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Plastique à usage unique   Quand l’industrie tombe dans l’absurde

Dans un tout récent communiqué de presse, l’industrie du plastique, via son syndicat professionnel, défend l’utilisation des plastiques à usage unique… pour avoir de la matière à recycler. On marche sur la tête.

Plastique à usage unique Quand l’industrie tombe dans l’absurde

À se demander si les communicants de Plastics Europe, le puissant syndicat professionnel des industriels du plastique, relisent les publications avant leur sortie. Que Choisir ne résiste pas au plaisir de citer l’ahurissant communiqué de presse reçu au sujet du recyclage des plastiques. On y lit en effet que « l’objectif français de faire disparaître les emballages plastiques à usage unique risque de compromettre l’atteinte des taux élevés de recyclage. Ceux-ci nécessitent en effet des investissements importants à toutes les étapes de la chaîne de recyclage, qui pourraient être découragés par la perspective de disparition de la ressource à traiter ».

Il faudrait donc continuer à jeter des quantités de plastique sitôt utilisés, rien que pour pouvoir les recycler ! Que l’industrie du plastique profère de telles énormités prouve au moins que les interdictions décidées et à venir d’objets en plastique à usage unique devraient être efficaces. C’est une excellente nouvelle pour l’environnement et la santé humaine, tant l’accumulation de micro et nanoplastiques devient préoccupante comme nous avons pu le constater, par exemple, dans nos analyses de produits de la mer.

Dès cette année, depuis le 1er janvier, les cotons-tiges, les gobelets vendus vides et les assiettes jetables en plastique sont interdits à la vente en France. La réglementation européenne viendra enrichir cette liste d’interdictions dès le 1er janvier 2021 en y ajoutant les couverts, les pailles, les touillettes, les tiges pour ballons gonflables, ainsi que les emballages alimentaires en polystyrène expansé. Restent les petites bouteilles, un gisement énorme de déchets qui résiste pour l’heure aux interdictions… Les industriels ont encore de quoi recycler !

Élisabeth Chesnais