Que Choisir Tentative de phishing sur notre lettre d’information
Des escrocs du Web envoient de fausses lettres d’information (newsletter) ressemblant à celles que nous envoyons régulièrement à nos inscrits et abonnés. Leur objectif : soutirer de l’argent à celles et ceux qui cliquent sur les liens en se faisant passer pour un support technique officiel. Explications et mise en garde.
En 2016, c’était le site QueChoisir.org qui était perturbé par une attaque massive de type DDoS afin d’empêcher les visiteurs d’accéder au site. Depuis quelques semaines, c’est à une tentative de phishing qu’il nous faut faire face. En résumé, des pirates ont repris l’apparence de nos newsletters et ont remplacé les liens qui habituellement dirigent vers nos articles pour les renvoyer vers une toute autre page. À l’ouverture de cette page Web, un message indique qu’un virus infecte l’ordinateur et qu’il ne faut surtout pas redémarrer ce dernier (voir capture d’écran ci-dessous). Des personnes sont tombées dans le piège et ont appelé le numéro de support technique indiqué dans le message et en haut à droite de la page Web. Ils sont alors victimes de la classique arnaque au faux support technique. Pensant appeler le service technique de Microsoft Windows, ils se laissent guider par un technicien qui leur demande d’installer un logiciel et prend ainsi en main l’ordinateur à distance. Il en profite pour installer un vrai virus et demande ensuite une somme d’argent pour régler le problème. Et même si l’utilisateur a la mauvaise idée de transmettre ses coordonnées bancaires, rien n’indique que l’escroc désinstallera le virus ou ne continuera pas à exploiter les données présentes dans l’ordinateur.
Dans ce genre de tentative d’arnaque, une fois arrivé sur la page du support technique qui incite à appeler un numéro de téléphone, le mieux est de fermer son navigateur ou de forcer sa fermeture (en passant par le gestionnaire de tâches), voire d’éteindre et redémarrer son ordinateur. Jamais un support technique, encore moins celui de Windows, ne procédera de la sorte en cas de problème. Si vous n’arrivez pas à éteindre votre ordinateur, smartphone ou tablette avec la procédure habituelle, forcez son extinction en laissant votre doigt appuyé quelques secondes sur le bouton marche/arrêt. Et lors du redémarrage de l’appareil, il ne faut surtout pas restaurer la session précédente lors de l’ouverture du navigateur Web.
Sur le site officiel Cybermalveillance, des conseils sont prodigués pour faire face à ce genre de tentative d’arnaque.
De notre côté, nous avons porté plainte auprès du procureur de Paris pour usurpation d’identité. Nous avons également fait un signalement auprès de Cybermalveillance dont une des missions est d’assister les victimes de ce genre d’escroquerie.
COMMENT DÉTECTER LE PHISHING
Si vous n’êtes pas inscrit à nos différentes listes de diffusion. Nous ne spammons pas, donc si vous recevez un courriel de notre part alors que vous n’en avez pas fait la demande, cela ne vient pas de nous. Supprimez-le s’il est dans votre boîte de réception ou laissez-le dans le dossier Spam/Courrier indésirable.
Si vous recevez nos messages en spam. En ce moment, soyez très prudent si vous trouvez des courriels de Que Choisir dans le dossier Spam/Courrier indésirable ou si l’objet du message est préfixé avec *** SPAM ***. Nous vous conseillons de ne pas y toucher.
Vérifiez les entêtes du message (méthode facile mais pas infaillible)
Jusqu’à maintenant, les trois cas que nous avons pu avoir sous la main présentaient des anomalies. Alors que vous vous appelez par exemple M. Jean DUPONT et que votre adresse courriel est jean.dudont@aaaaaaaaa.fr, vous recevez une newsletter de Que Choisir avec des indications qui ne correspondent pas à votre nom et votre adresse courriel dans les entêtes comme dans cet exemple :
Objet : Mme Leroy, Test Lave-linge – Location vélo électrique – Déconfinement et retraite – Soutien-gorge anticancer
À : patrick.morel@bbbbbbbbb.fr
À noter. Certaines personnes n’ont pas de personnalisation avec leur nom de famille ou leur prénom en début d’objet, notamment celles qui ne sont pas abonnées à Que Choisir. L’objet peut donc en être dépourvu et commencer directement par « Test Lave-linge – … ».
Vérifiez les liens du message (méthode infaillible mais moins facile sur mobile et tablette)
Si vous êtes sur ordinateur, en survolant un lien hypertexte ou une image cliquable de la newsletter avec votre pointeur de souris vous allez voir apparaître le lien. Selon les logiciels utilisés, il peut apparaître près du pointeur ou tout en bas du navigateur (voir capture d’écran ci-dessous).
Pour des courriers venant de l’UFC-Que Choisir ce lien doit absolument commencer par :
- go.mail.quechoisir.org
- go.mail.ufc-quechoisir.org
- go.transac.quechoisir.org
Si vous êtes sur mobile ou tablette, c’est moins facile car vous ne pouvez pas survoler les liens, vous n’avez pas de souris. Laissez « longtemps » le doigt appuyé sur un lien (si vous appuyez trop rapidement vous risquez d’ouvrir le lien !). Vous verrez alors une fenêtre qui s’ouvre et qui affiche ledit lien avec des options (ouvrir, copier, partager). Vous serez alors capable de voir si le lien commence par les URL précitées. Si ne n’est pas le cas, utilisez la fonction retour pour revenir sur l’e-mail et supprimez-le.
Diabète Les pancréas artificiels faits maison sont à éviter
Se libérer des contraintes liées au diabète, c’est la promesse du pancréas artificiel. Sans attendre son arrivée sur le marché, certains patients élaborent leur propre dispositif. Une démarche qui n’est pas sans risque, alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Mesurer son glucose sanguin, calculer la dose d’insuline nécessaire et s’injecter le produit. C’est une routine que répètent de nombreux diabétiques, plusieurs fois par jour et parfois la nuit. Ils attendent donc avec espoir l’arrivée d’un dispositif qui automatise toutes ces opérations. Cet appareil, c’est le « pancréas artificiel », aussi appelé système boucle fermée. Mais cette tranquillité d’esprit ne doit pas s’obtenir à n’importe quel prix, indique l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Plusieurs médecins ont alerté sur la production de modèles faits maison (ou DIY, « do it yourself ») par leurs patients. Ils ne sont pas totalement sécurisés ou fiables.
L’Agence n’est pas la première à inviter les patients diabétiques à faire preuve de précaution. En mai 2019, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a émis un message du même type. Un patient, utilisateur d’un pancréas artificiel fait maison, est décédé d’un surdosage d’insuline.
AUCUNE GARANTIE D’EFFICACITÉ
La plupart des outils nécessaires à l’élaboration du pancréas artificiel sont déjà disponibles : pompe à insuline, smartphone et appareil de mesure continue du glucose. Ne manque qu’un algorithme qui calcule, à partir de la glycémie, la juste dose d’insuline à délivrer. Or, certains sont disponibles librement et des tutoriels expliquent comment les installer. Face à ces systèmes, mieux vaut être prudent, recommande l’ANSM. Aucun support n’est fourni en cas de défaillance. Par ailleurs, rien ne garantit que la mesure du glucose soit exacte ou que l’algorithme soit efficace.
Mieux vaut donc se tourner vers des systèmes qui ont obtenu un marquage CE en Europe. Leur usage est plus sécurisé et encadré : les patients sont formés à leur utilisation. L’un d’entre eux, Diabeloop, a même reçu un avis favorable pour un remboursement. La commission chargée des dispositifs médicaux (Cnedimts) a statué en faveur d’une prise en charge en cas de diabète de type 1 mal équilibré malgré la pose d’une pompe à insuline. Ce dispositif devra tout de même faire ses preuves : l’autorisation est limitée à 3 ans et conditionnée à la tenue d’une étude complémentaire. Elle devra démontrer un impact positif sur l’équilibre glycémique et la qualité de vie, mais aussi la survenue de complications.
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Audrey Vaugrente
Voiture électrique Attention à la surchauffe lors de la recharge
S’il est possible, en s’armant de patience, de recharger sa voiture électrique ou hybride à la maison sur une simple prise domestique, il est impératif de prendre des précautions pour éviter un drame.
La multiplication des voitures électriques et hybrides engendre de plus en plus de mauvaises pratiques notamment au moment de la recharge. Par manque de connaissance ou d’information, beaucoup d’utilisateurs laissent ainsi la rallonge enroulée sur son support, au risque de créer un incendie.
Pour ceux qui ne disposent pas d’une installation dédiée (de type Wallbox ou Green’up) pour recharger sa voiture électrique ou hybride rechargeable, il est techniquement possible d’utiliser une prise domestique classique. Ce qui évite de chercher une borne dédiée et permet de recharger n’importe où mais impose un temps de charge astronomique pendant lequel la voiture doit être branchée. Par exemple, Renault indique sur son site Internet un délai de 37 h 13 pour recharger à 100 % une Zoé dotée d’une batterie de 52 kWh. Au regard des temps de charge, il est donc important de prendre un minimum de précautions. En effet, un circuit électrique est prévu pour supporter une demande électrique précise et, s’il est trop sollicité (trop d’appareils branchés en même temps ou lors d’une demande de courant très forte) il existe un risque de surcharge électrique. Cette dernière entraîne alors le réchauffement interne du circuit électrique (effet Joule) et peut faire fondre le plastique en contact et même provoquer l’inflammation de matériaux combustibles proches. Et c’est encore pire lorsqu’on utilise une rallonge laissée sur son enrouleur. Lorsque le câble reste enroulé, les spires intérieures ne sont pas suffisamment ventilées pour être refroidies : l’isolant perd de son efficacité, accentuant alors le phénomène, pour finir par fondre et créer, dans le pire des cas, un court-circuit ou un incendie.
Pour avertir le consommateur, les enrouleurs, souvent ceux de premiers prix, comportent une mention sur les puissances maxi admissibles, enroulés et déroulés. Généralement, sous 230 V, elles sont respectivement de 1 000 watts et 3 000 ou 3 200 watts. Les produits plus sophistiqués sont protégés de la surchauffe par un disjoncteur thermique. Dans ce cas, seule la puissance maxi en mode déroulé est indiquée (la présence d’un disjoncteur thermique aussi). Malgré tout, les incidents ne sont pas rares. François, propriétaire d’une Volkswagen Passat GTE (modèle hybride similaire à la Golf GTE) en a pâti et l’enrouleur a tellement chauffé qu’il a entièrement fondu, tout comme la prise de courant (voir photo). Heureusement, cela a provoqué un court-circuit et fait sauter les plombs de l’installation électrique, évitant le pire. Pascal, en rechargeant une Tesla Model 3, a frôlé la catastrophe. Après l’avoir branchée quelques heures sur le secteur, il a remarqué la chaleur se dégageant de l’enrouleur de la rallonge et a immédiatement débranché la prise et déroulé entièrement le fil en l’étalant sur le sol.
SYSTÈME D
Après son incident, François a eu l’ingénieuse idée d’installer un minuteur sur l’alimentation de la prise qu’il destine à la recharge de son hybride. Et de programmer alternativement 15 minutes de charge puis 15 minutes de repos. Sa technique, depuis approuvée par l’électricien venu installer une prise spécifique, offre un double avantage. Non seulement le risque de surchauffe de l’installation électrique est nul mais, en plus, la batterie est mieux préservée. Car elle supporte mal la chaleur et une charge trop longue peut la faire chauffer elle aussi et réduire l’efficacité de la charge. Bien sûr, l’inconvénient majeur de cette solution est d’allonger le temps de charge. Ce qui n’est pas vraiment gênant pour l’hybride de François qui n’a besoin, en temps normal, que d’un peu plus de 2 heures de charge. Il lui suffit désormais de la laisser branchée toute la nuit pour récupérer 100 % de la capacité en toute sérénité.
Yves Martin
Voyage à l’étranger L’assurance Covid-19 est-elle obligatoire ?
Certaines agences de voyages réclament à leurs clients la souscription d’une assurance couvrant l’épidémie de coronavirus afin de pouvoir partir. Attention : seuls certains pays la réclament.
Lors d’un voyage en dehors de l’Union européenne, la souscription d’une assurance couvrant les frais médicaux éventuels est conseillée – en particulier dans les pays où ces frais peuvent vite atteindre des sommets, comme les États-Unis. Une telle assurance est parfois même obligatoire dans certains pays. Bien souvent, les garanties proposées par les cartes bancaires sont suffisantes (en particulier les cartes haut de gamme, de type Mastercard Gold ou Visa Premier) : elles couvrent les dépenses de santé et de rapatriement jusqu’à un certain montant. Mais en ces temps d’épidémie de Covid-19, elles ne suffisent plus. Les épidémies et pandémies sont en effet exclues des contrats basiques d’assurance.
Une lectrice de Que Choisir s’est étonnée, au moment de reprogrammer un voyage repoussé pour cause d’épidémie, de s’entendre dire par son agence de voyages qu’elle devait souscrire une « assurance Covid-19 » d’un montant de 160 €. À défaut, elle ne pourrait pas bénéficier du report de son voyage. Cette demande peut sembler douteuse, mais elle peut se justifier en fonction de la destination choisie.
En effet, certains pays demandent désormais une attestation prouvant que le voyageur est bien couvert en cas de frais médicaux ou d’hospitalisation liés au coronavirus. C’est le cas notamment du Cambodge, de l’Égypte, des Émirats Arabes Unis, d’Israël, du Liban, de la Polynésie française, du Sri Lanka, de la Thaïlande, de la Tunisie et de l’Ukraine (liste susceptible d’évoluer, vérifiez le site du ministère des Affaires étrangères avant votre départ).
Si le pays où vous souhaitez vous rendre exige une telle assurance, vous avez la liberté de souscrire celle qui vous convient, et pas forcément celle proposée par l’agence de voyages. Comparez notamment les plafonds d’indemnisation des frais médicaux, des frais d’hospitalisation et de rapatriement des contrats et leurs éventuelles conditions. Certains assureurs refusent ainsi de couvrir les voyageurs se rendant dans des destinations formellement déconseillées par le ministère des Affaires étrangères.
Par ailleurs, si certaines compagnies d’assurance mentionnent automatiquement la couverture Covid-19 (Assur Travel, AVA Tourist Card, AVI International…), d’autres ne l’indiquent que sur demande du voyageur (ACS, My Travel Cover, Chapka Assurances…). Pensez à le vérifier pour ne pas vous retrouver coincé à l’aéroport d’arrivée !
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Morgan Bourven
Williwaw Le très cher pari d’un ventilateur durable et silencieux
La société grenobloise Williwaw a développé un ventilateur très haut de gamme (799 €), dont la conception a suivi 3 objectifs : qu’il soit silencieux, durable et désirable. Pilotable par smartphone, relié à des capteurs de température, il est aussi utilisable l’hiver pour harmoniser la température d’une pièce. Un vrai pari dans un secteur où les innovations sont rares. Nous l’avons pris en main.
« Il est beau ce ventilateur, il vient d’où ? » Depuis son arrivée dans les locaux de Que Choisir – trop tard pour être intégré à notre test comparatif de ventilateurs – le Williwaw fait son petit effet avec un design d’inspiration scandinave et l’utilisation de matériaux de qualité : bois de hêtre et plastique en polycarbonate laqué. Enfin un ventilateur que l’on peut laisser dans une pièce sans gâcher sa décoration !
Le Williwaw se monte en 15 minutes environ. Il est ensuite pilotable avec un bouton central ou, pour plus d’options, son smartphone. Pour le prix, on aurait apprécié la présence d’une télécommande… Après le design, le second effet « waouh » apparaît au démarrage : ce ventilateur est vraiment silencieux, alors que le volume sonore est habituellement le gros point noir de ce type d’appareil. Les 4 modèles de table que nous avons testés ont, à la vitesse maximale, un niveau sonore de 52 à 58 dB(A), soit 55 dB(A) en moyenne. Certains proposent une option nuit ou silence (qui correspond tout simplement à la vitesse la plus faible) pouvant atteindre un niveau sonore aux alentours de 40 à 45 dB(A). Le Williwaw, lui, annonce un niveau sonore de 33 dB(A) en vitesse mini et 47 dB(A) en vitesse maxi. Nous n’avons pas pu confirmer ces chiffres lors de mesures en laboratoire, mais ce ventilateur est sans conteste le plus silencieux que nous ayons essayé. Un avantage né de son hélice : inspirée d’un réacteur d’avion, elle comporte 9 pales, au lieu des 3 habituellement utilisées par les ventilateurs. Le volume d’air brassé est donc supérieur et la vitesse nécessaire pour rafraîchir la pièce divisée d’autant.
Dans un secteur où, à part les ventilateurs sans pales de Dyson, les innovations sont rares, le ventilateur Williwaw propose des fonctionnalités intéressantes. Outre le pilotage depuis son application mobile (vitesse, oscillation, minuteur, réveil…), il dispose de deux capteurs de température déportés qui lui permettent de s’allumer ou s’éteindre aux températures désirées. Une option plus intéressante qu’un minuteur, notamment au moment du coucher. Enfin, le ventilateur peut se positionner à l’horizontale afin, en hiver, de faire redescendre la chaleur du chauffage. Une innovation inédite qui doit permettre des économies de chauffage.
TRÈS CHER… MAIS DURABLE
Le Williwaw a donc tout pour plaire, mais ne s’adresse pas à tous. Son prix est en effet extrêmement élevé : 799 €, soit le double d’un ventilateur Dyson, et 20 fois plus cher que les ventilateurs les moins chers de notre sélection. « C’est très élevé, j’en suis conscient », admet Stéphane Thirouin, son créateur, design industriel passé chez Legrand, Seb ou Devialet. C’est d’ailleurs chez Seb qu’il a développé le produit… retoqué par la marque à cause de son coût de production trop élevé. Il en récupéra les plans et les maquettes après avoir quitté l’entreprise pour se lancer en solo.
Ce coût élevé découle en partie des faibles quantités produites pour l’instant, mais aussi des choix de conception. « L’hélice, par exemple, est trois fois plus lourde que celle d’un ventilateur classique ; et le moteur n’a pas de balais, ce qui fait qu’il ne s’use pas mais qu’il est plus cher à produire », explique-t-il. L’appareil a aussi été conçu pour être durable et réparable. « Un bricoleur de base peut changer chacune des pièces avec un simple tournevis », explique le créateur. Toutes les pièces sont disponibles à prix coûtant et l’appareil est garanti 10 ans pour ses pièces mécaniques (2 ans pour l’électronique). Cela explique en partie le coût du ventilateur. « Puisque tout est réparable et démontable, au lieu d’être moulés en gros blocs, la fabrication de l’appareil représente déjà 60 € de main-d’œuvre », déclare-t-il en toute transparence. Et ce, bien qu’il soit fabriqué en Chine. Un point sur lequel il a été critiqué par certains acheteurs, persuadés que l’appareil était fabriqué en France – il y a seulement été développé. « Je n’ai pas eu le choix », justifie Stéphane Thirouin. « D’une part parce qu’il est tout simplement impossible de produire certaines pièces en France voire en Europe, mais aussi car le coût de fabrication aurait été beaucoup plus élevé. » Toutes taxes comprises, il estime qu’il n’aurait pas pu proposer un appareil « made in France » à moins de 1 600 €.
Morgan Bourven
Gel hydroalcoolique Comment bien le choisir
En France et ailleurs, plusieurs gels hydroalcooliques ont fait l’objet d’alertes et de campagnes de rappel. Leur composition ne permettait pas de garantir un effet virucide. Un comble, en pleine épidémie de Covid-19. Quelques critères permettent de choisir un désinfectant de qualité.
EN RÉSUMÉ : BIEN CHOISIR DU GEL HYDROALCOOLIQUE
- Privilégier l’achat en pharmacie ou supermarché.
- Éviter l’achat sur Internet et le gel hydroalcoolique fait maison.
- Le gel doit contenir au minimum entre 60 et 80 % d’alcool (éthanol, propane-1-ol ou n-propanol, propane-2-ol ou isopropanol).
- La liste d’ingrédients doit être courte (4 ingrédients idéalement).
- Vérifier la présence de la norme EN14476.
- Un gel hydroalcoolique conforme s’évapore rapidement et ne colle pas.
Parce qu’elles ne contenaient pas assez d’alcool, plusieurs marques de gel hydroalcoolique ont été rappelées (voir encadré). En Australie, nos confrères de Choice (1) ont épinglé un fabricant (Mosaic Brands) qui commercialisait un produit à 23 %, contre 70 % affichés. Dans ces conditions, comment savoir si le produit est fiable ? Plusieurs moyens permettent de s’en assurer.
L’ACHAT EN PHARMACIE À PRIVILÉGIER
Afin d’éviter les mauvaises surprises, les achats sur Internet sont à éviter. Les gels et solutions hydroalcooliques vendus en supermarché ou en pharmacie offrent davantage de garanties. « La plupart du temps, nous achetons ces produits à des laboratoires pharmaceutiques. Ils subissent un contrôle de qualité avant livraison », explique Pierre Béguerie, président de la section A représentant les titulaires d’officine à l’Ordre des pharmaciens.
À titre dérogatoire, les pharmaciens ont également la possibilité de fabriquer et vendre leur propre solution hydroalcoolique, suivant une formulation édictée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous sommes obligés de respecter cette formule au gramme près et ces formulations sont tracées », indique Pierre Béguerie.
L’IMPORTANCE DE LA COMPOSITION
Pour être efficace, un gel hydroalcoolique doit contenir un certain dosage d’alcool, compris entre 60 et 80 %. Cette concentration est indiquée sur l’étiquette (60 % v/v par exemple). C’est elle qui garantit l’action virucide du produit. Trois types d’alcool sont à privilégier :
- éthylique (éthanol) ;
- propylique (propane-1-ol ou n-propanol) ;
- isopropylique (propane-2-ol ou isopropanol).
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « les autres formulants de la composition peuvent avoir une influence sur l’efficacité des solutions hydroalcooliques désinfectantes et sur le temps de contact nécessaire pour obtenir l’effet recherché ».
La formulation de l’OMS se limite à 4 ingrédients :
- alcool (éthanol 96 % ou isopropanol 99,8 %) ;
- eau distillée ou eau bouillie refroidie ;
- peroxyde d’hydrogène 3 % ;
- glycérol 98 %.
Les listes d’ingrédients courtes sont donc préférables à celles contenant parfums ou colorants, par exemple. « Ces produits sont destinés à être appliqués souvent. Plus il y a d’applications, plus le risque de réaction allergique augmente », ajoute Pierre Béguerie.
ET SUR L’ÉTIQUETTE ?
En matière de gel hydroalcoolique, l’Anses est claire : « Une efficacité validée sur virus enveloppés selon la norme EN14476 couvre a priori les virus de la famille des coronavirus, et en particulier le SARS-CoV-2. » Mieux vaut donc acheter un produit qui affiche cette norme sur l’étiquette. Elle garantit l’efficacité du produit contre les virus.
Mais ça n’est pas le seul point important. Pour être conforme, une étiquette doit comporter plusieurs précisions : le nom de la solution, sa composition, le nom du fabricant, la date de fabrication et le numéro de lot. Quelques indications destinées aux usagers s’y ajoutent : conditions de conservation, d’utilisation et mesures de précaution. Enfin, selon nos confrères de Choice, un gel hydroalcoolique conforme doit s’évaporer rapidement et ne pas coller.
GELS FAITS MAISON : À ÉVITER
Avec l’épidémie de Covid-19, les recettes maison de gel ou solution hydroalcoolique ont fleuri sur le web. Toutes ne se valent pas. Certaines proposent de se passer d’alcool, d’autres suggèrent l’utilisation de vodka ou font la part belle aux huiles essentielles… Or la composition de ce produit n’a rien d’aléatoire : il faut assurer une certaine concentration en alcool (supérieure à 60 %) pour obtenir un effet virucide. « Les dosages [des recettes maison] sont peu précis avec une cuillère à soupe ou un verre », souligne Pierre Béguerie, président de la section A représentant les titulaires d’officine à l’Ordre des pharmaciens. Il faut également être prudent quant à l’alcool utilisé pour fabriquer le mélange. « Un alcool à 90°, appliqué directement sur la peau, aura un effet virucide mais il abîme les mains », indique le pharmacien. Par ailleurs, pour éviter la contamination du gel, une hygiène rigoureuse des mains et des ustensiles est nécessaire. Des conditions d’asepsie difficiles à obtenir au domicile. Mieux vaut donc se laver les mains à l’eau et au savon quand c’est possible et réserver le gel hydroalcoolique, du commerce, aux autres situations.
LES DERNIERS RAPPELS DE GELS HYDROALCOOLIQUES
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(1) En anglais : https://www.choice.com.au/health-and-body/beauty-and-personal-care/skin-care-and-cosmetics/articles/mosaic-brands-hand-sanitiser-fails-nmi-test
Audrey Vaugrente
1er bilan assurance auto/moto et Covid-19 La mobilisation paie !
Tout d’abord, force est de constater que nos prévisions ont été confirmées, notamment notre scénario le plus prudent. La circulation automobile commence tout juste à retrouver son niveau d’avant-crise tandis que le nombre d’accidents demeure largement en deçà de sa moyenne historique. Alors que deux tiers des primes sont habituellement affectées au remboursement des sinistres, les économies sont donc bien au rendez-vous pour les assureurs.
Là où le bât blesse c’est lorsqu’il s’agit de faire bénéficier les assurés de cette manne. L’initiative de l’UFC-Que Choisir commence à porter ses fruits. Depuis notre action, la GMF et MMA se sont jointes à l’élan initié par la Maif, la Matmut et la Macif en consentant publiquement des gestes tarifaires sur tout ou partie de leurs clients. Des témoignages sont également parvenus à l’UFC-Que Choisir pour indiquer que des rétrocessions individuelles sont possibles, grâce à notre lettre type, pour les clients d’Allianz, de l’Olivier assurance ou du Crédit mutuel assurances. Souhaitons que ces dernières systématisent ces ristournes dans les mois à venir.
Reste le cas des mauvais élèves. Tout d’abord, il y a les assureurs, comme Axa et la Maaf, qui offrent des rabais de quatre mois de cotisations ou de 200 euros… à leurs nouveaux clients. Une telle démarche illustre, une nouvelle fois, que la fidélité est une vertu chèrement payée par les assurés ! Pis encore, chez Direct assurance ou Groupama qui, au vu des réponses reçues, nient l’évidence de la baisse de la sinistralité et continuent d’opposer une fin de non-recevoir à toute demande de ristourne motivée par la crise sanitaire…
J’entends bien que nous continuions de maintenir la pression sur les assureurs. L’UFC-Que Choisir suivra de près le respect de la parole donnée par la Fédération de l’assurance qui, rappelez-vous, a, sous notre pression, donné rendez-vous en fin d’année, indiquant qu’en cas de baisse de la sinistralité sur un an, une baisse des cotisations 2021 interviendrait… En cette période de Bac, que les assureurs soient assurés qu’à défaut de réponses satisfaisantes, les assurés seraient invités à solliciter la concurrence pour sanctionner les bonnets d’âne.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Vols annulés Actions concertées européennes contre les abus des compagnies !
Après avoir assigné en justice vingt compagnies aériennes niant le droit au remboursement des passagers aux vols annulés en raison du Covid 19, l’UFC-Que Choisir lance avec dix associations européennes de défense des consommateurs membres du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) et ce dernier, une action concertée au plan européen. Pour la première fois, les associations de consommateurs européennes utilisent le mécanisme « d’alerte externe », prévu par le règlement 2017/2394, pour que les autorités agissent en vue du plein respect du droit européen de choisir le remboursement immédiat.
En effet, cette nouvelle procédure permet d’alerter les autorités nationales de protection des consommateurs (en France, la DGCCRF) et la Commission européenne sur la violation des droits des passagers par certaines grandes compagnies aériennes. Les associations demandent également qu’une vaste enquête soit menée concernant les pratiques déloyales largement répandues dans le secteur aérien au cours des derniers mois.
Si de telles pratiques ont pu être constatées dans l’ensemble du secteur, Aegean, Air France, Easyjet, KLM, Norwegian, Ryanair, TAP Portugal et Transavia figurent parmi les compagnies totalisant le plus de réclamations de la part des consommateurs au niveau européen.
Bien que la pandémie constitue une contrainte exceptionnelle pour l’industrie du voyage, et qu’elles en appellent à la responsabilité de chacun, les associations rappellent fermement que le droit au remboursement ne peut être nié ou masqué, comme l’a régulièrement indiqué la Commission européenne, et que les consommateurs, eux aussi frappés par la crise et déjà mis à contribution en tant que contribuables via les aides publiques, n’ont pas à être contraints de jouer les banquiers du secteur.
Plutôt que de nier le droit au remboursement et d’appeler « à genou » les consommateurs à accepter un avoir en fait imposé, les compagnies doivent comprendre que regagner la confiance des consommateurs est indispensable pour permettre leur permettre de se relever de la crise de façon pérenne.
Cette action concertée européenne entend obliger les autorités nationales, notamment celles françaises bien silencieuses sur le sujet, à prendre la mesure du problème en faisant pleinement respecter le droit de choisir le remboursement et de s’assurer de son effectivité via des enquêtes pour lutter contre toutes les mauvaises pratiques recensées, notamment plus nombreuses :
- la compagnie oblige le consommateur à accepter un avoir au lieu de lui laisser le choix entre un remboursement en numéraire ou un avoir ;
- la compagnie manque à son obligation d’informer le consommateur de son droit au remboursement ; et
- la compagnie fournit des informations trompeuses au consommateur sur ses droits (par exemple: quasi-impossibilité de contacter le service clientèle, impossibilité d’utiliser le formulaire de remboursement à cause de liens ne fonctionnant plus, difficulté à trouver des informations sur les remboursements monétaires, alors que les bons sont systématiquement promus auprès des consommateurs)
Après avoir assigné en justice vingt compagnies aériennes niant le droit au remboursement des passagers aux vols annulés en raison du Covid 19, l’UFC-Que Choisir lance avec dix associations européennes de défense des consommateurs membres du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) et ce dernier, une action concertée au plan européen. Pour la première fois, les associations de consommateurs européennes utilisent le mécanisme « d’alerte externe », prévu par le règlement 2017/2394, pour que les autorités agissent en vue du plein respect du droit européen de choisir le remboursement immédiat.
En effet, cette nouvelle procédure permet d’alerter les autorités nationales de protection des consommateurs (en France, la DGCCRF) et la Commission européenne sur la violation des droits des passagers par certaines grandes compagnies aériennes. Les associations demandent également qu’une vaste enquête soit menée concernant les pratiques déloyales largement répandues dans le secteur aérien au cours des derniers mois.
Si de telles pratiques ont pu être constatées dans l’ensemble du secteur, Aegean, Air France, Easyjet, KLM, Norwegian, Ryanair, TAP Portugal et Transavia figurent parmi les compagnies totalisant le plus de réclamations de la part des consommateurs au niveau européen.
Bien que la pandémie constitue une contrainte exceptionnelle pour l’industrie du voyage, et qu’elles en appellent à la responsabilité de chacun, les associations rappellent fermement que le droit au remboursement ne peut être nié ou masqué, comme l’a régulièrement indiqué la Commission européenne, et que les consommateurs, eux aussi frappés par la crise et déjà mis à contribution en tant que contribuables via les aides publiques, n’ont pas à être contraints de jouer les banquiers du secteur.
Plutôt que de nier le droit au remboursement et d’appeler « à genou » les consommateurs à accepter un avoir en fait imposé, les compagnies doivent comprendre que regagner la confiance des consommateurs est indispensable pour permettre leur permettre de se relever de la crise de façon pérenne.
Cette action concertée européenne entend obliger les autorités nationales, notamment celles françaises bien silencieuses sur le sujet, à prendre la mesure du problème en faisant pleinement respecter le droit de choisir le remboursement et de s’assurer de son effectivité via des enquêtes pour lutter contre toutes les mauvaises pratiques recensées, notamment plus nombreuses :
- la compagnie oblige le consommateur à accepter un avoir au lieu de lui laisser le choix entre un remboursement en numéraire ou un avoir ;
- la compagnie manque à son obligation d’informer le consommateur de son droit au remboursement ; et
- la compagnie fournit des informations trompeuses au consommateur sur ses droits (par exemple: quasi-impossibilité de contacter le service clientèle, impossibilité d’utiliser le formulaire de remboursement à cause de liens ne fonctionnant plus, difficulté à trouver des informations sur les remboursements monétaires, alors que les bons sont systématiquement promus auprès des consommateurs)
Secourisme Création du statut de citoyen sauveteur
Une nouvelle loi consacre le statut de citoyen sauveteur afin de protéger les bénévoles qui viennent en aide à une personne dont le cœur s’arrête de battre subitement. L’objectif est d’inciter la population à effectuer les gestes qui sauvent des vies. Ces dispositions s’accompagnent d’un programme de sensibilisation.
Aujourd’hui, en France, l’arrêt cardiaque inopiné touche entre 40 000 et 50 000 individus par an. Le taux de survie s’élève à 5 %, un pourcentage faible que la pratique du massage cardiaque associée à l’utilisation d’un défibrillateur porterait à plus de 50 %. Une nouvelle législation vient mettre à l’abri les bénévoles qui accomplissent ces gestes qui sauvent. L’objectif ? Lever les nombreux freins qui empêchent souvent le passage à l’acte des témoins présents lors du malaise de la victime : peur de mal faire, de créer des dommages corporels, d’empirer l’état du malade… En effet, actuellement, « seulement 40 à 50 % [des témoins présents sur les lieux] débutent un massage cardiaque et moins de 1 % font usage d’un défibrillateur cardiaque », annonce le rapport de l’Assemblée nationale sur la nouvelle loi (1). Pourtant, en cas d’arrêt cardiaque, mieux vaut pratiquer un massage, même imparfait, plutôt que d’attendre les secours. Ces conclusions ont amené à la création du statut protecteur de « citoyen sauveteur », inscrit dans la loi 2020-840 du 3 juillet 2020.
LES SECOURISTES BÉNÉVOLES ÉPAULÉS
D’une part, le texte indique que le citoyen sauveteur « bénéficie de la qualité de collaborateur occasionnel du service public ». En d’autres termes, « quiconque porte assistance de manière bénévole à une personne en situation apparente de péril grave et imminent » est protégé par l’État et pourra être indemnisé s’il subit des dommages lors de son intervention (blessure, chute…). D’autre part, il « est exonéré de toute responsabilité civile, sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle de sa part », à savoir que tout préjudice causé par son intervention ne pourra pas être sanctionné.
Ces dispositions visent à encourager les sauvetages mais aussi à combler des lacunes nationales, comme le précise le rapport de l’Assemblée nationale : « Notre législation est insuffisamment précise, aujourd’hui, sur ce point, à l’inverse de celle de nombreux pays étrangers qui ont adopté des lois du « Bon Samaritain » [qui protègent les secouristes bénévoles]. »
UNE SENSIBILISATION RENFORCÉE
La loi du 3 juillet vient aussi renforcer les dispositifs de formation. Il est précisé que l’apprentissage des gestes de premiers secours dans le cadre scolaire, déjà prévu dans la loi, doit s’effectuer « suivant un continuum éducatif du premier au second degrés ». Il doit donc intégrer, dès l’entrée au collège, « une sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent ». Les salariés sur le point de partir en retraite ainsi que les arbitres et juges sportifs seront également bénéficiaires de cette même sensibilisation, à laquelle est désormais consacrée une journée nationale.
(1) Sources des données indiquées concernant les arrêts cardiaques : Registre électronique des arrêts cardiaques (RéAC) et Académie nationale de médecine, via le rapport de l’Assemblée nationale sur la proposition de loi visant à lutter contre la mort subite et à sensibiliser la population aux gestes qui sauvent.
Marie Bourdellès
Pension de réversion Une seule demande en ligne suffit désormais
Il est désormais possible d’effectuer non plus différentes demandes de réversion, mais une seule et unique demande, qui plus est, en ligne. Un véritable progrès qui va bénéficier à tous les (futurs) veufs et veuves.
Autant le dire d’emblée : pour percevoir une partie de la pension de retraite de son conjoint (ou ex-conjoint) décédé ou des droits retraite acquis si ce dernier était encore en activité professionnelle, il fallait jusqu’à présent s’armer de patience… D’une part, parce qu’il était nécessaire de déterminer à quel(s) régime(s) de retraite avait été affilié son conjoint ou sa conjointe au cours de sa vie professionnelle : une démarche relativement facile lorsque l’on est encore marié, mais nettement plus hasardeuse lorsque l’on est divorcé depuis des années. Ensuite, parce que les conditions d’accès à cette fameuse pension de réversion (âge, ressources, durée du mariage, nombre d’enfants, non remariage…), qui varient considérablement d’un régime à l’autre, ne sont pas aisées à appréhender. Par exemple, pour le régime général ou régime de base des salariés, qui verse actuellement 2,7 millions de pensions de réversion (sur les 4,4 millions de pensions comptabilisées fin 2018, tous régimes confondus), ce sont les ressources du potentiel bénéficiaire et celles de son nouveau conjoint ou partenaire de pacs le cas échéant qui sont prises en compte, en plus des autres paramètres (âge minimum notamment). Mais pour le régime Agirc-Arrco, qui verse cette fois la retraite complémentaire des salariés, c’est le fait de n’être pas remarié qui prime, sans aucune exigence de ressources plafond.
UNE COURSE DE FOND QUI N’AURA PLUS LIEU D’ÊTRE
Troisième élément et non des moindres : il était nécessaire jusqu’à présent d’aller frapper à chaque porte de chaque régime d’affiliation pour obtenir de leur part le versement de cette pension de réversion. Une démarche pour le moins fastidieuse… À partir de ce jeudi 23 juillet, cette course de fond n’aura plus lieu d’être et c’est vraiment une bonne nouvelle. En effet, via le portail officiel Info-retraite.fr, chaque bénéficiaire potentiel va désormais pouvoir demander en ligne, et surtout en une seule fois, à bénéficier des différentes pensions de réversion auquel il a droit, tous régimes confondus.
UNE SIMPLIFICATION IMPORTANTE DES DÉMARCHES
Pour cela, si ce n’est pas déjà fait, il faudra au préalable créer son compte retraite personnalisé (c’est le cas de 5,1 millions de personnes actuellement). Comme auparavant, il faudra continuer à fournir – mais en ligne cette fois – les multiples justificatifs exigés par chaque régime : copie de la carte nationale d’identité du demandeur, de l’acte de décès et de l’acte de naissance du conjoint ou de l’ex-conjoint, du livret de famille pour que les régimes s’assurent de la durée de mariage notamment lorsqu’il y a eu divorce et partage éventuel de la réversion… Lorsqu’une condition de ressources existe (pour obtenir la réversion de la pension de base d’un ex-salarié, mais aussi celle d’un ex-commerçant, d’un ex-artisan ou d’un ex-exploitant agricole), d’autres justificatifs, comme une copie des derniers avis d’imposition, devront également être envoyés.
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Roselyne Poznanski