Tiques : dans le jardin aussi !
Avec le déconfinement, vous êtes de sortie, les tiques aussi ! Y compris dans les jardins des habitations. Selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), 15 % d’entre elles sont porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
Déconfinement oblige, la population est avide de grand air. Randonnées en forêt, balades dans les champs, pique-nique au bord d’un lac, barbecue dans le jardin : tout est bon pour renouer avec la liberté. Attention, dans toutes ces situations, les tiques sont à l’affût ! D’autant plus que les chemins, peu entretenus ou rarement empruntés ces derniers mois, sont envahis par les herbes hautes.
En France, 15 % des tiques sont porteuses de Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme, selon les chiffres récemment diffusés par l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), sur la base du statut infectieux des tiques envoyées ces trois dernières années par des personnes piquées, et analysées dans le cadre du projet de science participative Citique.
Autre enseignement de taille : un tiers des 23 500 piqûres recensées ont eu lieu dans le jardin d’une habitation, ou dans un parc public, où la population ne s’attend pas à trouver des tiques. Il faut en réalité être vigilant dans tous les espaces végétalisés, y compris urbains. S’asseoir simplement dans l’herbe peut suffire pour attraper une tique, prévoir un petit tapis ou un paréo pour s’isoler du sol est impératif. Se couvrir les jambes et les bras, et utiliser du répulsif dans toute autre situation, sont des précautions qui doivent devenir des réflexes.
Inspection minutieuse
Une tique infectée n’infecte pas forcément l’humain qu’elle mord. Reste que le mieux, pour limiter le risque de transmission, est d’ôter la bestiole le plus rapidement possible. Après chaque sortie, une inspection minutieuse s’impose. Les tiques s’accrochent de préférence dans les plis chauds et humides de la peau, comme l’arrière des oreilles, l’aine, le nombril, les parties génitales, l’arrière des genoux, etc. Le cuir chevelu doit aussi être examiné. Les enfants sont particulièrement exposés. À l’œil, une tique se confond facilement avec un grain de beauté : il faut passer la main sur la peau pour en avoir le cœur net, par exemple au moment de la douche. Si vous trouvez une tique, usez d’un tire-tique pour l’enlever, puis désinfectez. Surveillez la zone, et consultez si une marque rouge en forme de cible apparaît puis s’étend autour de la piqûre : c’est le signe que la bactérie est dans l’organisme, un traitement antibiotique est nécessaire.
Vous pouvez, en prime, faire avancer la science, dans le cadre du projet participatif Citique, porté par l’Inrae. D’abord en utilisant l’application « Signalement Tique », qui vient d’être revisitée. Plus ergonomique, elle permet de créer plusieurs profils par compte, y compris pour les animaux domestiques du foyer, et de disposer de l’historique des signalements ! Date, lieu et emplacement de la ou les piqûres sont à renseigner. Et si vous avez conservé la tique tuée, adressez-là au laboratoire « Tous chercheurs » de Champenoux : Programme Citique – Tous chercheurs – Laboratoire INRAE Nancy Grand-Est – 54280 Champenoux.
Anne-Sophie Stamane