée au lancement : la Yaris Hybride Première vendue 25 450 €, qui reste moins chère que la Clio. En revanche, cette dernière gagne le match en termes d’agrément de conduite et de finition.
Les +
- Agrément en progrès
- Consommation
- Confort routier
- Agilité
- Niveau de sécurité
Les –
- Insonorisation perfectible
- Intérieur tristounet
- Ergonomie parfois complexe
Yves Martin