Allergies Les pollens sont de sortie !
Avec le redoux, les allergies respiratoires sont reparties de plus belle. Les pollens de cyprès font carton plein sur les bords de la Méditerranée, ceux de frêne ont pris leurs quartiers, avec de l’avance, partout ailleurs en France et le bouleau fait déjà des ravages. L’Atmo, fédération des associations de surveillance de la qualité de l’air, rappelle à point nommé qu’il existe des moyens de s’informer en temps réel sur cette pollution naturelle à l’origine de rhinites, asthme ou encore conjonctivite, et de troubles du sommeil. En France, une personne sur quatre souffre d’allergies respiratoires. La moitié des allergies sont provoquées par les pollens.
Ambroisies, cyprès, aulne, noisetier, graminées : quels que soient les allergènes en cause, s’abonner aux alertes polliniques du Rése
au national de surveillance aérobiologique (RNSA, www.pollens.fr) est une bonne façon de savoir à quoi s’attendre selon l’endroit où on vit. Autre solution, consulter les cartes publiées pour chaque région par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) : les indices polliniques donnent un niveau de risque régulièrement actualisé, en général, il est décliné allergène par allergène (liste sur www.atmo-france.org). Les données sont basées sur l’analyse des échantillons d’air « respirés » par 84 capteurs de pollens (dont dix dédiés à l’ambroisie) placés partout sur le territoire. Les habitants de l’ouest de la France ont la chance de bénéficier carrément d’une « alerte pollens » en direct (www.alertepollens.org). Elle émane des « pollinariums sentinelles », espaces où sont cultivées les espèces végétales sauvages les plus allergisantes de la région. Dès qu’une plante commence à polliniser, l’alerte est envoyée. Le traitement et les mesures de prévention peuvent être démarrés !
Car la période de pollinisation n’est pas constante, elle varie d’une année sur l’autre, comme le montrent les données publiées par l’Atmo dans son rapport 2019, tout juste publié. L’an dernier, la grande douceur hivernale dans le sud de la France a intensifié la pollinisation des cyprès, entraînant des niveaux de concentration record et des réactions allergiques fortes chez les personnes sensibles. À l’inverse, un début de printemps maussade et frais sur tout le territoire a ralenti celle des bouleaux, qui n’ont finalement que peu gêné les allergiques. La saison des graminées (herbes de prairie, céréales) a commencé tôt, et s’est prolongée à cause des épisodes de canicule. Les ambroisies, véritable fléau, ont occupé le terrain dès le début du mois d’août, pour ne disparaître que fin septembre.
Le réchauffement climatique a un impact sur la pollinisation, et donc sur les allergies : la saison des pollens est globalement plus longue, avec des exceptions notables suivant les espèces. Pour les arbres à chatons (bouleau, aulne, noisetier, frêne, etc.) et les plantes vivaces, la quantité de pollens produite et larguée dans l’air ambiant augmente quand le climat s’adoucit. La tendance inverse est observée pour les graminées (herbes des prairies, céréales, etc.). Attention, la pollution atmosphérique a tendance à aggraver les effets des pollens car elle irrite les voies aériennes supérieures et facilite la fixation de l’allergène.
Les bonnes habitudes en période de pollinisation
Des médicaments antiallergiques existent, mais leur portée est limitée, et ils ont des effets secondaires. S’il est bien entendu impossible d’échapper à l’air ambiant, des mesures peuvent réduire l’exposition aux pollens.
À la maison
- Ne pas ouvrir les fenêtres toute la journée. Aérer avant le lever du soleil, ou à la nuit tombée.
- Se rincer les cheveux avant d’aller se coucher, pour éviter de répandre des pollens sur l’oreiller.
Dehors
- Ne pas faire sécher le linge en plein air.
- Les activités d’extérieur (trajet à vélo, sport, jardinage) doivent se faire avec un masque et des lunettes, de préférence le soir.
- En voiture, éviter de rouler fenêtres ouvertes.
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Anne-Sophie Stamane