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Produits de première nécessité Des prix toujours en hausse, surtout pour les fruits et légumes

Depuis le début du confinement, Que Choisir relève les prix en drive pour les principaux produits de première nécessité, auprès de 10 enseignes (Cora Drive, Auchan Drive, Drive Intermarché, E. Leclerc Drive, Casino Drive, Mes courses Casino, Courses U Drive, Carrefour Drive, Chronodrive et Colruyt Collect and go). Lors de la cinquième semaine de confinement, les prix moyens sont repartis en légère hausse, alors que l’ampleur des ruptures de stock se réduit.

Durant la cinquième semaine de confinement (du 13 au 18 avril), les principaux produits de première nécessité (pâtes, riz, eau, conserves, lait, papier toilette, mouchoirs, etc.) ont de nouveau fait l’objet de relevés de prix sur les drives des principales enseignes. Comme nous l’expliquions, les prix de chaque produit considéré individuellement ont en moyenne peu augmenté par rapport aux semaines précédant le confinement. Mais la pénurie touchant avant tout les références les moins chères d’un produit, les clients sont contraints de se reporter sur les gammes plus onéreuses. Les produits proposés en drives voient leur prix augmenter de 2,70 % par rapport aux semaines précédant le confinement et la crise liée au coronavirus.

hausse prix produits premiere necessite semaine 5

Les ruptures de stock semblent néanmoins se résorber sur certains produits emblématiques. Ainsi, l’offre en pâtes retrouve même un volume supérieur à l’avant-confinement (+4 % du nombre de références en drive pour la semaine du 13 au 18 avril, par rapport à la semaine du 2 au 6 mars), de même que le papier toilette (lire l’encadré) et les produits bébé (+16 %). Le riz, le lait, l’eau en bouteille ou les mouchoirs réduisent leur déficit d’offre. Néanmoins, la pénurie reste marquée pour le pain de mie (recul de 44 % du nombre de références) les gels hydroalcooliques (-66 %), et elle s’accentue même pour les lingettes pour la maison (-73 %), les savons (-53 %) ou encore la farine (-45 %).

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Fruits et légumes : toujours aussi chers

Concernant les fruits et légumes (17 catégories relevées), la hausse des prix s’accentue pour les produits conventionnels (+8 % en semaine cinq par rapport à l’avant-confinement), et se maintient à +12 % en bio. Les fruits ont vu leurs étiquettes augmenter de 9 % en moyenne, et les légumes de 12 %. Ces tarifs sont tirés à la hausse pour plusieurs raisons : des difficultés logistiques et de main-d’œuvre persistantes, un report sur des produits français plus onéreux que les produits importés, etc.

infographie variation prix fruits et legumes semaine 5

Les offres en navet et en tomate grappe bio (importée) restent en recul, tandis que leurs prix demeurent fortement en hausse. Pour la tomate, l’offre s’accroît, mais le prix est aussi en hausse, tiré par une forte demande. Pour ce qui est des fruits, tous les tarifs augmentent, que les volumes s’accroissent ou pas. C’est en particulier le cas de la pomme golden (avec une offre à +37 % et un prix à +10 %), un fruit très consommé par les Français et qui présente l’avantage de se conserver longtemps.

variation prix legumes semaine 5
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Lingettes : le paquet rétrécit, mais pas le prix !

Les lingettes pour la maison deviendraient-elles un produit de luxe ? Leur prix unitaire s’est envolé grâce au coronavirus – et surtout grâce à la taille du paquet. En effet, les conditionnements disponibles à la vente sont surtout des lots de 15 lingettes, à raison de 0,25 € la lingette. En parallèle, les trois quarts des lots de 40 lingettes ou plus ont disparu. Dommage : le prix à l’unité n’est que de 0,04 € pour ce conditionnement, soit 8 fois moins que les paquets de 15 !

À l’inverse, au vu de la frénésie d’achat de papier toilette, les fabricants ont doublé l’offre en lot de 50 rouleaux, à raison de 0,04 € le rouleau – soit 10 fois moins cher que les autres conditionnements. Les lots de 6 rouleaux ou moins (à raison de 0,40 € par rouleau), en revanche, voient leur offre divisée par deux.

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Elsa Casalegno

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

30 avril 2020

Achat de voiture neuve Les constructeurs misent sur l’achat à distance

L’écroulement du marché automobile en cette période de confinement pousse les constructeurs à proposer la vente de voiture en ligne et la livraison à domicile. Mais attention aux modes de financement proposés.

Citroën, DS Automobiles, Ford, Peugeot ou Volvo ont récemment pris le taureau par les cornes pour essayer d’endiguer la chute vertigineuse des ventes de voitures particulières en raison de l’épidémie de Covid-19 (-72,2 % pour le mois de mars (1)) en adaptant leurs méthodes de vente : de la réservation à la livraison en passant par le paiement, tout est réalisé en adéquation avec les mesures sanitaires.

Distanciation sociale et hygiène renforcée

Achat de voiture neuve Les constructeurs misent sur l’achat à distance

Ainsi, en accord avec les mesures de distanciation sociale à respecter, des systèmes de livraison à domicile visant à limiter les contacts sont peu à peu mis en place, accompagnés de mesures d’hygiène renforcées : les véhicules sont désinfectés, équipés de housses de protection (sièges, volant, levier de vitesses) et de tapis de sol. Le livreur, généralement un vendeur de la concession, porte des gants et un masque. Pour la remise des clefs (elles aussi désinfectées) et les explications techniques, tout est fait en respectant la distanciation sociale.

Citroën, qui propose ce service gratuitement (pour l’instant jusqu’au 30 avril), avance 36 points de contrôles sanitaires lors de la livraison. Tesla pratique déjà régulièrement ce type de livraison grâce à la possibilité de gérer la voiture à distance depuis son smartphone (ouverture des portes, démarrage…). Une solution également adoptée par Ford grâce aux fonctionnalités Ford Pass (2).

Achat en ligne

PSA a été un des premiers constructeurs à annoncer la mise en place d’un service de vente dématérialisée avec ses marques historiques (Opel n’est pas encore concerné) via les sites de Citroën Store, DS Store et Peugeot Store. Il est possible de choisir sa voiture parmi une très large sélection de modèles que l’on commande auprès d’un concessionnaire en versant un acompte de 1 000 €. Le règlement final se fait par virement bancaire selon les instructions du concessionnaire. Pour le constructeur, la mécanique est déjà bien rodée puisque, comme le souligne Thierry Koskas, directeur ventes et marketing du groupe PSA, « ce nouveau mode d’acquisition de nos véhicules a été testé et validé par nos salariés et aujourd’hui, 89 % des ventes du groupe aux salariés, qui connaissent bien les modèles des trois gammes, sont d’ores et déjà effectuées directement en ligne ». Le site de Citroën met en avant, pour une voiture neuve achetée en stock, une garantie prolongée de 12 mois (soit 36 mois) et décale la première mensualité de 2 mois en cas d’achat à crédit.

Ford permet de choisir parmi plus de 11 000 véhicules de l’ensemble de la gamme actuellement en stock (à l’exception de certaines finitions d’entrée de gamme, de la gamme Transit et de la Mustang) et de se faire livrer à domicile.

De son côté, Toyota limite son offre en ligne à la réservation d’une nouvelle Yaris Hybride, en finition Première, pour une livraison en septembre 2020 (la version ultra-sportive GR Yaris, livrable fin 2020, peut aussi être réservée). Il suffit de créer un compte sur le site, de choisir un concessionnaire puis de régler 500 € de frais de réservation, en sus du prix d’achat de 25 450 € (à partir de 35 500 € pour la GR Yaris). L’intérêt est, ici, très limité pour le consommateur.

Dernier arrivé dans le secteur, Volvo propose son nouveau concept « Volvo vient à vous » qui permet à la clientèle des pays européens actuellement confinés (3) de rechercher et de choisir facilement une voiture neuve en ligne. L’offre est réservée aux trois modèles les plus vendus dans chaque pays. Ainsi, pour la France, sont concernés uniquement les SUV XC40, XC60 et XC90. Une fois le modèle sélectionné, il faut finaliser la commande avec le concessionnaire choisi, en validant les options, services ou équipements complémentaires souhaités. La livraison, à condition que le concessionnaire propose cette option, sera ensuite réalisée à domicile.

Attention au financement

Mais attention, si PSA propose l’achat comptant ou en LOA (location avec option d’achat), ce n’est pas toujours le cas des autres constructeurs. Volvo précise que le choix ne s’effectue que « parmi une sélection de nouveaux modèles aux loyers prénégociés ». Il ne s’agit ici pas d’un achat mais d’une location LLD (location longue durée). Volvo ne demande toutefois aucun apport et offre l’entretien et la garantie sur la période des 3 ans (donc 1 an de plus que la période légale). Ainsi, un XC40 T2 Business Geartronic 8 est disponible à la location à partir de 485 €/mois (36 loyers) pour un kilométrage de 30 000 km, soit un maximum de 10 000 km par an.

De son côté, Ford ne propose qu’une offre de crédit avec comme argument marketing « 6 mois de tranquillité » (les 3 premières mensualités sont offertes auxquelles s’ajoutent 3 autres mensualités différées). Il s’agit bien ici d’un crédit, sur 12 à 36 mois, avec un TAEG (taux annuel effectif global) fixe de 3,9 % avec un apport initial de 2 000 €. Ainsi, pour 10 000 € empruntés sur 36 mois, le coût final sera de 653,06 € (3 mensualités offertes suivies de 33 échéances de 322,82 €, soit 10 653,06 €).

Il convient donc de prendre son temps pour choisir le modèle de voiture souhaité et de bien détailler les conditions de paiement. En cas de doute, il est toujours possible de prendre contact par téléphone ou visioconférence avec un vendeur avant de finaliser la commande.

Pour l’occasion aussi

La vente de voiture en ligne est également bien connue de certains spécialistes de l’occasion. C’est le cas d’Aramis Auto qui propose ce service pour 228 €, soit 50 € de plus que la livraison dans une agence. De son côté, Elite-auto.fr facture 177 € la livraison à domicile.

(1) Source CCFA, Comité des constructeurs français d’automobiles.
(2) L’application Ford Pass permet, après avoir connecté son smartphone à un véhicule Ford, de déverrouiller/verrouiller le véhicule à distance pour un essai, une livraison, une restitution ou pour l’entretien.
(3) Le concept « Volvo vient à vous » est initialement disponible dans les pays suivants : Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Espagne, Pays-Bas et Belgique.

Yves Martin

30 avril 2020

Covid-19 – Alerte sur les sprays aux huiles essentielles

Les sprays et diffuseurs aux huiles essentielles sont de plus en plus utilisés depuis le début de l’épidémie, des pharmacies en font même la promotion. À tort. Inefficaces contre le coronavirus, ils présentent en revanche de vrais risques.

Covid-19 Alerte sur les sprays aux huiles essentielles

À la suite des cas d’intoxication qui remontent dans les centres antipoison, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) lance l’alerte sur les sprays et diffuseurs d’huiles essentielles. Les effets indésirables se produisent même en conditions normales d’utilisation, qu’il s’agisse d’irritations des yeux, de la gorge, du nez, de symptômes de toux et de difficultés respiratoires.

Sans compter que ces produits « émettent des composés organiques volatils qui constituent une source de pollution de l’air intérieur », ajoute l’Agence de sécurité sanitaire.

Ce n’est pas une surprise pour Que Choisir, loin de là. Nos différents tests d’émissions de polluants effectués sur les sprays assainissants ou purifiants aux huiles essentielles réalisés en 2014 nous ont en effet conduit à les déconseiller vivement.

Nos résultats prouvent qu’ils contribuent fortement à la pollution de l’air intérieur en émettant des terpènes irritants à des concentrations élevées, notamment du linalool et du limonène, qui ont de plus la fâcheuse particularité de réagir avec l’ozone présent dans l’air pour former du formaldéhyde, cancérogène par inhalation. Leur origine naturelle, tant vantée par les fabricants d’huiles essentielles, ne modère en rien leurs effets sur la santé.

Les utiliser en ces temps d’épidémie est d’autant plus absurde qu’ils n’ont aucune utilité contre le coronavirus. Face à l’augmentation des intoxications, l’Anses a rappelé début avril que les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte. S’administrer des huiles essentielles par voie orale pour « renforcer les défenses naturelles » et « lutter contre le coronavirus », pulvériser des huiles essentielles pour « assainir un espace clos », sont autant de pratiques inutiles et à risques.

Élisabeth Chesnai

30 avril 2020

Déconfinement : en avant, masques !

À deux semaines du début du déconfinement, le gouvernement promet des masques « grand public ». Disponibilité, tarifs, lieux d’achat, types de masques disponibles… Décryptage.

La question ne fait plus débat. Le 11 mai, quand le déconfinement commencera, il vaudra mieux, pour éviter un rebond trop fort de l’épidémie de Covid-19, porter un masque. Surtout dans les transports en commun ou dans les grandes surfaces, où la distanciation sociale est difficile à respecter. Encore faudra-t-il pouvoir s’en procurer. Lors d’un point presse lundi, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, s’est montrée rassurante. Dans les semaines à venir, des millions de masques « grand public » seront disponibles à l’achat, dans les pharmacies et bureaux de tabac dans un premier temps. Les intentions de la grande distribution sont attendues.

Les masques « grand public » sont différents des masques chirurgicaux et FFP2, réservés aux personnels soignants. Faits de tissu, lavables donc réutilisables, ils sont élaborés et testés selon les standards de filtration et de respirabilité établis par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Il y en aura de deux sortes :

Déconfinement En avant, masques !
  • Les masques affichant une capacité de filtration de 90 % sont destinés à celles et ceux qui, comme les personnels d’accueil par exemple, sont au contact du public toute la journée. Sans doute sont-ils aussi les plus adaptés aux usagers des transports en commun.
  • Les masques 70 % concernent plutôt les situations de travail sans contact extérieur, en dehors des collègues habituels.

Le prix

Un logo identifiera les masques conformes aux exigences officielles, et précisera le nombre de lavages possibles. Chaque masque sera livré avec une notice d’utilisation et des instructions de nettoyage qu’il faudra suivre à la lettre, sans quoi le masque a toutes les chances de n’être d’aucune utilité.

La secrétaire d’État n’a pas caché que le prix était une inconnue de taille. « Il y aura des écarts sensibles, d’abord en raison du nombre de lavages possibles : un masque lavable 20 fois sera plus coûteux qu’un masque lavable 5 fois. La matière première, le temps de confection, le conditionnement et la logistique auront un impact aussi sur le prix. » L’éventuelle gratuité, pour les jeunes notamment, sera précisée par le plan gouvernemental de sortie de confinement.

La distribution

Assurer l’équipement de chaque personne est également un enjeu majeur. Il n’y aura pas de distribution prioritaire dans les régions les plus touchées par l’épidémie. Faut-il limiter l’achat à quelques masques par personne, pour éviter le phénomène de surstockage tel qu’il s’est produit avec le riz et les pâtes en début de confinement ? Difficile à mettre en œuvre… Le gouvernement compte sur la mobilisation des collectivités locales, dont plusieurs ont annoncé fournir des masques à leurs administrés, pour désamorcer toute ruée sur les masques : « L’équipement ne reposera pas sur les seules personnes, mais aussi sur d’autres acteurs », a précisé Agnès Pannier-Runacher. Les employeurs auront aussi un rôle à jouer, puisqu’il entre dans leurs obligations d’assurer la protection des travailleurs dans leur mission, en fonction des besoins.

Anne-Sophie Stamane

30 avril 2020

Covid-19 Les enfants sont-ils si contagieux ?

Moins souvent, moins durement et moins longtemps touchés que les adultes par le Covid-19, les enfants seraient également moins impliqués dans la chaîne de transmission du virus. Décryptage et explications à quelques semaines de la réouverture annoncée des écoles.

À quel point les enfants sont-ils touchés par le Covid-19 et à quel point le transmettent-ils ? Ces deux questions sont indissociables et centrales dans la perspective du 11 mai et de la réouverture, progressive et partielle, des établissements scolaires.

Moins fréquent

Covid-19 Les enfants sont-ils si contagieux ?

En cette fin avril, deux décès sont à déplorer chez des enfants atteints du Covid-19. Cela témoigne du caractère rarissime de l’événement. Il est désormais assez bien établi que cette épidémie d’un nouveau genre épargne les plus jeunes. Les enfants sont moins fréquemment atteints que les adultes. En France, ils ne représentent que 1 % environ des malades alors qu’ils comptent pour plus de 20 % de la population. À l’étranger, le constat est similaire. En Islande, où des tests diagnostiques ont été menés en population générale, aucun cas n’a été détecté chez les moins de 10 ans contre 0,8 % des personnes plus âgées. Dans les groupes à risque (retour de zone à risque, contact avec personne malade, etc.), l’incidence était moitié moindre chez les moins de 10 ans (6,7 %) par rapport aux adolescents et adultes (13,7 %).

Moins méchant

Moins fréquent donc, le Covid-19 est également moins grave chez les enfants atteints. Les symptômes sont généralement plus légers que chez les adultes. Une étude menée en Chine sur plus de 2 000 patients pédiatriques montre que 90 % des cas sont bénins : des formes légères (infection respiratoire haute, fièvre), modérées (toux, pneumonie mais pas de difficultés à respirer) voire asymptomatiques. Le bulletin du 24 avril 2020 de Santé publique France (pour la semaine précédente) montre que, chez les personnes hospitalisées, 0,4 % ont moins de 15 ans et c’est encore moins en réanimation. Moins lourdement atteints, les enfants sont aussi moins longtemps malades : ils se « débarrassent » plus vite de SARS-Cov-2 (le virus qui entraîne le Covid-19) que leurs parents ou grands-parents. Ils sont donc moins longtemps contagieux.

Moins bruyant

Depuis le début de l’épidémie, il apparaît qu’une proportion importante des enfants touchés présente des symptômes très ténus (ils sont dits paucisymptomatiques) ou ne présentent pas de symptômes du tout (asymptomatiques ou porteurs sains). Pour l’heure, cette proportion est mal établie, mais on peut avancer une estimation de l’ordre 30 à 50 %, voire plus.

Lors de tests diagnostiques systématiques dans des familles atteintes, 28 % des enfants positifs étaient asymptomatiques : les tests montraient bien qu’ils étaient malades mais ils n’en présentaient aucun signe notable (fièvre, toux, perte de goût ou d’odorat…). Dans une étude menée en Islande, c’était 50 % des malades (adultes et enfants) qui ne présentaient pas de symptômes. Enfin, le petit village italien de Vo’Euganeo offre un éclairage similaire. Ses quelque 3 000 habitants ont été rapidement isolés après la survenue du premier décès du Covid-19. Des tests menés à grande échelle ont montré qu’environ la moitié des malades n’avaient pas présenté de signes de la maladie.

Forme sournoise ou forme anodine ?

L’importante proportion de malades asymptomatiques est une donnée cruciale dans le débat sur la contagiosité des enfants. En effet, on peut en interpréter les conséquences de deux façons. La première, c’est considérer que ces enfants malades mais sans symptômes participent activement et silencieusement à la propagation de l’épidémie. Puisqu’on ne les voit pas malades, on ne les sait pas malades, ils restent à l’école et de ce fait, ils contamineraient sans le savoir un grand nombre de personnes. Une seconde façon de voir les choses est en train d’émerger : elle considère que l’absence de symptômes s’accompagne plutôt d’une faible contagiosité. Il existe en effet des arguments pour penser que les personnes les plus gravement malades sont les plus contagieuses. C’est le cas par exemple des grippes. Ces patients toussent plus (et donc diffusent plus le virus), leurs excrétions sont plus chargées en virus et ce, sur une plus longue période.

Une contagiosité sans doute moindre

Si rien n’est définitivement établi à propos de la contagiosité des enfants, la tonalité a franchement changé. Au début de l’épidémie, un rôle majeur leur était attribué dans la propagation de l’épidémie. Leur réputation de réservoirs à microbes se fondait alors sur ce que l’on observe en cas d’autres infections, de la grippe en particulier. Mais le Covid-19 n’est pas une grippe. De plus en plus d’experts considèrent désormais que la participation des enfants dans la chaîne de transmission du virus est moindre que celle envisagée initialement et moindre que celle des adultes.

Un cas frappant est donné par cet enfant de 9 ans, contaminé dans un cluster (foyer de contamination) de Haute-Savoie. Les chercheurs ont remonté la piste de tous ses contacts : aucune, parmi les 172 personnes qu’il a croisées, dans non moins de trois écoles différentes et une de ski, n’a déclaré de Covid-19. Sa fratrie a également été épargnée. En revanche, cet enfant comme sa fratrie ont été infectés par plusieurs autres virus, dont celui de la grippe.

Ce cas n’est pas suffisant pour conclure mais rejoint un faisceau d’arguments en faveur d’une moindre contagiosité des enfants. L’Académie de médecine note qu’« en Chine, la plupart des cas pédiatriques ont succédé à une contamination par l’entourage adulte ». La transmission se ferait donc plus volontiers des parents vers les enfants que la réciproque. D’ailleurs aucun cas-index (point de départ d’une chaîne de transmission) n’est un enfant, souligne le Dr Claudina Michal-Teitelbaum, médecin en PMI et chercheuse indépendante. En dépit de leur notoriété de bouillons de culture, aucune crèche ou aucune école n’a été le lieu d’une épidémie en France, ni aucun collège ou aucune université.

Seule exception : dans l’Oise, un des tout premiers clusters a toutefois touché un lycée début 2020. Une étude parue récemment a analysé ce qu’il s’y est passé et a établi, sur la base de tests sérologiques, un taux d’infection de 25,9 %. Ce taux est « relativement bas », jugent les auteurs qui soulignent qu’à cette époque aucune mesure n’avait été mise en place et que le virus circulait donc allègrement. Il est intéressant de noter que ce taux s’élevait à 41 % au sein du lycée (élèves, enseignants et autres personnels) mais à 11 % seulement chez les proches des lycéens (parents, frères et sœurs). Il ressort de ces chiffres que les lycéens ont assez peu rapporté le virus à la maison. Et ce, alors que les adolescents sont les plus touchés dans la population pédiatrique (voir encadré).

Ces données permettent donc de revoir franchement à la baisse le rôle des enfants dans la chaîne de transmission du Covid-19. Elles ne les exemptent pas pour autant. Dans sa note du 24 avril sur la réouverture des écoles, le conseil scientifique Covid-19 rappelle que les règles de distanciation sociale et les mesures barrières, le lavage des mains en particulier, devront être respectées et… enseignées !

Pourquoi les enfants sont-ils moins malades ?

Que les enfants réagissent différemment des adultes à un virus n’est pas inédit. La varicelle par exemple, extrêmement contagieuse, est relativement bégnine chez les petits alors que les adultes touchés peuvent être gravement atteints. Pour expliquer la relative résistance des enfants à SARS-Cov-2 (le virus qui entraîne le Covid-19), différentes pistes d’explications sont avancées. Certains de leurs récepteurs (dits ACE2), qui servent de porte d’entrée au virus, seraient moins matures, ce qui ferait barrière contre les virus. Cela reste très hypothétique. Plus probables sont les pistes immunitaires. Le système de défense contre les agents pathogènes des enfants étant encore en formation, il réagit sans doute différemment. Il se peut qu’il ne provoque pas l’orage inflammatoire responsable des complications sévères voire mortelles chez les adultes. Moins spécialisé que celui des adultes, leur système immunitaire serait aussi plus polyvalent, donc capable d’affronter un virus inconnu. Enfin, les petits sont plus fréquemment exposés et touchés par des virus respiratoires comme ceux du rhume. Ceci pourrait leur conférer une forme de protection contre SARS-Cov-2, qui leur est apparenté.

Des ados bien plus touchés que les moins de 10 ans

Au sein de la population des moins de 18 ans, des nuances sont à faire entre les enfants. La moindre gravité des symptômes est d’autant plus marquée qu’ils sont petits. Les chiffres du Centre américain des maladies (CDC) montrent une inégale répartition : près du tiers des cas pédiatriques recensés surviennent chez les 15-17 ans (32 %), suivis par les 10-14 ans (27 %). Ces taux sont quasi divisés par deux chez les plus jeunes : 15 % chez les 5-9 ans et 11 % chez les 1-4 ans. Chez les bébés (moins de 1 an), la situation est particulière. Ils représentent 11 % des cas. C’est une population fragile en raison de leur très jeune âge comme le sont, à l’autre bout du spectre, les personnes âgées.

Perrine Vennetier

30 avril 2020

Pensions de réversion L’administration s’adapte à la crise sanitaire

C’est un des effets inattendus de la crise actuelle : les demandes de pensions de réversion sont en chute libre. Pour ne pas fragiliser davantage les bénéficiaires potentiels, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a décidé de réagir.

Toutes les personnes mariées qui perdent leur conjoint ou leur ex-conjoint peuvent, sous certaines conditions, variables selon les régimes de retraite, percevoir une pension de réversion. Pour les uns (Cnav, MSA et SSI ou ex-RSI), il ne faut pas disposer de ressources trop importantes, pour les autres, il faut avoir été marié un certain nombre d’années (CNRACL…) ou être veuf sans être remarié (Agirc-Arrco…). À quelques exceptions près (régime des fonctionnaires de l’État notamment), il faut généralement atteindre 55, 60 ou même 65 ans pour y prétendre.

Pensions de réversion L’administration s’adapte à la crise sanitaire

Des demandes en baisse très sensible malgré une mortalité élevée

Aucune pension de réversion n’est attribuée automatiquement : il est impératif d’en faire la demande et de joindre, très souvent, de multiples justificatifs (photocopie du livret de famille, d’une pièce d’identité, des deux derniers avis d’imposition…), dont la liste varie selon les régimes de retraite auxquels a été affiliée, tout au long de sa carrière professionnelle, la personne décédée.

Jusqu’à présent, cette démarche ne peut être réalisée que par courrier ou sur rendez-vous dans un point d’accueil, mais non en ligne comme c’est le cas pour la demande de pension de retraite dite de droit direct. Problème : depuis le début de la crise du coronavirus et du confinement, les demandes sont en chute libre. Par exemple, au régime général, de loin le plus important régime de retraite puisqu’il comptait fin 2018 pas moins de 14,3 millions de retraités, les 3 500 à 4 000 sollicitations hebdomadaires de réversion se sont contractées de 40 % certaines semaines !

Une évolution informatique bienvenue…

« Ces chiffres traduisent l’absence de service en ligne. Aussi, pour aider les bénéficiaires potentiels, notamment ceux qui sont en difficulté face au numérique, nous avons mis en place un nouveau service qui va simplifier cette démarche », explique Renaud Villard, directeur de la Cnav. De quoi s’agit-il exactement ? De la possibilité, depuis ce mercredi, de remplir en ligne le formulaire de demande de réversion puis de le transmettre de façon sécurisée via son espace personnel (et non celui de son conjoint ou ex-conjoint), à créer sur lassuranceretraite.fr si cela n’est pas déjà fait. Les justificatifs requis peuvent être pris en photo et transmis également par ce biais. Pour les personnes peu aguerries à cet exercice ou qui ne possèdent aucun équipement informatique, la Cnav a prévu la possibilité de contacter un conseiller retraite, par téléphone, après prise de rendez-vous au 3960. Une démarche déclinée également pour la demande d’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées).

… malgré une absence persistante de transmission entre les régimes

Pour rappel, lorsque la demande est complète, la pension de réversion du régime général est versée dans un délai de 4 mois maximum. Elle est également versée indépendamment des droits potentiels à faire valoir auprès des autres régimes de retraite, et notamment des régimes complémentaires tels l’Agirc-Arrco (pour les salariés du secteur privé), l’Ircantec (pour les agents publics contractuels) ou encore la SSI complémentaire (pour les commerçants, artisans ou dirigeants non salariés). Enfin, sachant que la demande de réversion n’est pas transmise d’un régime à l’autre, mais uniquement signalée, et sachant qu’il est possible de ne pas répondre aux conditions exigées par un régime, mais de les remplir parfaitement dans un autre, il est important de rappeler que cette démarche doit être déclinée auprès de tous les régimes auxquels la personne décédée a été affiliée. Et que le plus tôt est évidemment le mieux.

Roselyne Poznanski

30 avril 2020

Total Direct Énergie   Des délais de remboursement illégaux

Depuis 1 an que Total a acquis Direct Énergie, donnant lieu à Total Direct Énergie, des clients se plaignent de prélèvements indus. Certains attendent encore le remboursement du trop-perçu.

 

Total Direct Énergie a bien du mal avec ses anciens clients Total Spring. Certains d’entre eux, qui l’ont quitté pour changer de fournisseur, ont eu la détestable surprise de constater que les prélèvements continuaient. Évidemment ils ont contacté son service clients, qui leur répond invariablement que « l’arrêt des prélèvements prend du temps » !

Face à ces pratiques inadmissibles, l’UFC-Que Choisir a adressé une mise en demeure à Total Direct Énergie, qui a plaidé un « dysfonctionnement de [son] système informatique dans le cadre de la migration des anciens clients Total Spring dans l’univers Total Direct Énergie », annonçant le remboursement intégral de tous les clients lésés dans les plus brefs délais.

On pensait l’affaire réglée, mais la situation de Gilles Barallini prouve qu’il n’en est rien. Ses contrats de gaz et d’électricité ont été résiliés le 17 décembre dernier chez Total Direct Énergie au profit d’Ekwateur. Après de multiples relances, il a fini par recevoir sa facture de clôture le… 13 mars. Elle faisait apparaître un solde positif en sa faveur, qui aurait dû lui être remboursé dans les 15 jours.

Or nous sommes fin avril et il attend toujours. Ce n’est pas faute d’avoir insisté. « J’ai multiplié les appels et les mails, confirme-t-il, à chaque fois je tombe sur un interlocuteur différent, on me mène en bateau. À supposer que Total Direct Énergie fasse de même avec tous les clients qui l’ont quitté, ça lui ferait une belle trésorerie. »

QUE DIT LA LOI ?

La facture de clôture, dite aussi de résiliation, doit intervenir dans les 4 semaines qui suivent la résiliation du contrat, donc le passage chez le nouveau fournisseur d’énergie.

En cas de trop-perçu, l’ancien fournisseur doit rembourser dans les 15 jours qui suivent l’émission de la facture de clôture (articles L. 224-14 et L. 224-15 du code de la consommation).

Élisabeth Chesnais

28 avril 2020

Électroménager et high-tech   Des prix en surchauffe

Le confinement avance, mais nos constats ne bougent pas : des tondeuses pour cheveux aux fours à micro-ondes et des PC portables aux aspirateurs balais, les prix grimpent. Nous avons étudié l’évolution, depuis la mise en place des mesures de confinement, des prix pratiqués par 22 e-commerçants sur des centaines de produits. Résultat : les hausses vont de 4 % à 23 %. Parallèlement, l’offre s’est drastiquement réduite.

 

Les fruits et légumes vendus en vrac ne sont pas les seuls à voir leur prix grimper en ces temps de confinement. D’autres produits, de l’électroménager à la high-tech, suivent la même pente. Après les tondeuses à cheveux et les imprimantes (lire encadré), l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir a étudié l’évolution des prix de 5 autres familles d’appareils : les PC portables, les aspirateurs balais, les lave-linge, les fours à micro-ondes et les téléviseurs. Les hausses sont inégales, elles vont de 4 % à… 23 %. Parallèlement, l’offre de produits s’est beaucoup réduite. La crise sanitaire complique en effet toute la chaîne logistique d’approvisionnement, de la fabrication au transport. Sans doute un bout d’explication quant à la hausse des prix.

PC PORTABLES : DEUX FOIS MOINS DE MODÈLES DISPONIBLES

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Évolution moyenne des prix de 8 673 PC portables vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Au cours du premier trimestre 2020, la demande mondiale en PC portables a grimpé en flèche, portée par le télétravail et l’enseignement à distance imposés par les mesures de confinement. Mais d’après l’analyste spécialisé Canalys, Lenovo, HP, Dell et les autres ont connu des problèmes d’approvisionnement en processeurs Intel et leurs usines en Chine n’ont pas pu rouvrir normalement après les fêtes du nouvel an. Résultat, une baisse de 8 % des expéditions par rapport à 2019. La conséquence sur l’offre proposée en France chez les webmarchands étudiés par notre observatoire est immédiate : elle s’est réduite de moitié (-47 % précisément) depuis début février. Les prix, eux, ont commencé à monter dès le début du confinement pour atteindre, en moyenne, 8 % d’augmentation.

 

TÉLÉVISEURS : UNE HAUSSE CONTENUE

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Évolution moyenne des prix de 365 téléviseurs vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Avec une hausse de 4 % seulement, les téléviseurs enregistrent la plus faible augmentation moyenne de prix. On trouve quand même des pépites, chez Cdiscount par exemple, qui ose une augmentation de 37,3 % pour le LG 49UM7000 (vendu 349,99 € le 17 février et 479,99 € le 20 avril). Autre exemple, le téléviseur Samsung UE55RU7475 qui, sur Fnac.com, a vu son prix grimper de 13,6 % (660 € le 3 février, 749,49 € le 20 avril). Les téléviseurs ne sont pas les premiers impactés par les mesures de confinement, moins en tout cas que lors des grandes compétitions sportives, comme les Jeux olympiques ou les tournois majeurs de foot, qui font traditionnellement décoller les ventes. Les consommateurs qui envisageaient de changer de TV ont peut-être été refroidis par les reports en série de ces compétitions : cette année, Roland Garros (du 20 septembre au 4 octobre) suivra le tour de France (du 29 août au 20 septembre) ; quant aux JO prévus initialement cet été, ils sont reportés à l’été 2021 (s’ils ont lieu…), tout comme l’Euro de football. Nous avons aussi constaté une nette diminution de l’offre chez les webmarchands (-36 %).

 

ASPIRATEURS BALAIS : JUSQU’À +56,9 % !

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Évolution moyenne des prix de 365 aspirateurs balais vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Le ménage, ça occupe ! Mais il vous en coûtera plus cher pour vous offrir un aspirateur balai, +12 % en moyenne depuis le début du confinement. Très en vogue en ce moment, ces aspirateurs maniables (à l’autonomie toutefois limitée) affichent des écarts de prix importants selon les gammes. Et les plus chers sont ceux dont les hausses de prix sont les plus visibles. Jugez plutôt. Le Candy 22V, vendu 82,49 € sur Fnac.com le 17 février était proposé 99,99 € un mois plus tard (soit une augmentation de 21,2 %) ; aux mêmes dates, chez un vendeur hébergé sur le site Internet de Conforama cette fois, le Dyson Cyclone V10 – une superstar du rayon – a vu son prix grimper de 532 € à 834,94 € (+56,9 %) ! Côté offre, on note une baisse de 20 % du nombre de produits proposés.

 

LAVE-LINGE : PAS UNE PRIORITÉ

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Évolution moyenne des prix de 295 lave-linge vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Hors contexte d’un déménagement (actuellement quasi interdit) ou d’une panne, changer son lave-linge n’est clairement pas une priorité en période de confinement. Comme les téléviseurs, les lave-linge subissent quand même une hausse de prix, palpable, mais contenue (+5 %). Nous avons vu sur Cdiscount un modèle, le Whirlpool AWOD2928.1 passer de 299,99 € le 3 mars à 305 € le 20 avril (+1,67 %), mais aussi, chez But, le Candy CSWS485D5-S passer, entre le 10 février et le 20 avril, de 399,99 € à 449,99 €. Soit une augmentation de 12,5 %. Avec 49 % de modèles disponibles en moins, les lave-linge décrochent aussi la palme de l’offre la plus réduite au cours de la période.

 

FOURS À MICRO-ONDES : 8 % PLUS CHERS

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Évolution moyenne des prix de 221 fours à micro-ondes vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Confinement oblige, les Français prennent leurs repas à la maison et s’équiper d’un four à micro-ondes pour faire réchauffer des plats préparés leur coûte aujourd’hui 8 % plus cher. C’est, là encore, une moyenne. Chez Ubaldi, nous avons ainsi vu le Miele M6012SCIN passer de 449 € le 3 février à 569 € le 20 avril (+26,7 %) et chez Boulanger, le Samsung MG22M8074AT passer de 299 € le 2 mars à 349 € le 20 avril, soit une hausse de 16,7 %. Avec 36 % de produits proposés en moins, le choix est plus restreint.

TONDEUSES ET IMPRIMANTES : ÇA CONTINUE !

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Évolution moyenne des prix de 522 imprimantes et 222 tondeuses vendues chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Nous avions déjà constaté une hausse moyenne des prix de 13 % pour les imprimantes et de 21 % pour les tondeuses à barbe et à cheveux. Un mois et deux semaines plus tard respectivement, la tendance se poursuit et s’accentue même légèrement puisque les taux moyens s’établissent désormais à +17 % et +23 %. Parmi les exemples les plus frappants, le prix de l’imprimante Epson WF-2750DWF, passé de 129,90 € le 17 février à 169,90 € le 20 avril sur la marketplace d’Amazon. Une hausse de 30,8 % ! Citons encore le cas de la tondeuse multifonction Babyliss E876E, dont le prix a grimpé de plus de 28 % en passant de 66,51 € à 85,55 € entre le 2 mars et le 20 avril sur la marketplace de La Redoute.

Camille Gruhier

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

28 avril 2020

Recommandations nutritionnelles : un impact sur le budget des ménages

Limiter la viande, manger des légumineuses, privilégier le bio… une étude confirme qu’adopter un régime plus en concordance avec les nouvelles recommandations nutritionnelles françaises est bénéfique pour la santé et l’environnement. Sauf que les Français en sont loin. Il faut dire qu’en plus de nécessiter du temps en cuisine, l’étude révèle que le régime préconisé par les autorités de santé implique un surcoût non négligeable.

 

35 000 morts prématurées évitées chaque année, un impact environnemental diminué de moitié, mais aussi une dépense supplémentaire de 91 centimes par jour et par personne. Voilà ce que seraient les conséquences de l’adoption, par l’ensemble de la population française, d’un régime plus proche des nouvelles recommandations nutritionnelles des autorités de santé, révélées début 2019 (voir encadré).

C’est en tout cas la conclusion (1) d’une équipe de chercheurs (dont plusieurs avaient participé à l’élaboration de ces nouvelles recommandations) qui ont étudié le régime alimentaire de près de 30 000 français. Pour y arriver, les scientifiques ont comparé l’alimentation des 20 % d’entre eux qui s’approchaient le plus du régime préconisé, et celui des 20 % les plus éloignés, puis ont estimé le coût et les impacts sanitaires et environnementaux de chacun de ces régimes. Résultats du régime alimentaire du groupe des « bons élèves » : beaucoup moins de risques de maladies cardiovasculaires, mais aussi d’émissions de gaz à effet de serre, d’épuisement des ressources et d’occupation des sols.

Cela n’a certes rien de très surprenant, puisque c’est dans ce but qu’ont été élaborées ces recommandations. En effet, pour la première fois, en France, et comme dans plusieurs autres pays déjà, les recommandations nutritionnelles visent à protéger, non plus seulement la santé publique, mais aussi l’environnement. « C’est important de valider et surtout de chiffrer l’impact », justifie cependant Emmanuelle Kesse-Guyot, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et première auteure de l’étude.

SURCOÛT DE 110 € PAR MOIS POUR UNE FAMILLE DE 4

Ses travaux apportent de plus d’autres enseignements intéressants. D’abord, ils révèlent que les 20 % de personnes dont le régime s’approche le plus des recommandations des autorités de santé dépensent chaque jour, pour leur alimentation, 91 centimes d’euros de plus que les 20 % qui en sont les plus éloignés. Soit une différence de 110 € par mois pour une famille de 4… « Nous n’avons pas pu le démontrer, mais je pense que c’est parce que les personnes qui suivent les nouvelles recommandations mangent plus de bio », explique Emmanuelle Kesse-Guyot, qui tient à préciser que « les recommandations stipulent qu’il est bon de privilégier le bio quand on le peut ».

Est-ce pour cela que les recommandations nutritionnelles sont si peu suivies ? L’étude montre en tout cas que même les « bons élèves » sont encore loin du compte, avec en moyenne un score d’adhérence aux recommandations nutritionnelles de 3,8 points sur 14,25 pour les 20 % de femmes qui se nourrissent le mieux, et de 2,3 pour les 20 % d’hommes au régime le plus équilibré. « Ce n’est pas simple de faire bouger les habitudes alimentaires », reconnaît Emmanuelle Kesse-Guyot. Cette dernière prévient d’ailleurs : « Ce sera un travail de longue haleine… »

RAPPEL DES NOUVELLES RECOMMANDATIONS NUTRITIONNELLES

Augmenter

  • Les fruits et les légumes
  • L’activité physique
  • Le fait maison
  • Les légumes secs : lentilles, haricots, pois chiches, etc.
  • Les fruits à coque

 

Aller vers

  • Les aliments bio
  • Les aliments de saison et les aliments produits localement
  • Une consommation de poissons gras et maigres en alternance
  • Le pain complet ou aux céréales, les pâtes et le riz complets, la semoule complète
  • L’huile de colza, de noix et d’olive
  • Une consommation de produits laitiers suffisante mais limitée

 

Réduire

  • La viande (porc, bœuf, veau, mouton, agneau, abats)
  • Les produits sucrés et les boissons sucrées
  • La charcuterie
  • L’alcool
  • Le temps passé assis
  • Les produits salés
  • Les produits avec un Nutri-Score D et E

 

Source : Santé publique France

(1) https://www.nature.com/articles/s41893-020-0495-8?proof=trueMay%25252F (payant, en anglais)

Elsa Abdoun

27 avril 2020

Attestation de déplacement   Vos droits et obligations en cas de contrôle

Pendant la période de confinement, quel que soit l’objet de votre déplacement, vous êtes susceptible d’être contrôlé par les forces de l’ordre. En cas de non-respect des règles en vigueur, une amende forfaitaire vous est infligée. Les témoignages de personnes victimes de verbalisations jugées abusives abondent, ceci dû notamment à l’imprécision de certaines mesures en place. On vous aide à faire le point.

 

Indispensables pour certains, salutaires pour d’autres, les déplacements de personnes sont encadrés depuis le début du confinement. Une liste de motifs valables a été établie par le gouvernement (article 3 du décret n° 2020-293 du 23 mars 2020), et chaque citoyen quittant son domicile doit fournir une attestation dérogatoire de sortie en cas de vérification par un agent. Depuis le 17 mars, 15,5 millions de contrôles ont été effectués et 915 000 procès-verbaux pour infraction aux mesures du confinement ont été dressés, précise le ministère de l’Intérieur (chiffres au 23 avril).

Sortir faire du sport durant plus d’une heure, à plus d’un kilomètre de chez soi, réunion à plusieurs personnes dans la rue, non-présentation de l’attestation… Divers comportements interdits sont clairement identifiés. D’autres, moins encadrés, font l’objet d’une interprétation à la discrétion des citoyens, mais aussi des agents. Par exemple, il est possible d’avoir une seule attestation pour un adulte et ses enfants ou encore d’indiquer plusieurs motifs sur ce document, mais encore faut-il que vous le sachiez… ainsi que le policier ou gendarme qui vous contrôle. En revanche, vous n’avez pas le droit de faire vos courses à plusieurs, de changer de lieu de confinement (sauf si vous rejoignez votre domicile et que vous êtes en mesure de le prouver), ou encore de partir en vacances, même dans votre résidence secondaire.

En effet, la réglementation ne précise pas certains aspects. Il vous est interdit de déroger aux conditions inscrites sur votre attestation, mais des questions restent en suspens. Combien de personnes peuvent sortir en même temps ? Une seule, sauf un parent accompagné de ses enfants. Dois-je faire mes courses seul ? Oui. Puis-je procéder au contrôle technique de mon véhicule ? Oui, à condition que vous en ayez l’obligation. Autant d’interrogations non résolues dans les textes en vigueur. Pour vous aider à connaître vos droits, le site du gouvernement dispose d’un questions-réponses, et le site de la police nationale a mis en place un tchat pour répondre à vos questions sous forme de conversation écrite.

CONTRÔLES POLICIERS : JUSQU’OÙ PEUVENT-ILS ALLER ?

Dans ce contexte, il revient aux forces de l’ordre de faire preuve de discernement lors de l’interprétation des textes en vigueur. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils peuvent tout se permettre. Le dispositif déployé par le gouvernement autorise de nombreux fonctionnaires à vous contrôler : gardes champêtres, agents municipaux, policiers, gendarmes… Ayant reçu comme consigne d’être fermes, ils interprètent parfois les règles de façon abusive, comme en témoignent de nombreux particuliers sur la Toile, sanctionnés à tort : achats qui ne seraient pas jugés de première nécessité, attestation de déplacement écrite à la main… Ces motifs d’infraction ne sont pas valables. Notamment, ces agents ne peuvent pas juger du caractère de première nécessité de vos courses, aucun texte ne définissant cet aspect. Ils n’ont pas non plus le droit de fouiller votre sac, de demander le motif médical de votre rendez-vous ni de vous verbaliser si vous faites vos courses depuis plus d’une heure ou à plus d’un kilomètre de votre domicile. Ces deux restrictions ne s’appliquent qu’aux loisirs, y compris la sortie de vos animaux.

OÙ PEUT-ON SE FAIRE CONTRÔLER ?

Dès lors que vous vous déplacez, vous êtes susceptible de vous faire inspecter. Les contrôles peuvent se dérouler dans tout ce qui définit l’espace public, soit les voies publiques, les lieux ouverts à tous ou affectés à un service public. Sont ainsi concernés non seulement la rue et la route, mais aussi les commerces, restaurants, parkings de supermarché, établissements bancaires, gares, aérodromes, transports ou encore parcs et plages publics. Même les espaces dont l’entrée est payante font partie des lieux d’examen possibles. A contrario, tous les endroits privés (immeubles, maison, entreprise, locaux associatifs, chambre d’hôtel…) sont exclus des zones potentielles.

AMENDE : QUELS MONTANTS ?

En cas de sanction lors d’un contrôle, la note peut monter rapidement. Une verbalisation pour non-respect des mesures de confinement vous coûtera une amende forfaitaire (donc à montant fixe) de 135 € (décret n° 2020-264 du 17 mars 2020). Si, à la fin du délai de contestation, allongé à 90 jours dans le cadre de la crise du coronavirus, vous ne vous êtes pas acquitté de ce montant, la contravention est majorée à 375 €.

Une nouvelle infraction constatée moins de 15 jours après la première sanction fait grimper le montant de l’amende à 200 € (majorée à 450 €). Si vous recevez plus de 3 condamnations dans un délai de 30 jours, vous risquez jusqu’à 6 mois de prison et 3 750 € d’amende, peine éventuellement complétée par des travaux d’intérêt général ou une suspension de votre permis de conduire (si vous étiez au volant au moment de l’infraction). Vous encourez même jusqu’à 1 an de prison et 15 000 € d’amende si vous enfreignez sciemment les règles et mettez ainsi la vie d’autrui en danger. Enfin, si vous vous rebellez lors d’un contrôle par un agent (résistance violente), une sanction de 2 ans de prison et 30 000 € d’amende est prévue.

COMMENT CONTESTER SA CONTRAVENTION ?

Dans le cas où vous jugez le procès-verbal dont vous faites l’objet abusif, vous pouvez le contester, comme cela est possible pour n’importe quelle contravention. Attention, il vous appartient d’établir la preuve de la légalité du déplacement. Il peut s’agir de documents ou de témoignages : attestation de l’employeur, tickets de caisse, attestation de la personne visitée, copie de l’attestation présentée lors du contrôle…

Le PV est contestable dans un délai de 90 jours, sur le site de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai) ou par voie postale. Prenez garde, si le juge estime que votre demande est infondée, votre amende sera maintenue, et majorée. Enfin, dès lors que vous vous acquittez du montant, vous ne pouvez plus vous opposer.

Marie Bourdellès

Murielle Bailly-Gasnie

27 avril 2020