Ford Kuga PHEV – Premières impressions
Apparu en mars 2020, le nouveau Kuga peut recevoir plusieurs moteurs électrifiés dont une version hybride rechargeable performante. L’habitacle gagne aussi en agrément même si subsistent quelques défauts d’ergonomie.
Sorti en 2008, le Kuga arrive certainement à maturité avec cette troisième génération. Mieux fini et plus agréable à vivre, le SUV de Ford peut être équipé de motorisations dernier-cri et est ainsi à même d’affronter la rude concurrence du segment des SUV compacts.
Qualité de vie à bord
Quand on se rappelle le précédent Ford Kuga commercialisé en 2013, il n’y a pas de mal à trouver l’intérieur de cette troisième génération très accueillante. Les matériaux sont de bonne qualité, agréables au toucher et leur assemblage est sans reproche particulier. Si le SUV fait un bond en avant en termes d’ergonomie, on regrettera malgré tout le positionnement de l’écran central qui aurait gagné à être mieux intégré dans la planche de bord.
Entièrement numérique, le combiné d’instruments est assez lisible mais demandera l’assimilation de certaines informations. Quelques détails d’ergonomie pourront également agacer. Par exemple, il nous a fallu chercher un moment le moyen d’inhiber le système de maintien dans la file : aucun bouton à la gauche du conducteur ni sur la console centrale et pas de possibilité dans l’ordinateur de bord. En fait, il se trouve sur l’extrémité de la commande d’essuie-glace. Du jamais vu chez aucune marque. De même, le bouton « EV » de changement de mode de fonctionnement aurait mérité d’être placé plus en évidence. Encadré par deux autres et un peu en arrière, il ne tombe pas tout de suite sous les yeux du conducteur. Il faudra s’habituer à le manipuler sans se tromper. Enfin, alors que la majorité des constructeurs baptisent le mode de récupération d’énergie au freinage maxi « B », Ford a opté pour « L ». Encore une source d’interrogation lors de notre prise en main où nous nous demandions à quoi pouvait bien servir ce bouton « L » placé sur le levier de vitesses. À noter qu’on ne peut plus vraiment parler ici de levier de vitesses puisqu’il est remplacé par un bouton rotatif très appréciable. Non seulement il est pratique mais en plus il dégage totalement la console centrale ce qui contribue à donner une très bonne sensation d’espace à l’avant.
Les passagers avant seront à l’aise et apprécieront les espaces de rangement à leur disposition. Ceux installés à l’arrière seront également assez bien lotis, et nous avons apprécié la banquette coulissante et les dossiers réglables en inclinaison.
Le coffre du nouveau Kuga, avec 612 litres de volume de chargement (quand le véhicule possède un kit de réparation à la place de la roue de secours) est dans la moyenne de la catégorie. La version hybride est assez proche et dispose de 575 litres (en version 5 places) et au maximum de 1 481 l (en mode 2 places). Comme sur beaucoup de modèles hybrides, les câbles de recharge sont prévus pour être rangés sous le plancher, ce qui n’est pas vraiment pratique quand le coffre est chargé. Il est donc judicieux de penser à les sortir avant, surtout si on souhaite effectuer une recharge lors d’une pause.
Au volant
Si le Kuga est bien disponible dans des motorisations thermiques essence ou diesel, nous l’avons pris en main dans sa version hybride essence-électrique. Le Kuga PHEV (hybride rechargeable) reçoit alors un moteur à essence 2.5 Duratec de 164 ch associé à une machine électrique de 61 ch, ce qui offre une puissance cumulée de 200 ch. Grâce à l’utilisation d’une transmission e-CVT à variation continue, très agréable car elle ne génère pas d’effet de mobylette, les phases de transition entre différents modes de fonctionnement sont imperceptibles. À moins d’être un pilote chevronné, il est alors impossible de se rendre compte dans quel mode le véhicule roule sans avoir le schéma fonctionnel affiché sur l’écran central. Le phénomène est d’autant plus amplifié que le moteur à essence est d’un fonctionnement très agréable. Silencieux et n’émettant aucune vibration, ce dernier est si discret que l’on se demande même s’il est en marche.
4 modes de fonctionnement
Le mode EV Auto adapte automatiquement le type d’alimentation selon la vitesse, l’accélération et l’état de charge de la batterie.
Le mode EV Now (VE maintenant) permet une conduite 100 % électrique forcée jusqu’au déchargement de la batterie.
Le mode EV Later (VE plus tard) permet d’économiser la charge de la batterie en utilisant d’abord le moteur thermique.
Enfin, le mode charge recharge la batterie en roulant.
5 modes de conduite
À cela s’associent 5 modes de conduite différents : éco, normal, sport, faible adhérence et trail. Chacun de ces modes disposant d’une personnalisation du style de conduite qui modifie la réponse à l’accélérateur, le niveau d’assistance de la direction ou retarde plus ou moins les changements de vitesses (lire l’encadré).
La recharge totale de la batterie demandera, selon les informations du constructeur, 3 h 30 sur une borne de recharge au domicile (wallbox) ou 5 h sur une prise classique 220 volts (puissance de 2,7 kW).
En conduite urbaine, en mode 100 % électrique, nous avons parcouru 50 km en partant avec une batterie gonflée à bloc (le constructeur annonce 56 km). Une distance parcourue sans porter une attention particulière à l’économie. Il y a fort à parier qu’en utilisant le mode éco, l’autonomie sera supérieure. C’est donc plutôt pas mal et le Kuga PHEV devient l’un des plus performants à ce niveau. Nous avons ensuite continué notre périple sur des voies urbaines rapides et sur nationale. Après un total de 250 km, la consommation moyenne affichée par l’ordinateur de bord était de 5,1 l/100 km, ce qui est également très bien pour la catégorie.
Sur la route, le Kuga troisième du nom se comporte plutôt bien. Le véhicule est bien équilibré et le poids des batteries n’influe pas sur la tenue de route. Les bruits de roulement et aérodynamiques sont bien maîtrisés et le SUV s’avère silencieux. Bien sûr, selon le mode de conduite sélectionné il sera plus ou moins vif. Mais, sans être un foudre de guerre, il est déjà performant en mode normal. En revanche, le mode éco paraît juste si l’on doit rouler en charge ou sur des routes de montagne. Le seul véritable grief concerne sa direction trop assistée en mode éco. Le conducteur manque alors de retour d’information de la route et ressent comme un léger flou en ligne droite.
Sécurité
Le nouveau Kuga se met au goût du jour et adopte la panoplie moderne des équipements de sécurité et d’aide à la conduite. Par exemple, le freinage automatique d’urgence intervient désormais lorsqu’il détecte une collision potentielle avec d’autres véhicules, piétons ou même cyclistes, que ce soit en marche avant ou arrière. Un équipement qui est encore loin d’être généralisé chez la concurrence.
Le Ford Kuga PHEV en résumé
Bien équipé, bien fini, confortable et très agréable à conduire, le Ford Kuga de troisième génération rattrape son retard par rapport à la concurrence. Il prend même l’ascendant en termes de tarifs. Disponible à partir de 38 600 €, le Ford Kuga hybride rechargeable s’avère généralement plus abordable que la concurrence. L’Opel Grandland X Hybride débute à 42 200 € et un Peugeot 3008 Hybrid 225 e-EAT8 s’affiche à partir de 44 300 €. En revanche, un Mitsubishi Outlander PHEV est légèrement plus cher mais il est livré de série en version à quatre roues motrices.
Les +
- Qualité de fabrication
- Habitabilité
- Agrément d’utilisation
- Confort
- Autonomie
Les –
- Détails d’ergonomie
- Charge limitée à 3,7 kW (pas de charge ultra-rapide en courant continu)
- Direction parfois légère
Combinaison des différents modes
Selon le mode de conduite sélectionné, il sera possible ou non d’utiliser un mode de fonctionnement (EV).
Mode de fonctionnement | ||||
Mode de conduite | EV Auto | EV Now | EV Later | EV Charge |
Normal | Oui | Oui | Oui | Oui |
Éco | Oui | Oui | Oui | Non |
Sport | Oui | Non | Non | Non |
Faible adhérence | Oui | Oui | Oui | Oui |
Trail | Oui* | Non | Non | Non |
*L’ESP est automatiquement déconnecté.
Yves Martin