Remboursement des vols annulés Mais que fait la France ?
BILLET DU PRÉSIDENT
Alors qu’en Espagne le Gouvernement a annoncé saisir la justice contre 17 compagnies aériennes qui bafouent le droit au remboursement des voyageurs, qu’attend la France pour appliquer la loi ?
Cela fait des semaines que les compagnies aériennes traînent des pieds pour respecter le droit européen qui leur impose de proposer aux voyageurs le remboursement des vols annulés. Je m’alarmais déjà de cette situation au début de la crise sanitaire et l’UFC-Que Choisir s’est mobilisée pour que les voyageurs français dont le vol a été annulé ne soient pas contraints d’accepter un avoir mais aient le choix de récupérer, ou non, leur argent. Malgré notre mise en demeure de 57 compagnies aériennes puis l’assignation des 20 principales, des transporteurs aériens persistent dans leurs mauvaises pratiques.
Face au lobby intense des compagnies aériennes et de certains États, dont la France, qui voulaient suspendre l’obligation réglementaire de remboursement, la Commission européenne a tenu bon. Pour une fois, sa position va clairement dans le sens des consommateurs puisqu’elle n’a pas modifié les textes européens et a de surcroît appelé les États de l’Union à les faire respecter !
Cette recommandation a été entendue de l’autre côté des Pyrénées. Face aux mauvaises pratiques, le Gouvernement espagnol a mis en demeure cette semaine 17 compagnies aériennes qui ont bafoué sans vergogne le droit au remboursement. Le ministère de la Consommation a aussi demandé à ce que les contrats des voyageurs qui ont accepté un bon d’achat au lieu d’un remboursement, s’il a été acquis avec un consentement faussé, soient déclarés nuls.
Cette prise de responsabilité de notre voisin doit être soulignée et saluée. J’espère également que d’autres États vont se saisir de la question mais je ne peux m’empêcher de m’interroger : qu’attend donc le Gouvernement français qui fait preuve d’un silence assourdissant sur le sujet, pour se positionner et faire respecter la législation au lieu de se rendre complice par inaction de la violation des droits ?
Alain Bazot