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Coronavirus Est-il efficace de désinfecter les rues ?

Dans la lutte contre le coronavirus, on n’avait pas imaginé que les images de camions pulvérisant à tout-va du désinfectant dans les rues de Chine et de Corée du Sud feraient un jour partie de notre quotidien. Pourtant, des communes s’y mettent. Efficace ou pas ? Coronavirus Est-il efficace de désinfecter les rues ?

À Cannes, des agents municipaux suréquipés désinfectent les rues à coups de lances qui projettent de l’eau additionnée d’eau de Javel. Nice lui a emboîté le pas, tout comme Menton, Monaco et quelques autres communes, jusqu’en région parisienne.

Une véritable frénésie semble s’emparer subitement des maires et de leurs équipes, alors même que les rues de leurs communes sont quasi désertes, confinement oblige. C’est assez paradoxal !

À Que Choisir, nous avons donc cherché l’étude scientifique qui alerterait sur les risques de contamination via les surfaces urbaines, chaussées et trottoirs. En vain…

Nous avons également contacté des organismes en pointe dans la lutte contre le coronavirus. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) nous a répondu ne pas avoir d’éléments sur ce sujet, l’Institut Pasteur non plus, pas plus que les Agences régionales de santé.

La seule question qui vaille est : au vu des connaissances sur la transmission du coronavirus, quel pourrait être le risque des revêtements urbains ?

On sait que le coronavirus se transmet par projection de gouttelettes dues aux éternuements, à la toux, aux postillons, à la sueur… et par contact rapproché avec une personne porteuse du virus. On sait aussi que le virus peut subsister sur différents supports, plastique, carton, verre, avec un risque de contamination qui décroît au fil des heures, et encore faut-il les toucher sans se laver les mains ensuite pour courir un risque. Alors les rues et les trottoirs, on a beau chercher, à moins de se rouler par terre, difficile de courir un risque, sauf celui de rencontrer un porteur de virus. Les élus locaux invoquent « le principe de précaution », Que Choisir penche plutôt pour le besoin de masquer son impuissance par l’action.

S’il y a de la désinfection à faire à l’extérieur, c’est surtout celle des moyens de transports collectifs. Heureusement, il s’agit depuis peu d’une obligation réglementaire pour les opérateurs, au minimum une fois par jour. Et leur circulation vient d’être drastiquement limitée.

Élisabeth Chesnais

30 mars 2020

Coronavirus La suspension des abonnements au cas par cas

Transports en commun, salles de sport, cartes de cinéma illimité… certains services payables par abonnement ne sont plus utilisables pendant le temps du confinement. Il est possible, sous certaines conditions, d’en suspendre les prélèvements.

Si, en période de confinement dû à l’épidémie de Covid-19, les abonnements à la télévision payante, à la musique en ligne ou à des sites de e-commerce deviennent plus indispensables que jamais, d’autres, au contraire, perdent de leur intérêt. C’est le cas des cartes de transports (transport urbain, SNCF, Vélib, télépéage…) ou encore des abonnements dans les cinémas, les piscines, les salles de sport, etc. Suspendre ces abonnements le temps que la situation redevienne normale n’est toutefois pas toujours simple. Les possibilités varient en fonction des cas.Coronavirus La suspension des abonnements au cas par cas

Le professionnel a annoncé la suspension des prélèvements pendant la période de confinement

C’est le cas le plus simple. Il suffit alors de suivre la procédure indiquée. Parfois même, l’abonné n’a rien à faire. C’est le cas par exemple pour les détenteurs de cartes d’accès illimité aux salles de cinéma UGC et Pathé-Gaumont. Les deux réseaux ont indiqué avoir suspendu d’office les abonnements et stoppé les prélèvements jusqu’à ce que la situation redevienne normale.

Le professionnel n’a pas annoncé la possibilité de suspendre les prélèvements pendant la période de confinement

L’abonné n’a alors d’autre choix que de se référer à ce que prévoient les conditions générales d’utilisation ou de vente du service. Deux cas peuvent se présenter :

  • La possibilité pour le consommateur de suspendre l’abonnement sans motif est prévue.

Dans ce cas aussi, c’est simple : il suffit de suivre la procédure indiquée. Attention, il arrive que certaines étapes soient compliquées à mettre en œuvre en temps de confinement, comme valider la suspension de son forfait Navigo à un guichet, comme le demande la RATP. Demandez des précisions au professionnel.

  • Les CGV prévoient la possibilité de suspendre l’abonnement uniquement sous certaines conditions (baisse de revenus temporaire, arrêt de travail, blessure, etc.).

Rien ne vous empêche de réclamer la suspension des prélèvements auprès du service client, même si la réussite est plus aléatoire. Appuyez-vous pour cela d’une part sur le fait qu’un professionnel ne peut pas imposer d’office les cas précis pour lesquels la suspension n’est pas possible, et d’autre part sur l’article 1218 du code civil. Celui-ci précise en effet que si, en cas de force majeure, le professionnel n’a pas l’obligation d’exécuter le contrat souscrit, le client, de son côté, n’est pas non plus tenu de payer pour le service dont il ne bénéficie pas. En pratique, vous aurez moins de mal à obtenir la suspension des prélèvements lorsque le service n’est plus accessible. C’est le cas notamment pour les salles de sport ou les piscines, qui sont fermées. Cela risque d’être plus compliqué pour les services de transport qui continuent de fonctionner, au moins partiellement. Dans tous les cas, vous n’aurez droit à aucun dédommagement supplémentaire.

À noter. Certains professionnels ont d’ores et déjà annoncé, plutôt que de suspendre les prélèvements, qu’ils indemniseraient leurs clients en leur proposant un avoir ou en prolongeant leur contrat de la durée du confinement (c’est le cas par exemple de la plupart des salles de sport). Si cette proposition ne vous convient pas, vous restez en droit de demander la suspension des prélèvements ou tout au moins le remboursement de la période pendant laquelle le service n’était pas assuré.

Faute de réponse positive de la part du service client, vous pourrez demander à votre banque de révoquer le prélèvement. Attention toutefois : d’une part des frais peuvent être appliqués, et d’autre part cette procédure ne réglera pas le contentieux qui vous oppose au professionnel. Vous pouvez aussi, en parallèle, contacter le médiateur de la société concernée.

En cas de refus définitif du professionnel, il ne vous reste plus qu’à résilier votre abonnement. Cela peut être une option, notamment si le contrat ne prévoit ni frais de résiliation ni préavis. Dans ce cas, veillez, le cas échéant, à bien retourner le matériel mis à disposition (le badge télépéage par exemple).

Cyril Brosset

26 mars 2020

Travaux de rénovation énergétique Les sociétés les plus signalées dans les litiges traités

Pour aider les consommateurs à éviter les entreprises adeptes des pratiques commerciales trompeuses en matière de rénovation énergétique, l’UFC-Que Choisir n’hésite pas à pratiquer le « name and shame » (nommer et dénoncer). Elle met à leur disposition la liste des sociétés qui provoquent le plus de plaintes dans ses associations locales. Cette liste est à jour à la mi-mars 2020.

 

Travaux de rénovation énergétique Les sociétés les plus signalées dans les litiges traités

En 2019, les associations locales de l’UFC-Que Choisir ont traité plus de 4 000 litiges, rien que dans le domaine de la rénovation énergétique. Si les consommateurs se sont plaints des pratiques de 1 045 entreprises au total, le nom de certaines revient beaucoup plus souvent que d’autres.

Le palmarès des sociétés qui causent le plus de litiges (voir encadré) compte celles qui suscitent au moins 10 fois plus de plaintes que la moyenne, qui s’établit à 3,5 par entreprise.

Ainsi Technitoit, numéro un de notre triste palmarès, suscite 28 fois plus de plaintes que ses pairs, c’est d’ailleurs une habituée de notre classement. Elle était numéro 2 en 2018 mais persiste dans ses mauvaises pratiques. Les associations locales de l’UFC-Que Choisir ont d’ailleurs plus de 600 dossiers à son sujet, ce n’est pas rien ! BT Concept eco, à nouveau dans la liste des « moutons noirs » de la rénovation énergétique même si elle ne tient plus le haut de l’affiche, totalise de son côté 464 dossiers, et Avenir Energie 320.

Group Solar et Objectif Economie ont chacune 17 fois plus de litiges que la moyenne, et leurs pratiques se dégradent par rapport à 2018, les plaintes les concernant ont fortement augmenté. Objectif Economie se dit pourtant détentrice des labels Qualisol, QualiPv et QualiPac qui mettent en confiance. Les organismes de certification seraient bien inspirés de faire du ménage.

À noter, l’entrée dans cette liste de deux sociétés dont le nom fleure bon les services officiels, qu’il s’agisse des instances européennes ou françaises. Elles se nomment en effet Conseil Europe Environnement et Agence française pour la transition énergétique. Avec de telles dénominations, il est facile d’obtenir un rendez-vous pour un audit ou un bilan énergétique gratuit au nom de l’Ademe, du ministère de l’Écologie, de l’Union européenne.

Mais toutes ces entreprises utilisent à peu près les mêmes méthodes commerciales, qui s’apparentent souvent à des pratiques trompeuses et déloyales. Tout commence en général par le démarchage téléphonique, où le télévendeur insiste jusqu’à décrocher un rendez-vous chez le client prospecté. Le commercial déploie alors tous ses talents, entre calculs de rentabilité qui font rêver, promesses de rendement impressionnantes, assurance de toucher des aides ou des revenus élevés. Évidemment c’est irréaliste, mais sur le coup le ménage est conquis, il signe.

Une fois qu’il a retrouvé ses esprits, annuler la commande n’est pas si simple. Les bons de rétractation peuvent être absents, ou les contrats antidatés. Et c’est souvent le moment où il découvre qu’il a souscrit un emprunt, ce que le démarcheur s’était bien gardé de lui préciser.

La DGCCRF a commencé à s’attaquer aux fraudes et aux pratiques commerciales trompeuses en matière de rénovation énergétique, mais les nombreuses plaintes que traitent les associations locales de l’UFC-Que Choisir prouvent que les entreprises qui démarchent ne sont pas pour autant découragées.

Le palmarès des sociétés qui causent le plus de litiges en matière de rénovation énergétique

1. TECHNITOIT
2. GROUP SOLAR
3. OBJECTIF ECONOMIE
4. AVENIR ENERGIE (MEDIA SYSTEME)
5. SIBEL ENERGIE (NJCE)
6. ENVIR (HD ENERGIE PRODUCTION)
7. FRANCE PAC ENVIRONNEMENT
8. BT CONCEPT-ECO
9. AGENCE FRANCAISE POUR LA TRANSITION ENERGETIQUE (AFTE)
10. SOLUTION ECO ENERGIE (SOLECO)
11. SVH ENERGIE
12. SWEETCOM
13. CAP SOLEIL ENERGIE
14. CONSEIL EUROPE ENVIRONNEMENT
15. ECO GROUPAGE

Élisabeth Chesnais

Matthieu Robin

26 mars 2020

Coronavirus Courses, domicile : comment vous comportez-vous durant le confinement ?

Via notre lettre hebdomadaire, celles de nos associations locales et les réseaux sociaux de Que Choisir, nous vous avons interrogé sur votre comportement face à l’épidémie de Covid-19. Santé, déplacements en magasins et occupations à la maison : vous avez été 16 209 à nous répondre. Aujourd’hui, nous publions les résultats pour les parties courses et occupations à domicile.

Avec l’épidémie de coronavirus, c’est une période inédite que nous sommes tous en train de vivre. Forcément, nos réactions le sont aussi. Alors que nous sommes confinés à notre domicile, que les déplacements sont limités, quels comportements adoptons-nous ? Le questionnaire retourné par 16 209 inscrits à la lettre d’information hebdomadaire et aux réseaux sociaux de Que Choisir apporte un éclairage intéressant (enquête réalisée du 18 au 22 mars). Nous détaillons ci-dessous les résultats pour les volets courses et occupations à domicile. La partie santé suivra dans un prochain article.

Les courses : surtout les boulangeries !

Fréquentation

infographie 1 histogramme achats de produits alimentaires

En France, le pain frais fait partie de notre culture. Et difficile, visiblement, de s’en passer ! Certes, avec cette épidémie, les Français vont beaucoup moins que d’habitude à la boulangerie. Au moment de l’enquête, alors que le confinement était déjà en place, notre analyse montre qu’ils s’y rendraient en moyenne 1,7 fois dans les 7 prochains jours. Pour ceux qui iront ! Car tout de même 35 % des répondants ont affirmé qu’ils s’abstiendront de franchir les portes de ce commerce de proximité par excellence.

Pour les hypermarchés, supermarchés et magasins alimentaires, la fréquence des visites hebdomadaires annoncée est moindre : une fois seulement, dans la majorité des cas. Et depuis, au regard de l’évolution de la situation (augmentation des cas de coronavirus, mesures de confinement plus strictes…), nul doute que les intentions quant à leur fréquentation ont dû baisser.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pharmacies ne sont pas prises d’assaut avec même pas une visite dans la semaine : 0,5 en moyenne, sachant que 60 % des participants à notre étude n’ont pas l’intention d’y aller. À noter, le score des commerces presse et tabac avec, pour notre échantillon, un taux moyen de 0,4 passage pour les 7 jours suivant la date de notre enquête.

Pénurie

infographie 2 penuries produits
infographie 3 penuries produits

De nombreux reportages ont montré des rayons de grandes surfaces pris d’assaut ou vides ! Selon notre enquête, 47 % des participants disent avoir été confrontés à une pénurie d’au moins un produit. C’est beaucoup. Mais ce n’est pas aussi catastrophique que ce que certaines images pouvaient le laisser penser. Dans le détail, et sans surprise, ce sont les gels hydroalcooliques (34 %), les pâtes alimentaires et le riz (26 %) et les masques de protection (22 %) qui ont le plus manqué. La ruée sur le papier toilette est en revanche à nuancer : seuls 18 % des participants à notre enquête n’en ont pas trouvé dans le magasin qu’ils fréquentaient.

À domicile : télé, internet et radio, le tiercé gagnant

infographie 5 coronavirus respect mesure confinement 1

Dans plus d’une situation sur deux (51 %), les répondants sont confinés à deux. Mais une proportion non négligeable subit cette épreuve tout seul (28 %). En outre, les participants à notre enquête envisageaient-ils de sortir dans les 7 jours suivants ? 20 % ont répondu qu’ils le feraient tous les jours, 35 % de 2 à 5 fois. Et 9 % seulement ont assuré qu’ils ne sortiraient pas de chez eux, respectant ainsi le slogan maintes fois répété : « Restez chez vous ».

infographie 4 coronavirus occupation journe

Lorsque l’on est cloîtré chez soi, le temps est forcément long. S’occuper devient alors une obsession. Le résultat de notre enquête est conforme à ce que l’on pouvait attendre. C’est la télévision qui arrive en tête des passe-temps. En moyenne, les participants à notre enquête la regardent 141 minutes. Ils surfent pas mal sur Internet (100 minutes) ou écoutent la radio (91 minutes). Bien sûr, on peut faire plusieurs choses en même temps ! Par ailleurs, en ces périodes où de nombreux salariés sont obligés de travailler depuis chez eux, nous avons voulu savoir le temps qu’ils y consacraient quotidiennement. Une indication est fournie en ciblant la tranche des 18-39 ans : c’est 186 minutes !

Arnaud de Blauwe

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26 mars 2020

Coronavirus Hydroxychloroquine : faut-il croire au traitement miracle ?

Coronavirus Hydroxychloroquine : faut-il croire au traitement miracle ?

Cette molécule, habituellement prescrite sous le nom commercial de Plaquenil pour traiter certaines maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde et lupus érythémateux) et pour prévenir des formes d’allergies au soleil, doit sa renommée actuelle au professeur Didier Raoult. Ce dernier, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, à Marseille, en est convaincu : la molécule peut, selon lui, traiter certaines infections au Covid-19.

Une conviction basée initialement sur les résultats d’essais cliniques menés en Chine avec une molécule proche, la chloroquine (un antipaludique), ainsi que sur deux tests in vitro (en tubes à essai, et non pas sur des animaux ou des patients), cette fois avec l’hydroxychloroquine. L’équipe du Pr Didier Raoult a elle-même, par la suite, mené un premier essai de traitement par hydroxychloroquine sur 24 patients, dont les résultats ont été révélés dans une vidéo diffusée le 16 mars dernier sur le site de l’IHU Méditerranée Infection : « Au bout de six jours, il y a toujours 90 % de patients qui sont porteurs [du coronavirus, ndlr], tandis que quand vous mettez du Plaquénil, au bout de six jours il n’y en a plus que 25 % », décrit le médecin, qui ajoute peu après que « si vous n’avez plus de microbe, vous êtes sauvé ».

La communauté médicale se montre cependant très prudente dans l’interprétation des résultats de cette étude, qui inclut un faible nombre de patients, et souffre d’une méthodologie peu rigoureuse : « Les patients du groupe témoin [sans hydroxychloroquine, ndlr] semblent avoir été recrutés de façon très différente de ceux du groupe hydroxychloroquine, ce qui rend la comparaison peu pertinente », écrit par exemple la revue médicale Prescrire. Dans sa vidéo, le PDidier Raoult explique en effet que les patients traités par Paquénil avaient été pris en charge par ses équipes, à Marseille, alors que les patients non traités auxquels ils ont été comparés avaient été admis dans les hôpitaux de Nice et Avignon. Au final, « jamais aucun pays au monde n’a accordé une autorisation de traitement sur la base d’une étude comme celle-ci », rappelait le ministre de la Santé Olivier Véran lors d’une conférence de presse.

De nouveaux essais lancés

Pour savoir si l’utilisation de l’hydroxychloroquine est non seulement sans danger, mais peut véritablement sauver des vies dans la crise sanitaire actuelle, il faudra donc attendre les résultats d’essais cliniques plus rigoureux et de plus grande ampleur, qui viennent d’être lancés. Un essai européen, baptisé Discovery, qui vise à tester l’efficacité de cette molécule mais aussi de trois autres traitements médicamenteux (lire encadré), sur 3 200 patients (dont 800 en France) ; et un essai international, lancé par l’OMS et baptisé Solidarity, qui testera les mêmes molécules, ainsi que la chloroquine. « Nous aurons des études solides qui nous diront si, oui ou non, c’est un bon traitement d’ici à 15 jours », a déclaré Olivier Véran, samedi 21 mars.

En attendant ces résultats, le Haut Conseil de la santé publique recommande de ne pas utiliser ce traitement, « à l’exception de formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte ». Une précaution qui s’explique probablement par le fait que, comme le rappelle le Dr Cyril Vidal, médecin et président du collectif FakeMed, qui promeut une médecine basée sur des preuves scientifiques, « utiliser un traitement inutile fait courir le risque d’exposer l’ensemble de la population à des effets indésirables, et de mettre en péril les recommandations d’hygiène pour prévenir la diffusion de l’épidémie […], ce qui est plus grave si le traitement s’avère inefficace ».

Quid des autres molécules ?

Une combinaison de deux traitements du VIH, avec ou sans ajout d’un immunomodulateur, et un traitement expérimental initialement développé contre Ebola : voilà les trois traitements médicamenteux qui vont être testés sur des centaines, voire des milliers de patients à travers le monde, dans les prochaines semaines, en parallèle de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine. Tous ont d’ores et déjà montré une efficacité lors de tests in vitro, et fait l’objet de premiers essais cliniques de taille plus modeste. Plusieurs essais de vaccins préventifs ont également été lancés dans le monde, mais les premiers résultats n’arriveront pas avant plusieurs mois.

Elsa Abdoun

26 mars 2020

Initiative de la région, des produits frais et locaux à domicile

 

La nouvelle plate-forme digitale solidarite-occitanie-alimentation est opérationnelle.

Elle permet à chacun de géolocaliser les producteurs et commerçants locaux du secteur alimentaire qui livrent à domicile.

Outre l’avantage, durant cette période, de se faire livrer à domicile, cette initiative permet de faire face à l’interdiction des marchés de plein air et ainsi être solidaire des producteurs locaux.

La plate-forme « solidarite-occitanie-alimentation »

NB : Ce site est très sollicité, si vous n’avez pas accès dès la première connexion, essayez à d’autres moments de la journée.

« Plus que jamais, l’économie régionale a besoin de notre solidarité. Restons chez nous, les producteurs locaux et commerçants de proximité s’organisent pour nous livrer à manger. Tous ensemble nous pouvons soutenir leur activité en consommant local. »  Comme l’indique Carole DELGA, Présidente de la région

25 mars 2020

Coronavirus Tolérance de 3 mois pour le contrôle technique

Le gouvernement accorde un prolongement de 3 mois au-delà de la date limite de la validité du contrôle technique. Objectif : laisser un peu plus de temps aux automobilistes pour passer le contrôle technique ou une contre-visite.

La demande initiale des réseaux de contrôle technique était de 40 jours mais le gouvernement a été plus loin en accordant une tolérance de 3 mois aux automobilistes pour réaliser leur visite ou leur contre-visite en période de confinement lié au coronavirus. À noter que ce délai est de 15 jours pour les poids lourds, bus et cars. Cette annonce a été assez bien reçue par la profession car, bien qu’autorisés à ouvrir, tous les centres de contrôle technique ne le sont pas, ce qui pouvait causer des soucis pour les automobilistes devant passer le contrôle technique de leur voiture.

La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, et le secrétaire d’État chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, indiquaient ce lundi que « malgré les restrictions de circulation en raison de la lutte contre le Covid-19, de nombreux véhicules doivent encore circuler dans les prochaines semaines, notamment pour l’approvisionnement des denrées alimentaires, la livraison de gaz médicaux indispensables au fonctionnement des respirateurs artificiels, la livraison de carburants, le transport en commun de personnes ou pour les particuliers qui doivent travailler ».

Les professionnels de l’auto en souffranceCoronavirus Tolérance de 3 mois pour le contrôle technique

Mais les centres de contrôles techniques ne sont pas les seuls professionnels de l’auto à souffrir. Faute d’un approvisionnement en pièces détachées, ou pour assurer la sécurité de leurs employés, de nombreux garages (eux aussi autorisés à ouvrir leurs portes dans le respect des mesures sanitaires nécessaires) sont fermés à ce jour. Si vous devez réaliser une révision ou une réparation sur votre voiture, il est donc judicieux de passer un coup de fil avant de vous déplacer (avec votre attestation de déplacement dérogatoire).

Vous pouvez également consulter l’annuaire du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile) qui indique les réparateurs ouverts pendant cette période (il suffit de sélectionner « oui » dans l’onglet « ouvert Covid-19 »). Attention toutefois, cet annuaire n’est pas exhaustif puisqu’il ne prend en compte que les réparateurs agréés, mais cela donne une bonne visibilité et peut permettre de trouver un garage à côté de chez soi.

Yves Martin

25 mars 2020

Coronavirus La transmission via fruits et légumes peu probable

Peut-on contracter le coronavirus parce qu’on a consommé des aliments contaminés ? C’est peu probable. En tout cas, l’hypothèse, évaluée par les autorités sanitaires, n’est pas préoccupante en l’état actuel des connaissances.

En résumé

  • Bien laver ses fruits et légumes à l’eau claire
    Coronavirus La transmission via fruits et légumes peu probable
  • Ne pas ajouter de détergent (eau de Javel, liquide vaisselle…)
  • Bien sécher ses fruits et légumes à l’aide d’un essuie-tout
  • La cuisson inactive le coronavirus

Les grandes surfaces sont aujourd’hui un des rares endroits où nous croisons nos semblables. Nous y faisons entre autres nos courses alimentaires, achetant parfois des aliments non préemballés. Au rayon fruits et légumes notamment, chacun se sert et, parfois, manipule les produits avant de les reposer dans le rayon. Si une personne agit ainsi alors qu’elle est porteuse du virus, le client qui achète finalement les denrées en question risque-t-il de tomber malade ? A priori non, du moins l’avis de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) rendu le 9 mars dernier se veut-il rassurant sur ce point. « À ce jour, aucun élément ne laisse penser que la consommation d’aliment contaminé puisse conduire à une infection par voie digestive », concluent les experts.

Reprenons le scénario du client infecté au Covid-19. Pour qu’il puisse contaminer celui qui le suit dans le rayon, il faut d’abord que ses mains portent le virus. S’il a respecté les gestes barrières (lavage fréquent et soigneux des mains, toux ou éternuement dans le coude), ce ne devrait pas être le cas. En admettant qu’il en ait une petite quantité, une simple saisie d’un produit pendant quelques secondes ne va pas déposer une quantité importante de virus sur celui-ci. Ensuite, la personne qui achète le produit ne le consomme pas tel quel. D’abord, elle peut le stocker quelque temps et la charge virale va diminuer au fil des heures. En admettant qu’elle le mette au menu sitôt rentrée chez elle, certains réflexes limitent le risque. « Même hors période de pandémie, il convient de bien nettoyer les fruits et légumes, rappelle Gilles Salvat, directeur de la recherche à l’Anses. Cela permet d’enlever les saletés et contaminants éventuels, chimiques comme biologiques. Ensuite, les essuyer soigneusement contribue aussi à les débarrasser de ces éléments indésirables. Cela vaut pour le coronavirus. Pendant la période actuelle, il est conseillé d’utiliser un essuie-tout jetable plutôt qu’un torchon que l’on réutiliserait. En revanche, ajouter à l’eau un détergent ou de l’eau de Javel n’est pas une idée pertinente car il risquerait d’en subsister de petites quantités sur l’aliment, nocives pour le consommateur. » S’il s’agit d’une denrée consommée cuite, l’Anses, en compilant les connaissances sur les autres coronavirus, a pu conclure qu’une cuisson à 63 °C pendant 4 minutes était efficace pour inactiver le virus. Reste le cas de celles consommées crues. Enlever les feuilles extérieures (salade, chou, etc.) ou peler (fruits) constitue une précaution supplémentaire. Cela va sans dire, le lavage scrupuleux des mains avant et après manipulation des aliments est indispensable.

Pas de risque lors de l’ingestion

Autre élément rassurant, l’ingestion ne semble pas du tout être une voie privilégiée d’infection. « Le SARS-CoV-2 appartient à la famille des virus enveloppés, qui sont beaucoup plus fragiles que les autres, explique Gilles Salvat. Il est probablement sensible à l’acidité gastrique. Mais surtout, pour qu’un virus puisse pénétrer dans les cellules de l’organisme et rendre une personne malade, il doit se lier à des récepteurs spécifiques. Or ceux correspondant au SARS-CoV-2 sont abondamment présents dans le système respiratoire, mais pas dans le système digestif. » Reste l’hypothèse d’une pénétration par les voies respiratoires lors de la mastication de l’aliment qui, selon l’avis de l’Anses, « ne peut être exclue ». Ce n’est cependant pas une voie majeure de contamination et en prenant les précautions décrites ci-dessus (hygiène, cuisson), on limite encore le risque.

« Nous suivons de près l’évolution des connaissances, assure Gilles Salvat, mais pour l’instant, au vu des centaines d’articles déjà publiés depuis le début de cette crise, la contamination via l’alimentation n’est pas un sujet de préoccupation majeur. »

Fabienne Maleysson

25 mars 2020

Maladiecoronavirus.fr Un site pour évaluer vos symptômes

Difficile, dans le contexte actuel, de faire la part des choses entre les symptômes réellement préoccupants et les autres. Le site Maladiecoronavirus.fr propose un questionnaire et oriente, selon les réponses, vers la conduite à tenir.

 De la fièvre, une grande fatigue, une toux persistante : difficile de ne pas penser au Covid-19 lorsque ces symptômes apparaissent. Là où, voilà trois mois, ils se seraient mis au lit avec un comprimé de paracétamol et une tisane, beaucoup seront tentés d’appeler le 15, contribuant à engorger les services d’urgence (1). Pour éviter ce phénomène et informer précisément sur les signes qui méritent attention, un site vient d’être mis en ligne : Maladiecoronavirus.fr. Il est référencé sur le site du ministère de la Santé qui conseille de l’utiliser.

Il propose un questionnaire complet sur les symptômes mais aussi l’âge, la taille et le poids, les maladies chroniques ou traitements en cours, tenant compte de tous les facteurs susceptibles d’influer sur la gravité de la maladie afin d’apporter une réponse personnalisée. L’utilisateur le remplit très simplement et de manière anonyme, et reçoit un des quatre conseils suivants :

  • appeler le 15 ;
  • demander un avis à son médecin généraliste ou en téléconsultation ;
  • ne rien faire de spécial ;
  • ou encore rester attentif à tout nouveau symptôme et, le cas échéant, remplir à nouveau le questionnaire. Une aggravation de la maladie 7 jours après les premiers signes a en effet été repérée chez certains patients.

L’algorithme a été développé par un groupe d’experts issus de l’Institut Pasteur, de l’AP-HP (Assistance publique hôpitaux de Paris) et de différents centres hospitaliers régionaux. Le médecin expert en e-santé, le Dr Fabrice Denis, à l’initiative de l’opération et coordonnateur de ce groupe, se réjouit des effets mesurés dans le département test, la Sarthe : « Nous avons comptabilisé une diminution de 30 % d’appels au 15 en deux jours et surtout, la pertinence de ces appels augmente nettement. Que ce soit pour les patients qui relèvent des urgences ou pour les autres, le parcours de prise en charge est amélioré. » D’autant que le groupe d’experts, en lien avec les médecins régulateurs du Samu, est à l’affût de toute évolution des connaissances sur les différents facteurs de gravité et adapte le questionnaire en conséquence.

Pour l’utilisateur, certaines surprises sont au rendez-vous. Ainsi, la question sur la toux ne précise pas sa nature, alors qu’il a beaucoup été dit que seule une toux sèche pouvait évoquer un Covid-19. En réalité un tiers des patients développent une toux grasse. La question sur la perte du goût et de l’odorat oriente aussi utilement le diagnostic : si seuls 20 % des malades du Covid-19 souffrent de ce symptôme, il est très spécifique de cette maladie alors que d’autres (fièvre, toux) sont communs à de nombreuses pathologies.

Vérifiez également les médicaments

Est également proposé un lien vers le site www.covid19-medicaments.com qui permet de savoir si les médicaments que prend le patient, notamment dans le cadre d’une maladie chronique, sont susceptibles d’aggraver les symptômes et s’il doit se rapprocher de son médecin.

Enfin, Maladiecoronavirus.fr présente un intérêt pour les autorités de santé : l’internaute étant invité (la réponse est facultative) à préciser son département de résidence, les réponses permettent de compléter la surveillance en temps réel de l’évolution de l’épidémie sur le territoire.

(1) À la décharge des patients, cet appel au 15 était encore la recommandation officielle il y a peu, ce n’est que récemment qu’elle a évolué pour réserver cet appel aux cas où les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement.

Fabienne Maleysson

 

25 mars 2020

Hépatite Suspension de l’ulipristal

 Les patientes sous traitement doivent l’arrêter en raison d’un risque grave d’atteinte du foie, et contacter leur médecin pour un bilan hépatique.

Les femmes sous ulipristal (Esmya) pour des fibromes utérins doivent stopper leur traitement au plus vite, sous le contrôle du médecin qui l’a prescrit. La recommandation vient de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM), et fait suite à la suspension européenne de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la molécule. Les patientes courent un risque sérieux d’atteinte du foie, c’est pourquoi, même en l’absence de symptômes, elles devront subir un bilan hépatique dans les deux à quatre semaines après l’arrêt. En cas de signes inquiétants, comme une fatigue intense, le jaunissement de la peau et du blanc des yeux, des urines foncées, des démangeaisons, une douleur à droite de l’abdomen, des nausées, ou encore des vomissements, l’examen est à réaliser en urgence.

Hépatite Suspension de l’ulipristal

Ce n’est pas la première fois que l’ulipristal est sur la sellette. Une première alerte en 2017, venue des centres de pharmacovigilance français, avait conduit à sa suspension en février 2018. Des hépatites fulminantes avaient été relevées sous ulipristal, nécessitant dans quelques cas une transplantation. La molécule était revenue sur le marché en août de la même année, sous conditions de prescription : le médicament devait être donné pour un maximum de trois mois en préopératoire, le traitement au long cours étant réservé aux femmes ne pouvant être opé

rées. Malgré ces mesures, un nouveau cas d’hépatite fulminante et plusieurs cas d’hépatotoxicité ont été signalés, imposant l’actuelle suspension.

L’arrêt de l’ulipristal n’entraîne pas de risque majeur pour la santé des femmes concernées. Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes, qui impactent surtout le confort de vie en raison de saignements abondants lors des règles ou des douleurs qu’ils peuvent provoquer. S’ils sont trop gênants, la chirurgie est un recours envisageable. D’autres médicaments agissant sur la production hormonale existent, mais avec des effets indésirables parfois importants. La survenue de la ménopause signe en général la fin des ennuis provoqués par les fibromes !

Anne-Sophie Stamane

24 mars 2020