Déploiement de la 5G – Ne pas confondre vitesse et précipitation !
Alors que les principales fréquences 5G vont, en dépit des légitimes préoccupations exprimées au sein de la population, être attribuées en septembre, l’UFC-Que Choisir appelle le nouveau Premier Ministre à attendre les résultats de l’enquête en cours de l’ANSES sur les éventuels risques sanitaires de la 5G avant, le cas échéant, d’autoriser sa commercialisation. Par ailleurs, l’association demande que toute la transparence soit faite sur les déterminants de la surconsommation de données mobiles au regard de son impact environnemental, ainsi que d’agir pour éviter les mystifications marketing des opérateurs.

5G et risques sanitaires : une nécessaire attente des résultats de l’analyse de l’ANSES
Le déploiement de la 5G suscite une inquiétude grandissante sur les risques sanitaires associés à son exploitation, relayée par la Convention Citoyenne pour le climat. Si cette inquiétude peut parfois découler pour partie d’une préoccupation globale sur l’exposition aux ondes électromagnétiques, elle est surtout en lien avec l’exploitation spécifique de la bande de fréquences 3,5 GHz, dont les effets sur le vivant n’ont pas encore donné lieu à l’élaboration d’une littérature scientifique permettant d’éclairer utilement le débat public. Alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) doit publier au cours du premier trimestre 2021 son expertise permettant d’indiquer s’il existe ou non un risque sanitaire avéré lié à la 5G, il serait inacceptable que son exploitation commerciale puisse débuter avant.
Donner du temps au temps serait d’autant plus justifié que de nombreux autres arguments mettent en évidence l’absence d’urgence à ce que la 5G soit déployée et commercialisée. Tout d’abord, car l’évolution des infrastructures permettant à la 5G de réellement se démarquer de la 4G grâce à un temps de latence fortement réduit n’est pas attendue avant 2023. Ensuite, car les « nouveaux services » qui seront permis par cette « vraie » 5G ne suscitent pas l’enthousiasme populaire, ce qui n’est guère étonnant : pouvoir jouer à un jeu en réalité virtuelle en ligne, par exemple, est-il en effet plus proche de l’utile que du futile ? Enfin, car la congestion des réseaux 4G n’est pas à craindre avant 2022, de l’aveu même des opérateurs.
5G et risques environnementaux : une augmentation de la consommation de données à réguler
La perspective de l’arrivée de la 5G met également plus que jamais en lumière la question de l’effet environnemental de la consommation de données mobiles, déjà multipliée par près de 8 entre 2015 et 20191 ! Cette consommation de données induisant une forte consommation électrique, il convient de trouver des solutions concrètes permettant d’enrayer cette croissance jusqu’à présent non maîtrisée. Si les consommateurs doivent être sensibilisés quant à leur responsabilité, les marges de manœuvre en lien avec les pratiques des professionnels ne manquent pas.
Par exemple, des travaux2 ont pu permettre d’identifier que sur certains sites internet, la présence de publicités participait pour 50 % à la consommation de données mobiles. Concernant spécifiquement la situation sur les sites et application de streaming vidéo, ces publicités, ainsi que les contenus vidéo qu’elles précèdent ou entrecoupent, atteignent des définitions toujours plus élevées qui alourdissent la consommation de données sans amélioration, ou si peu, de la qualité perçue par les consommateurs.
5G et pratiques commerciales : la DGCCRF doit contraindre les opérateurs à la vertu
Alors qu’actuellement le chemin vers une commercialisation de la 5G reste tracé, les risques de dérives marketing des opérateurs doivent dès à présent être empêchés par les pouvoirs publics. En effet, le terme générique « 5G » masque en réalité de fortes disparités, puisque les débits théoriques maximaux pourraient s’échelonner de 30 Mbit/s à 1 Gbit/s, selon la fréquence utilisée. Evidemment, le risque est que les opérateurs « survendent » la 5G pour pousser les consommateurs à souscrire de chers abonnements.
Alors que l’Autorité de régulation des télécoms (ARCEP) n’a pas jugé utile de participer activement à la prévention de ces dérives marketing3, la DGCCRF doit désormais prendre la main en encadrant strictement la communication commerciale des opérateurs. Par exemple, elle pourrait tout bonnement interdire qu’un opérateur puisse promouvoir dans des campagnes marketing locales une 5G aux débits mirifiques dans des zones où elle sera uniquement fournie via une fréquence ne permettant que des débits au mieux au niveau de la 4G !
Compte tenu des constats et inquiétudes liés au déploiement et à la commercialisation de la 5G – sujet impliquant plusieurs ministères, pouvant défendre des points de vue contradictoires – l’UFC-Que Choisir demande :
1) Au Premier Ministre, de ne pas permettre la commercialisation d’offres 5G tant que les résultats de l’étude de l’ANSES sur les effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétique de sa bande de fréquences 3,5 GHz ne seront pas connus ;
2) A l’ARCEP, d’axer ses travaux, dans le cadre de sa plateforme « pour un numérique soutenable »4, sur le gaspillage de données mobiles causé par les professionnels (publicité imposée aux consommateurs, inutile surenchère technologique en termes de qualité d’affichage…) ;
3) A la DGCCRF, d’anticiper une éventuelle commercialisation de la 5G en érigeant une réglementation préservant les consommateurs de dérives marketing par les opérateurs.
Notes
Données personnelles – La justice européenne invalide le Privacy Shield
La justice européenne ne lâche pas l’affaire quand il s’agit de protéger nos données personnelles. Après avoir annulé l’accord « Safe Harbor » en 2015, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient d’invalider le « Privacy Shield », qui lui avait succédé. Contesté par les Cnil européennes, et malgré les inquiétudes formulées à plusieurs reprises par l’UFC-Que Choisir, ce nouvel accord avait été adopté en juillet 2016 pour encadrer le transfert des données personnelles des consommateurs européens vers les États-Unis. En l’invalidant, la Cour prive les entreprises américaines d’un outil juridique majeur. Elle envoie aussi à leur gouvernement un message à forte portée symbolique : la justice européenne ne laissera pas les données de ses ressortissants en pâture aux règles américaines, trop souples en matière de respect de la vie privée.

La Cour fonde sa décision sur un simple constat : au pays de Donald, nos données personnelles ne bénéficient pas du même niveau de protection que sur le Vieux Continent. Or c’est une condition sine qua non pour qu’une société américaine basée en Europe transfère des données vers les États-Unis, selon le RGPD (Règlement général sur la protection des données). La Cour a tiqué sur plusieurs points dont le Privacy Shield se satisfaisait. Le fait, notamment, que les autorités américaines puissent accéder à nos données « à des fins de sécurité publique, de défense et de sûreté de l’État ». Aux États-Unis, la loi autorise par exemple la NSA (National Security Agency) à surveiller les communications électroniques de tous les citoyens. Les services de renseignement américains sont aussi autorisés à procéder à des collectes massives et indifférenciées des données personnelles. En Europe, où l’accès aux données est strictement réglementé(1), ce point est plutôt interprété comme… de la surveillance généralisée.
Outre sa portée symbolique forte, l’annulation du Privacy Shield a des conséquences immédiates pour les géants du numérique. Facebook, Google, Microsoft et les autres sont en effet contraints de se rabattre sur d’autres outils juridiques pour continuer à transférer légalement les données de leurs abonnés et clients européens. Il en existe : l’Europe met à disposition de tous les pays différents contrats aux douces appellations juridiques (« décision d’adéquation », « clauses contractuelles types », « règles d’entreprises contraignantes »…). Mais ces outils, tout aussi exigeants en matière de respect des droits fondamentaux, sont moins adaptés à la situation américaine du fait des enjeux de géopolitique entre les deux puissances mondiales que sont les États-Unis et l’Europe. Washington et Bruxelles devront probablement se rassoir autour de la table pour trouver un nouvel accord. Les associations de consommateurs européennes tâcheront de s’y inviter.
(1) Loi n° 2015-912 du 24 juillet 2015 relative au Renseignement
Camille Gruhier
Covid-19 – La dexaméthasone, un traitement efficace ?
Ce médicament de la famille des anti-inflammatoires stéroïdiens, ancien et peu coûteux, est le premier à démontrer un effet bénéfique en termes de mortalité dans le traitement du Covid-19.
Peu après la publication, fin juin, des premiers résultats de la dexaméthasone, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelait à en augmenter la production mondiale. De son côté, l’autorité sanitaire américaine (FDA) vient de l’inscrire sur la liste des substances qui peuvent être fabriquées comme des préparations magistrales pour les cas où des hôpitaux en manqueraient. Quelle est donc cette molécule dont on semble attendre un grand usage dans le traitement du Covid-19 ?
Commercialisée en France sous divers noms de marque, Dectancyl notamment, la dexaméthasone est un corticoïde de synthèse. Elle possède une activité anti-inflammatoire et, à forte doses, elle module la réponse immunitaire. Déjà indiquée dans des dizaines de pathologies, allant des atteintes oculaires au rhumatisme inflammatoire, la dexaméthasone a trouvé un nouvel usage contre le Covid-19, à la suite de la publication des résultats d’un essai mené au Royaume-Uni(1).

Baptisé Recovery (c’est-à-dire « guérison » !), cet essai clinique a comparé chez plus de 6 000 personnes hospitalisées à cause du Covid-19 les effets de l’ajout de dexaméthasone aux soins courants. La molécule a réduit la mortalité d’un tiers chez les malades qui étaient sous ventilation artificielle (respirateur) et d’un cinquième chez ceux qui recevait de l’oxygène avec un simple masque. En revanche, chez les patients hospitalisés qui n’étaient pas sous oxygène, la survie n’a pas été améliorée. Chez ces malades moins gravement touchés, la prise de ce médicament pourrait même présenter plus de danger que d’utilité.
Jusqu’à présent, très peu de médicaments ont fait la preuve de leur efficacité comme traitement des formes graves du Covid-19. L’hydroxychloroquine n’a toujours pas apporté de résultats d’études rigoureuses en faveur de son efficacité. L’association d’antiviraux lopinavir-ritonavir, un traitement des infections par le VIH, a été écartée de la stratégie de traitement du Covid-19 pour son absence de bénéfice. Quant au remdésivir, autorisé à titre conditionnel au niveau européen, il semble réduire la durée d’hospitalisation de 4 jours environ, sans effet probant sur la mortalité.
Cet essai sur la dexaméthasone apporte une pierre importante au socle des traitements du Covid-19, qui continue de se propager dans le monde. Idéalement, il faudrait toutefois que ses résultats soient publiés dans une revue avec comité de lecture, car ils ne sont pour l’instant disponibles que sous forme préliminaire. Il faudrait aussi qu’ils soient validés par un second essai conduit par une autre équipe de recherche. Néanmoins, cela permet de mieux cerner l’intérêt de la dexaméthasone qui était déjà utilisée de façon empirique dans les hôpitaux, et d’en préciser les modalités d’emploi (dose, durée, stade de la maladie). Pour l’heure, elle est réservée à un usage hospitalier et aux cas graves qui requièrent de l’oxygène.
(1) Effect of Dexamethasone in Hospitalized Patients with Covid-19 : Preliminary Report, MedRxiv, 22/06/2020.
Perrine Vennetier
Assurance habitation – Des tarifs qui vont du simple au double
La mise à jour de notre comparateur d’assurances multirisque habitation (MRH) permet de pointer de forts écarts tarifaires entre des contrats présentant des garanties similaires. L’occasion de renégocier fermement avec son assureur… ou de le quitter sans attendre.
C’est passé inaperçu, mais le printemps dernier aura été une aubaine financière pour les assureurs de logements. La raison ? Une chute spectaculaire des sinistres déclarés. Selon une étude fouillée du courtier Réassurez-moi, le nombre de cambriolages est passé de 920 à 229 en moyenne par jour pendant le confinement (du 17 mars au 11 mai), soit – 75 % ! Les dégâts des eaux ont, eux, plongé de 30 %. Au total, les compagnies auraient économisé 226 millions d’euros sur la période. Ce gain sera-t-il rendu aux assurés par une baisse ou, à défaut, une stabilité des tarifs de leur assurance multirisque habitation (MRH) en 2021 ?
Grande dispersion des tarifs

C’est peu probable. Mais cet épisode inédit tombe à pic pour se pencher sur l’assurance de son logement, son prix, ses garanties. L’enjeu n’est pas mince, sur un marché de 42 millions de contrats pesant 10,5 milliards de primes versées en 2018, selon la Fédération française de l’assurance (FFA). Le tarif d’une MRH est en théorie fixé selon la taille de l’habitat, son type (maison ou appartement), sa localisation, la valeur des objets garantis, les options éventuelles, etc. On devrait donc obtenir des niveaux de cotisation proches selon les contrats du marché. C’est tout l’inverse : la dispersion est de règle. Ce qu’illustre sans équivoque notre comparateur d’assurances habitation qui, à partir de quelques éléments d’information (lieu, type d’habitat…), étalonne l’essentiel de l’offre des assureurs. Pour un même logement, les tarifs obtenus vont très souvent varier du simple au double, voire davantage, le tout pour des garanties similaires.
La preuve par l’exemple
Prenons deux cas pour illustrer ce propos. Vous possédez une maison de 4 pièces à Nantes ? Pour une couverture minime (dite formule « de base »), le comparateur indique un coût annuel de 194 € à la Mutuelle de Poitiers, 258 € à La Banque Postale, 300 € chez Allianz et 374 € chez Axa. Pour des garanties plus étendues (formule « confort »), c’est aussi le grand écart : GMF demande 274 € quand Groupama en facture 447 !
À Nancy, vous louez un 2 pièces ? LCL vous fera payer 273 € pour un contrat de qualité moyenne, quand Groupama, pourtant très mauvais sur l’exemple précédent, ne réclamera que 144 € pour une couverture similaire. Bilan : les tarifs partent dans tous les sens et un assureur bon sur une ville pourra être mal positionné ailleurs.
Toujours mettre en face les garanties
Attention : outre le tarif, les garanties sont décisives. Mais leur lecture est, en pratique, compliquée et fastidieuse. C’est le second intérêt de notre comparateur, qui évalue les garanties de chaque MRH sur une échelle de 1 à 5, avec une appréciation globale et le tarif en complément. Dans l’exemple de Nantes cité plus haut, pour qui voudrait associer les meilleures garanties au prix le moins élevé, l’offre des Banques populaires à 393 € sort gagnante. Pour celui de Nancy, en misant sur le contrat de la Maaf à 174 €, la couverture serait bonne à un tarif contenu. Bref, il faut faire son marché, quitte à changer de boutique. Problème : près des deux tiers des assurés détiendraient la même MRH depuis 10 ans ou plus. À tort, car la fidélité n’est pas récompensée sur ce marché, les meilleurs prix étant souvent réservés aux nouveaux.
Faire jouer la concurrence
En réalité, les assureurs ont aujourd’hui de quoi faire baisser la note. Outre une conjoncture favorable (moins de sinistres au printemps), Cyrille Chartier-Kastler, dirigeant du cabinet indépendant GoodValue for Money, indique que « le risque habitation s’est fortement redressé pour les acteurs de l’assurance depuis une dizaine d’années, sous l’effet de hausses tarifaires soutenues ». Reste à convaincre les assurés des économies qu’ils pourraient réaliser sur ce terrain, eux qui, selon une étude de 2015 de Que Choisir, seraient une majorité à changer de contrat pour une économie de 20 %. C’est donc le moment d’utiliser notre comparateur puis d’aller renégocier chez son assureur actuel, ou carrément de troquer sa MRH pour une autre (voir encadré).
Comment résilier sa MRH ?
Chaque année, cette assurance se reconduit de manière tacite, sans nécessiter votre accord. Mais 1 an après sa souscription, vous pouvez résilier sans justification votre MRH à tout moment. Dixit l’article L.113-15-2 du Code des assurances. La résiliation sera effective 1 mois après que l’assureur en aura été informé, « par lettre ou tout autre support durable ». Vous ne paierez votre prime que sur la période assurée. En pratique, passez chez votre assureur ou envoyez-lui une lettre de résiliation avec accusé de réception, lui priant de vous renvoyer une attestation de résiliation et un relevé d’information.
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Frédéric Giquel
Fermeture de la permanence locale UFC que choisir Béziers
L’équipe de l’association locale de UFC que choisir Béziers vous informe de la fermeture de la permanence durant la période d’été, à partir du vendredi 31 juillet 2020 jusqu’au dimanche 30 août 2020 inclus.
La permanence vous accueillera dès lundi 31 août 2020 de 10 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00, sur rendez-vous (contact téléphonique : 04 67 28 06 06).
L’équipe vous souhaite de passer de bonnes vacances en continuant à respecter les gestes barrières, ensemble protégeons-nous !
Matelas vendus sur Internet – Clap de fin pour Casper
La start-up américaine de vente de matelas sur Internet avait vu grand avec son introduction en bourse. Mais, vaincue par la concurrence effrénée entre cybermarchands, Casper cesse toute activité en Europe.
Les start-up spécialisées dans la vente de matelas sur Internet se sont multipliées ces dernières années, en général avec l’espoir d’attirer des investisseurs. Mais le nombre d’acteurs ne facilite pas la rentabilité et les capitaux attendus font parfois

défaut. Malgré son ambition démesurée, l’américain Casper en a fait les frais.
Il vient de quitter la France, ainsi que tous les pays européens où il vendait des matelas. Ses sites web sont fermés, ses numéros de téléphone ne répondent plus. Pas brillant pour une start-up qui prétendait rien moins que « construire une entreprise mondiale du sommeil » !
Concernant les ventes effectuées depuis le 13 mai 2020, peu avant sa débâcle européenne, la start-up avait pris soin de réduire le nombre de nuits d’essai, passé de 100 à seulement 30. Le délai pour la reprise est donc expiré, ou sur le point de l’être.
Concernant celles qui ont été réalisées avant le 13 mai, elles restent soumises au délai de reprise gratuite de 100 jours. Encore faut-il pouvoir contacter Casper et compter sur son respect des engagements pris. Il convient d’adresser sa demande à support@casper.co.uk.
Casper, un cas isolé ?
Aucune cybermarque de matelas ne le reconnaîtra, mais leur modèle économique est fragile. Certes, elles ont très peu de frais : comparé aux grandes enseignes de la literie, c’est dérisoire. Elles n’ont pas de magasins, quasiment pas de personnel, et un seul modèle de matelas qu’elles tentent de faire passer pour universel. C’est un système à bas coûts.
Mais il faut se faire connaître, se différencier des concurrents auxquels on ressemble en tous points, et ça coûte des fortunes. Les commerciaux qui ont créé ces start-up misent sur l’intérêt d’investisseurs et les apports de capitaux. C’est un pari, gagnant ou pas.
Élisabeth Chesnais
Covid-19 – Des intoxications en hausse
Tous les moyens ne sont pas bons pour lutter contre le Covid-19. Certains produits utilisés en prévention ont provoqué des intoxications, irritations et autres troubles. Les signalements auprès des centres antipoison ont augmenté dès mars 2020.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France, les mesures barrières ont largement été promues. Certaines personnes se sont montrées un peu trop zélées et se sont exposées à des produits pouvant être dangereux. Une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en témoigne. Entre le 1er et le 24 mars, les centres antipoison ont répertorié 245 cas d’exposition dangereuse à des produits destinés à lutter contre le virus ; 6 appels sur 10 concernaient des symptômes apparus par la suite.

Prudence en nettoyant l’intérieur
Les produits nettoyants et les désinfectants ménagers sont la première cause de signalement (30 %). Les victimes se sont manifestées après des utilisations excessives ou non conformes aux instructions sur l’emballage. Citons, par exemple, le mélange d’eau de Javel avec un produit détartrant comme le vinaigre blanc. Il est strictement déconseillé, car il provoque un dégagement gazeux de chlore, dangereux s’il est inhalé. Certains appelants se sont ainsi plaints de brûlures de la bouche ou du pharynx, d’autres de gêne respiratoire ou de vertiges. Parmi les détournements fréquemment relevés figure également le recours à des produits désinfectants (lingettes, vinaigre, eau de Javel) afin de se laver les mains ou la bouche. Là encore, la pratique est déconseillée : ces produits sont corrosifs. Le plus souvent, les symptômes se sont limités à des irritations cutanées.
Du côté des solutions hydroalcooliques (28 % des cas), une tendance inquiétante émerge. Des expositions accidentelles sont survenues car les gels sont restés à portée des enfants ou étaient stockés dans un contenu non étiqueté. Ce sont surtout les formules « maison » qui s’avèrent problématiques. Les personnes qui ont souhaité suivre la recette de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont parfois exposées à des produits hautement toxiques, tels que l’alcool concentré ou l’eau oxygénée. Un enfant a ainsi bu un mélange de ces deux produits, heureusement sans conséquence grave.
Gare aux huiles essentielles
Enfin, les huiles essentielles ont également fait l’objet de nombreux signalements (13,5 %). L’Anses rappelle qu’elles ne constituent pas un moyen de lutte contre le Covid-19. Pourtant, les personnes avaient recours à ces produits pour « renforcer leurs défenses naturelles » ou encore « assainir l’air intérieur ». Ces utilisations se sont faites sans respecter les précautions d’usage qui s’appliquent.
Les huiles essentielles sont fortement concentrées. De ce fait, certaines ne doivent pas être ingérées pures (menthe poivrée, thym à thymol, origan, etc.), d’autres ne doivent pas être appliquées sur la peau (agrumes, cannelier, giroflier, etc.) ni diffusées sans précaution dans l’air (gaulthérie couchée, lavande, eucalyptus, etc.). Ces règles de prudence ont été assez peu suivies. Parmi les appels, certaines personnes ont ingéré des huiles qui n’auraient pas dû l’être et ont souffert de douleurs oropharyngées ou de troubles digestifs. Une crise d’asthme a été causée par un spray. Pour rappel, le recours aux huiles essentielles est déconseillé en cas de troubles respiratoires, ainsi qu’aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes. Nombre d’entre elles sont irritantes pour les voies respiratoires.
Audrey Vaugrente
Démarchage téléphonique -De nouvelles avancées
Après la proposition de loi de Pierre Cordier en 2018, vidée de sa substance, on attendait beaucoup de la proposition de loi du député Christophe Naegelen visant à encadrer le démarchage téléphonique et lutter contre les appels frauduleux. Finalement, le texte, qui vient d’être adopté au terme d’un marathon législatif de 2 ans, comprend plusieurs avancées intéressantes.
L’interdiction du démarchage pour la rénovation énergétique
Bientôt, plus aucune entreprise ne pourra démarcher un particulier pour lui proposer une offre de rénovation énergétique. Cette disposition devrait sonner la fin des appels pour l’isolation à 1 €. C’est une très bonne nouvelle, tant ce démarchage est agressif et pourvoyeur d’arnaques. Reste à savoir si toutes les entreprises respecteront cette interdiction ou si certaines trouveront le moyen de la contourner. Cette interdiction vient s’ajouter à un encadrement plus strict du démarchage en assurance, entré en vigueur récemment.
Des tranches horaires plus strictes
Finis les appels le midi, après 20 heures et le dimanche ? En tout cas, un décret visant à encadrer plus strictement les tranches horaires pendant lesquelles le démarchage sera autorisé sera pris dans les mois qui viennent. Les professionnels devront également rédiger un code de bonnes pratiques qui sera rendu public, et s’engager à le respecter.
Moins d’exceptions à Bloctel
Jusque-là, les entreprises avaient le droit de démarcher tous leurs clients, qu’ils soient inscrits ou non à Bloctel, dès lors qu’il existait une « relation contractuelle préexistante ». Désormais, elles ne pourront le faire que pour leur proposer des produits ou services « afférents ou complémentaires à l’objet du contrat en cours ou de nature à améliorer ses performances ou sa qualité ». Concrètement, une entreprise ne pourra plus démarcher un ancien client ni proposer à un client actuel un service qui n’a rien à voir avec l’offre souscrite. En revanche, elle pourra toujours l’appeler pour lui proposer de souscrire une option, une nouvelle offre, ou lui vendre un accessoire.
Des sanctions plus dissuasives
Les contrevenants aux règles relatives à l’information du consommateur en cas de démarchage s’exposent désormais à une amende de 75 000 € pour les personnes physiques et de 375 000 € pour les entreprises, contre respectivement 3 000 et 15 000 € auparavant. Encore faudra-t-il que les contrevenants soient identifiés et que des contrôles soient effectués.
Une lutte renforcée contre les appels frauduleux
Tous les appels intempestifs ne sont pas forcément liés au démarchage. Il peut aussi s’agir d’arnaques visant à faire en sorte que le destinataire rappelle un numéro surtaxé. La loi entend donner aux opérateurs des armes supplémentaires pour lutter contre ce phénomène.
Un meilleur encadrement du spoofing (affichage d’un faux numéro d’appelant)
Depuis le 1er août 2019, les opérateurs sont tenus de bloquer les appels provenant de numéros géographiques (commençant par 01 à 05) ou non géographiques (par 09) émis de l’étranger. Les opérateurs vont devoir renforcer ce dispositif en mettant en place, d’ici 2 ans, un mécanisme interopérable visant à authentifier le numéro d’appelant et, à défaut, à interrompre l’acheminement de l’appel.
Si le texte présente des avancées notables, on peut toutefois regretter que les parlementaires n’aient pas retenu l’opt-in. Estimant que la nécessité d’obtenir l’accord du consommateur pour le démarcher signerait la fermeture de nombreux centres d’appel sans véritablement lutter efficacement contre la fraude, ils ont préféré mettre de côté cette mesure obligeant les entreprises à récolter le consentement préalable de leurs futurs prospects avant de les démarcher. Il reviendra donc toujours au consommateur d’indiquer son souhait de ne pas être appelé (opt-out). Le fait que la mise en place d’un indicatif spécifique aux appels de démarchage ait été écartée au dernier moment constitue une autre déception. Cette mesure aurait pourtant permis de mieux identifier ces appels, et donc de les bloquer plus facilement.
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Cyril Brosset
Vieillir en forme (infographie) – Ce que vous faites pour y parvenir
En France, l’espérance de vie s’allonge régulièrement. Avec les années, un autre défi se pose : rester en bonne santé et conserver son autonomie. Des moyens préventifs le permettent. Dans l’ensemble, vous les mettez bien en œuvre.
Vieillir en restant indépendant et en bonne santé, nous le souhaitons tous. Le plus souvent, l’objectif est atteint : 85 % des seniors restent autonomes. Mais que faites-vous, lecteurs de Que Choisir, pour garder la forme avec les années ? Nous vous avons posé la question par l’intermédiaire d’un questionnaire. Vous avez été près de 11 000 à nous répondre.

Agir dès 60 ans
Bien vieillir, c’est avant tout rester en bonne santé le plus longtemps possible, d’après les réponses qui nous sont parvenues. Garder son indépendance et continuer à avoir une vie sociale sont aussi deux éléments importants. Pas question, donc, de renoncer à certaines activités. Pour preuve, seuls 10 % d’entre vous pensent que bien vieillir, c’est aussi accepter de faire moins de choses qu’avant.
Mais atteindre cet objectif nécessite un peu de préparation. Quand faut-il commencer ? Vous êtes une majorité à citer l’âge de 60 ans. Une estimation assez correcte, selon les spécialistes du domaine. La prévention revêt alors plusieurs aspects : activité physique régulière, alimentation équilibrée, lutte contre l’isolement… Ces deux derniers critères figurent en tête des moyens que vous citez. Continuer de voir ses amis et sa famille est une mesure importante à vos yeux, sans oublier une vie amoureuse épanouie. Vous portez également plus d’attention à ce que vous mangez. Au programme, moins de viande et d’alcool, plus de fruits et de légumes.
Des seniors actifs
Dans l’ensemble, vous semblez vieillir sans trop de problèmes : 29 % d’entre vous vivent « très bien » leur âge, 63 % « plutôt bien ». C’est moins vrai pour les moins de 55 ans, qui déclarent davantage mal vivre le poids des ans. Mais l’avancée en âge nécessite quelques concessions. Avec l’âge, vous êtes moins nombreux à déclarer sortir tous les jours pour des tâches de la vie quotidienne. Les sorties de loisirs se font aussi plus rares.
Vous restez quand même actifs : 44 % des plus de 80 ans sortent chaque jour pour une tâche de la vie quotidienne. Côté loisirs, la maison a la part belle : 42 % d’entre vous jardinent et 40 % cuisinent. En tête des citations, une activité extérieure se démarque tout de même : la marche et la randonnée.
Reste que l’isolement est encore trop courant : 7 % d’entre vous ne reçoivent aucune visite… Cette proportion est encore plus élevée chez les personnes qui vivent seules (10 %). Pour certains, c’est un réel problème. En cas de besoin, 4 % des lecteurs affirment ne pouvoir joindre personne.
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Audrey Vaugrente
Isabelle Bourcier
Freebox Pop – Ces détails qui font la différence
Entre la Mini 4K à bas prix et la Delta destinée aux plus aisés, le fournisseur d’accès à Internet Free lance une nouvelle box de milieu de gamme baptisée Pop, qui peut se targuer de réels atouts, mais doit aussi avouer quelques défauts.

Une discrétion assumée
Alors que la Freebox Delta était faite pour trôner fièrement au milieu du salon, la Freebox Pop fait dans la discrétion. Elle se compose de deux éléments circulaires de petite taille : une box (de couleur blanche) de seulement 16 cm de diamètre et un décodeur TV (ou player) encore plus petit (seulement 12 cm de diamètre). Il est possible, au moment de souscrire, de demander à ne pas recevoir le player, mais le prix de l’abonnement restera le même.
Un débit élevé… mais partagé
Avec un débit affiché de 5 Gbits/s, Free mise sur la vitesse. Mais attention, il s’agit là d’un débit maximum théorique dont seuls les abonnés fibre pourront s’approcher. Surtout, ce débit est partagé entre les équipements. Ainsi, dans le meilleur des cas, vous ne pourrez bénéficier « que » de 2,5 Gbits/s sur un ordinateur connecté en Ethernet (ce qui est certes largement suffisant). Le débit montant de 700 Mbits/s est lui aussi très appréciable. Une fois de plus, Free communique sur des débits élevés pour vendre sa box. Or, dans la pratique, la très grande majorité des utilisateurs verront à peine la différence.
Du Wi-Fi étendu… mais en débit limité
Avec seulement 3 prises à l’arrière, la Freebox Pop est un peu avare en prises Ethernet. Quant au Wi-Fi, Free le promet « rapide et ultra-performant », notamment grâce à plusieurs technologies dont le MIMO, qui permet à chaque utilisateur connecté de bénéficier d’un débit correct. Pourtant, le FAI a fait le choix de se passer de la toute dernière norme Wi-Fi 6, potentiellement plus rapide que le Wi-Fi AC dont il a équipé la POP. Pour l’instant, ce n’est pas très grave, dans la mesure où les appareils compatibles restent limités, mais dans quelques années, il risque de manquer. En revanche, côté couverture, rien à dire. Free propose de mettre à disposition de ceux qui ont un grand logement un répéteur Wi-Fi conçu en interne. Celui-ci se veut ultrasimple à configurer (il suffit de le brancher sur l’électricité et de le positionner au bon endroit grâce à une LED) et permet de bénéficier d’un réseau unique (pas besoin de changer de réseau en se déplaçant dans le logement). Une appli permet de gérer le Wi-Fi et il est possible de connecter un nouvel appareil simplement en scannant un QR Code.

Des services affichés… mais pas forcément inclus
Avec la Freebox Pop, on bénéficie d’une ligne fixe permettant d’appeler gratuitement vers les mobiles en France et les fixes de 110 destinations, de l’accès aux services TV habituels (des dizaines de chaînes, des replays, de la VOD, etc.) et aux applis de l’Android TV. Free met aussi en avant Netflix et Prime Vidéo, mais pour en bénéficier, il faut les souscrire en option. Vous pourrez ensuite y accéder facilement grâce à deux boutons présents sur la télécommande. L’offre inclut également 100 heures d’enregistrement de programmes. Au-delà, vous pourrez continuer à enregistrer, mais chaque heure supplémentaire sera facturée 2 centimes par mois.
Un accès à la Ligue 1 de football… mais en version homéopatique
Free a beau communiquer sur le football, le partenariat qu’il a signé avec la Ligue ne permettra pas à ses abonnés de voir les matchs. Ils pourront néanmoins, s’ils le souhaitent, visionner les buts sur leur téléviseur en quasi-direct, grâce à un service innovant qui permet d’incruster automatiquement l’image à l’écran.
Un prix dans la moyenne… et avec des avantages
À 29,99 € la première année puis 39,99 € par mois, le prix de l’abonnement à la Freebox Pop se situe dans la moyenne pour ce type d’offre. C’est le cas également des frais de mise en service et de résiliation (49 € chacun). Elle a toutefois deux avantages non négligeables par rapport à la concurrence. La première, c’est l’absence d’engagement. Il est donc possible de la résilier à tout moment, y compris au cours des premiers mois. La seconde, c’est qu’elle permet de bénéficier d’un forfait Free Mobile avec appels, SMS, MMS et data en illimité au prix de 9,99 €/mois au lieu de 19,99 €/mois. Attention toutefois : cet avantage est présenté comme étant « à vie », mais le prix du forfait repassera à 19,99 € en cas de résiliation de la Freebox Pop.
Une conception éco-responsable… pour l’image
Free est fier d’annoncer que sa nouvelle box consomme « 40 % d’énergie en moins », qu’elle est recyclable et livrée dans un emballage en carton de petite taille. C’est bien, en effet, mais c’est un minimum. Plus aucun opérateur ne conçoit de box sans se soucier de son impact sur l’environnement ! On aurait pourtant aimé que Free aille jusqu’au bout de sa démarche. Or, l’opérateur propose en même temps à ses clients Pop un forfait mobile 4G illimité à un tarif préférentiel, exactement le genre de forfait qui incite les utilisateurs à consommer beaucoup de data, elle-même très consommatrice d’énergie… Il aurait aussi pu éviter de distribuer aux invités de sa conférence de presse des goodies inutiles dont la moitié finira très vite à la poubelle !

Notre avis
Avec cette nouvelle box, Free propose enfin une offre qui devrait convenir à la majorité des internautes. Plus complète que la Mini 4K, moins chère que la Delta et plus adaptée aux usages actuels que la Révolution, elle devrait séduire bien plus que les habituels freenautes. Même si elle n’a rien de révolutionnaire, la Freebox Pop repositionne Free sur le marché de l’Internet fixe.
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Cyril Brosset