UFC-Que Choisir Béziers

Commerce, Dossier spécial Coronavirus, Méthode de vente - Abus

Produits de première nécessité   Pénuries persistantes et quelques flambées de prix

Depuis le début du confinement, Que Choisir relève les prix en drive pour les principaux produits de première nécessité, auprès de 10 enseignes (Cora Drive, Auchan Drive, Drive Intermarché, E. Leclerc Drive, Casino Drive, Mes courses Casino, Courses U Drive, Carrefour Drive, Chronodrive et Colruyt Collect and go). Ce suivi confirme deux tendances déjà constatées lors de notre précédente analyse : les prix des produits de grande consommation ont globalement peu augmenté dans les grandes enseignes, mais l’addition s’avère plus salée en raison de la pénurie des produits les moins chers et d’un réapprovisionnement avec d’autres plus onéreux.

 

Pour la quatrième semaine de confinement (du 6 au 11 avril), ce sont 252 produits de première nécessité (pâtes, riz, eau, conserves, lait, papier toilette, mouchoirs, etc.) qui ont fait l’objet de relevés de prix. Soit au total plus de 400 000 prix analysés. Comme nous l’expliquions la semaine dernière, les prix de chaque produit considéré individuellement ont en moyenne peu augmenté par rapport aux semaines précédant le confinement. Mais la pénurie touchant avant tout les références les moins chères d’un produit, les clients sont contraints de se reporter sur les gammes plus onéreuses. En effet, un certain nombre de produits continuent à être largement en rupture de stock depuis la crise liée au coronavirus. Ce déficit reste particulièrement marqué pour les gels hydroalcooliques (recul de 74 % du nombre de références en drive pour la semaine 6 au 11 avril, par rapport à la semaine du 2 au 6 mars), les lingettes pour la maison (-55 %), le pain de mie (-51 %) ou encore la farine (-38 %) et les savons (-37 %).

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En conjuguant les deux effets (prix de chaque produit et gamme des offres), la facture s’avère plus salée pour les clients. Elle a augmenté de 2,50 % en moyenne pour cette 4e semaine de confinement, par rapport à la période de référence (2 au 6 mars). C’est tout de même un léger mieux pour notre portefeuille par rapport à la 3e semaine (2,80 % de hausse).

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La hausse du ticket de caisse moyen est marquée pour les pâtes (+5 % pour la semaine du 6 au 11 avril, par rapport à la semaine du 2 au 6 mars) et le lait (+4 %), mais plus faible pour le riz et les œufs (+2 %) et le jambon (+1 %). L’évolution est à l’inverse devenue négative pour les produits bébé, le pain de mie (tous deux à -2 %), et les petits pois et haricots (-3 %).

Selon les produits, les évolutions ne sont pas identiques. Ainsi, la farine et les œufs sont tous deux en nette pénurie, avec respectivement 38 et 21 % de références en moins sur les sites des drives. Mais si le prix moyen des farines augmente de 14 %, il ne progresse que de 2 % pour les œufs. Plusieurs enseignes ont en effet choisi d’augmenter fortement le prix des paquets de farine (alors que les meuniers continuent à les vendre au prix habituel), tandis que l’effet de gamme a moins joué pour les œufs, déjà largement vendus sous signes de qualité – bio et Label rouge – plus onéreux.

Pour les produits d’hygiène, les ruptures de stock de papier toilette se sont résorbées, et le prix chute de 25 %. À l’inverse, le déficit d’offres est patent pour les lingettes pour maison (-55 %), dont le prix a flambé de 21 % par rapport à l’avant-confinement. Quant au gel hydroalcoolique, la situation reste identique à celle constatée la semaine dernière : du fait du décret encadrant son prix, les étiquettes sont revenues à des niveaux raisonnables malgré des ruptures de stocks persistantes (-74 % d’offres par rapport à l’avant-confinement).

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Elsa Casalegno

Grégory Caret

Observatoire de la consommation